Hamilton veut briser la malédiction Ferrari : « Je suis là pour gagner »
Lewis Hamilton refuse de faire partie des champions du monde qui n'ont pas réussi à décrocher un titre avec Ferrari. Il multiplie les réunions et les rapports internes pour transformer la Scuderia, bien décidé à éviter le même sort que Fernando Alonso et Sebastian Vettel, restés sans sacre à Maranello malgré leur palmarès.

Lewis Hamilton n’entend pas suivre le chemin de champions du monde passés chez Ferrari sans y décrocher de titre. À 40 ans, le Britannique s’investit pleinement dans son nouveau rôle au sein de la Scuderia, avec l’objectif d’inverser une dynamique qui a échappé à Fernando Alonso et Sebastian Vettel avant lui.
Jeudi, lors de la conférence de presse du Grand Prix de Belgique, Hamilton a détaillé sa façon de procéder chez Ferrari depuis son arrivée. Le septuple champion du monde a profité de la pause estivale pour se rendre deux fois à Maranello, passant quelques jours sur place à chaque visite. Il a organisé des réunions avec les dirigeants et préparé des documents sur les améliorations nécessaires.
Des retours ciblés pour faire évoluer l’équipe
Dès les premières courses, Hamilton a partagé ses observations sous forme de documents internes : « Après les premières courses, j’ai rédigé un document complet pour l’équipe. Pendant la pause, j’en ai envoyé deux autres, que j’ai souhaité approfondir ensuite sur place », explique-t-il. Ces contributions portent sur deux volets : l’organisation interne de l’écurie et les difficultés techniques de la SF-25.
Le pilote anglais a multiplié les rencontres avec le président John Elkann, le PDG Benedetto Vigna et le directeur d’équipe Fred Vasseur. Il s’est également entretenu avec Loïc Serra, responsable du développement de la voiture, et les chefs des différents départements pour aborder les questions moteurs, suspensions avant et arrière en vue de 2026.
S’il souligne l’engagement et la passion qui animent l’écurie italienne, l’ancien pilote Mercedes pointe aussi des limites structurelles : « Il y a un vrai potentiel ici. La passion qu’on ressent dans cette équipe est unique. Mais c’est une organisation très vaste, et tous les rouages ne fonctionnent pas de manière optimale. C’est, à mon avis, ce qui freine les résultats », observe-t-il.
Tirer les leçons du passé
L’ancien de chez Mercedes dit s’inspirer des trajectoires de ses prédécesseurs pour guider son approche : « Ces vingt dernières années, Ferrari a eu des pilotes de très haut niveau : Kimi, Fernando, Sebastian — tous titrés ailleurs. Aucun n’a réussi à gagner ici. Je ne veux pas que ça m’arrive. C’est pour ça que je m’investis autant », affirme-t-il.
Depuis le titre de Kimi Räikkönen en 2007, Ferrari n’a plus remporté de championnat pilotes. Alonso (2010-2014) et Vettel (2015-2020), bien que couronnés avant de rejoindre l’équipe, n’ont pas réussi à changer la donne. Hamilton veut rompre avec cette série.
Son expérience chez McLaren puis Mercedes lui donne, selon lui, une vision claire de ce qui freine Ferrari : « J’ai eu la chance d’évoluer dans deux grandes équipes. Chaque structure a sa propre culture, mais si l’on répète toujours les mêmes schémas, on finit par obtenir les mêmes résultats. J’essaie donc de remettre certaines choses à plat. » Il veut notamment rompre avec certaines habitudes pour faire bouger les choses.
Anticiper les défis de 2026
Hamilton est déjà impliqué dans les travaux autour de la voiture de 2026, année où le règlement technique évoluera profondément : « On a fait un premier test avec la voiture 2026, et on a commencé à travailler dessus. Trente ingénieurs étaient présents dans la salle pour débriefer. C’est un effort conséquent », révèle-t-il.
Le pilote Ferrari ne cache pas le sentiment d’urgence qui guide son implication : « Je suis là pour gagner. Je n’ai pas autant de temps que celui-ci ici », dit-il en désignant le jeune Kimi Antonelli, assis à ses côtés. « Donc, c’est le moment décisif. Je crois vraiment au potentiel de cette équipe. Je crois vraiment qu’elle peut gagner plusieurs championnats du monde à l’avenir. »
À 40 ans, le septuple champion du monde sait que le temps presse. Conscient qu’il ne disposera pas de nombreuses saisons pour viser le titre avec la Scuderia, il veut tirer parti de chaque opportunité dès maintenant.
Ferrari répond favorablement
La direction de Ferrari semble réceptive aux suggestions de leur nouveau pilote : « Ils ont été extrêmement réactifs. On progresse dans de nombreux domaines — le marketing, les services aux sponsors, la manière dont les ingénieurs travaillent. Il reste encore beaucoup à faire, mais ils répondent présents », souligne-t-il.
Hamilton mise notamment sur une dynamique collective et cherche à mobiliser les forces autour d’un projet collectif : « Au fond, j’essaie juste de rallier les gens à ma vision, et de les motiver », confie-t-il. Ainsi, il joue un rôle actif en interne, en cherchant à mobiliser les équipes autour d’un objectif partagé qui est celui de remettre Ferrari sur une trajectoire compétitive tout en visant ses propres résultats.
Après une première demi-saison décevante sans podium en douze courses, Hamilton compte sur cette transformation interne pour éviter de rejoindre la liste des champions frustrés par Ferrari. Sa démarche et sa détermination à réussir ouvrent une nouvelle phase dans sa quête d’un huitième titre mondial.