Norris savoure sa victoire stratégique : « J’ai réussi à m’accrocher jusqu’au bout »

Lando Norris a transformé un début de course raté en victoire brillante au Grand Prix de Hongrie. Le Britannique a remporté sa cinquième victoire de la saison grâce à une stratégie audacieuse d’un seul arrêt, tenant tête à son coéquipier Oscar Piastri dans les derniers tours et réduisant ainsi son retard au championnat à neuf points.

Quand l’erreur devient opportunité

La course avait pourtant mal débuté pour Norris. Parti troisième sur la grille, il a chuté à la cinquième place dès le premier virage après une manœuvre ratée sur Piastri. Cette erreur initiale a paradoxalement ouvert la voie à une approche stratégique différente, comme l’explique le pilote McLaren après la course : « C’était dur, au début on ne comptait pas faire un seul arrêt, mais après le premier tour, c’était un peu notre seule option pour revenir dans la course », reconnaît Norris, encore marqué par l’intensité de cette course de 70 tours. Cette adaptation stratégique s’est révélée payante quand McLaren a décidé de le maintenir en piste plus longtemps que ses rivaux.

Pendant que Piastri et Charles Leclerc effectuaient leurs premiers arrêts, Norris grimpait progressivement dans l’ordre de marche. Quand son tour est venu de s’arrêter au 32e tour, l’équipe lui a proposé un défi de taille : parcourir 40 tours sur le même train de pneus durs. Une proposition qu’il a acceptée sans hésitation.

« Je ne pensais pas que ça nous permettrait de gagner, je pensais que ça nous mènerait à la deuxième place. Je savais que notre rythme était bon même dans le premier relais derrière George [Russell], je n’arrivais pas à le dépasser, mais le rythme était fort. Je savais que si j’avais de l’air libre et que je pouvais pousser, je pourrais peut-être faire marcher les choses, et c’est ce qu’on a fait. » Cette confiance dans les capacités de sa McLaren s’est avérée justifiée, même si le pilote britannique avoue que c’était « toujours un peu un pari ce genre de chose, mais ça demande aussi zéro erreur, de bons tours, une bonne stratégie, tout ça, et c’est ce qu’on a eu aujourd’hui ».

Une fin de course sous haute pression

Les derniers tours ont testé les nerfs de Norris. Piastri, parti plus tard avec des pneus frais, est revenu à une vitesse impressionnante, réduisant un écart de plus de huit secondes à moins d’une seconde dans les tours finaux. La pression était énorme, d’autant plus que chaque erreur pouvait coûter la victoire.

« C’était compliqué dans le dernier relais avec Oscar qui revenait, je poussais à fond, du coup j’ai un peu perdu la voix. Ça fait du bien et c’est d’autant plus gratifiant, mais c’est un bon résultat aujourd’hui », a confié Norris. Le moment le plus critique est survenu dans l’avant-dernier tour, lorsque Piastri a tenté de doubler, frôlant l’accrochage. Ce final tendu a rendu la victoire d’autant plus significative pour le pilote britannique.

Un championnat plus que serré

Cette victoire rapproche nettement Norris de son coéquipier australien, toujours en tête du championnat, même si le Britannique reste prudent quant à ses chances. Sur leur duel serré, à ce propos il a commenté : « C’est tellement serré qu’il est difficile de dire que le momentum est du côté de quelqu’un. On se bat dur tous les deux, et c’est à la fois exigeant et stimulant de courir contre Oscar. C’est super pour nous en tant qu’équipe, un nouveau doublé et notre 200e victoire en Formule 1. »

Norris a ensuite salué l’effort de son coéquipier qui a essayé tant bien que mal de le rattraper : « Bravo à Oscar, il a bien poussé et j’ai réussi à m’accrocher jusqu’au bout, donc j’attends avec impatience beaucoup d’autres moments comme celui-ci. »

Ce quatrième doublé consécutif démontre la solidité de McLaren cette saison. En Hongrie, Norris a transformé une course compromise en victoire précieuse, qui pourrait bien marquer un tournant dans sa quête du titre. Mais saura-t-il confirmer ? La réponse après la pause estivale.