Les pilotes français à la peine en Hongrie : retour sur un week-end noir

Isack Hadjar : si proche des points mais …

Parti 10e sur la grille, juste derrière son coéquipier, Isack Hadjar a franchi la ligne d’arrivée au 11e rang, aux portes des points. Une performance en très nette progression par rapport à Spa le week-end précédent (où il avait terminé à la 20e place), mais encore en deçà de ses ambitions. Misant sur une stratégie à un seul arrêt au 33e tour, passant des pneus médiums aux durs, le pilote français a connu un début de course animé, notamment face à Oliver Bearman. Lors de ce duel, Hadjar a été blessé à la main par des projections de graviers venant de la Haas qui le précédait. Il en a immédiatement informé son ingénieur via la radio. Si l’incident s’est avéré douloureux sur le moment, il n’a semble-t-il pas affecté sa performance en piste. Jusqu’à la toute fin, Hadjar a tout tenté pour essayer de dépasser Kimi Antonelli, sans y arriver.

À l’arrivée, Hadjar n’a pas caché sa frustration : selon lui, le week-end a été « injuste », soulignant que certaines voitures moins performantes ont réussi à marquer des points, alors que les Racing Bulls semblaient plus compétitives, à l’exception de la Q3. Il évoque une course piégeuse, marquée par un rythme globalement élevé, mais entravée par des monoplaces plus lentes en course.

Malgré cette désillusion, le jeune Français préfère retenir le positif accumulé depuis le début de saison. Avant la trêve estivale, il se dit confiant et déterminé à bien aborder la dernière partie du championnat.

Meilleur tour : 1’20.802 au 48e tour (15e meilleur temps), soit une moyenne de 195,188 km/h.

La course d’Esteban Ocon à Budapest

Parti 17e sur la grille, Esteban Ocon n’a pu faire mieux que la 16e place à l’arrivée. Pour autant, auteur d’un bon envol, sa progression a rapidement été freinée par une stratégie audacieuse à un seul arrêt : il a chaussé les pneus durs dès le 14e tour, après un premier relais en médiums écourté. Résultat, le Normand a dû parcourir 55 tours avec le même train de pneus (un record sur ce Grand Prix), ce qui a clairement compromis ses chances de remonter dans le classement.

À l’arrivée, le vainqueur du GP de Hongrie 2021 a reconnu que sa monoplace manquait de rythme et de constance, notamment en course. Il a également pointé du doigt un manque global de performance, évoquant la nécessité pour l’équipe de travailler sur l’équilibre et la tenue de route de la voiture. Interrogé sur sa stratégie, il a exprimé des doutes quant à son efficacité, estimant qu’un deuxième arrêt aurait peut-être permis de tirer davantage parti d’une voiture plus compétitive avec des gommes fraîches. Petit motif de satisfaction malgré tout : son arrêt s’est déroulé sans accroc, contrastant avec l’erreur survenue à Spa, où son équipe lui avait monté un train de pneus usagés par mégarde !

« Ce fut sans aucun doute une journée difficile. Nous avons eu un peu de mal, surtout vers la fin, car je pense que les voitures derrière nous étaient un peu plus rapides avec des pneus plus frais. Nous avons réussi à les dépasser, ce qui nous a donné une chance. C’était un bon départ, mais nous devons travailler pour mieux contrôler la voiture et gagner en vitesse tout au long de la course. Si l’on regarde la première moitié de la saison, il y a certainement des points positifs avec un nombre respectable de points, mais nous ne sommes pas assez réguliers. Si l’on prend l’exemple de Spa, nous avons réalisé une performance exceptionnelle lors du sprint, mais nous ne sommes évidemment pas à ce niveau tous les week-ends. Nous y travaillons et j’ai pleinement confiance en cette équipe. »

Meilleur tour : 1’21.916 au 17e tour (19e meilleur temps), soit une moyenne de 191.533 km/h.

Pierre Gasly : une course difficile et une pénalité

Pierre Gasly a terminé la course à une décevante 19e place, pénalisé par un incident de course avec Carlos Sainz à la toute fin du Grand Prix. Malgré une stratégie à un seul arrêt pour un long relais en pneus médiums après son passage au stand au 32e tour, la monoplace du pilote français manquait cruellement de performance.

La fin de course de Gasly a été marquée par une pénalité de dix secondes. Les commissaires de course ayant jugé que Gasly était entièrement responsable de la collision survenue au virage 4, alors qu’il se battait avec Carlos Sainz pour la position. Sainz, qui avait initié un dépassement par l’extérieur, avait droit à sa trajectoire (son essieu avant était devant au point de corde), et la tentative de Gasly de reprendre sa position a entraîné un accrochage. Visiblement déçu et résigné, Gasly a résumé sa course ainsi : « Même si nous avons eu pas mal de batailles en piste, nous étions juste trop lents. J’aime ce genre de course avec des positions âprement disputées, mais c’est ainsi ! »

Meilleur tour : 1’21.453 au 46e tour (18e meilleur temps), soit une moyenne de 193.675 km/h.