Bahreïn a jusqu’au 3 juin pour sauver son Grand Prix
La FIA a décidé de ne rien décider.


Alors que le sort du Grand Prix de Bahreïn 2011 devait être scellé dimanche dernier, 1er mai, la FIA a décidé d’accorder un délai supplémentaire au Bahreïn.
Le Grand Prix, censé se dérouler le 13 mars dernier, avait été reporté suite aux troubles politiques que traverse actuellement le pays, à majorité Chiite. Suite aux manifestations, le pouvoir, d’origine sunnite, avait décrété l’état d’urgence, le 15 mars dernier, pour une durée de trois mois. Depuis, des centaines de personnes ont été emprisonnées, parmi lesquels des bloggeurs, des journalistes, des responsables politiques ainsi que des militants des droits de l’Homme alors qu’au moins trente personnes y auraient laissé leurs vies depuis la mi-février. Plus récemment, quatre manifestants chiites étaient condamnés à mort pour la mort de deux policiers lors des manifestations du mois dernier, et trois autres ont été condamnés à perpétuité. La contestation semble même gagner l’administration puisque 111 employés du ministère de l’éducation ont été limogés suite à leur participation au mouvement protestataire et devraient être poursuivis pour « violations flagrantes » de la législation sur le service public. De même, trois anciens rédacteurs du journal d’opposition Al Wasat devraient être poursuivis pour une couverture du mouvement de contestation qualifiée de « contraire » à l’éthique, publications d’informations « fabriquées » et de « photographies falsifiées ».
La semaine passée, Bernie Ecclestone avait fait part de sa volonté de voir le Bahreïn bénéficier d’un délai supplémentaire : « Les choses peuvent changer d’ici quelques semaines… alors, qui sait ? […] Tout pourrait se calmer, soudainement, d’ici un mois et ils seraient heureux d’organiser cet événement et nous serions heureux d’y participer. »
Le grand argentier de la Formule Un semble en tout cas avoir été entendu par la FIA : « La Fédération Internationale de l’Automobile a accordé, à la Fédération de Sport Automobile du Bahreïn ainsi qu’au Circuit International de Bahreïn, un délai supplémentaire jusqu’au 3 juin, date du Conseil Mondial de Barcelone. […] La décision a été prise après consultation des autorités bahreïnies compétentes et la FOM [de Bernie Ecclestone] » précise le communiqué.
Les organisateurs du Grand Prix se sont quant à eux montrés déterminés à organiser leur course : « Clairement, notre priorité est de trouver une solution aux problèmes auxquels doit faire face le Royaume » confiait Zayed Rashid Alzayani, président du circuit. « La situation de notre pays évolue de façon positive et à chaque instant. […] Le Grand Prix du Bahreïn est un moment de célébration et accueillir la course est, pour Bahreïn et les Bahreïnis, source de grande fierté. C’est une vitrine mondiale et nous espérons accueillir de nouveaux, au Bahreïn, les écuries, les pilotes et toutes les personnes impliquées en Formule Un. »