Ma Qing Hua et HRT victimes collatérales du conflit des Îles Senkaku ?

Alors que l’écurie HRT aurait souhaité de nouveau faire rouler le chinois Ma Qing Hua lors des Essais Libres 1 du Grand Prix du Japon, le conflit qui oppose la Chine et le Japon autour de la souveraineté des Îles Senkaku pourrait contraindre l’écurie espagnole à revoir ses plans.

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Ma Qing Hua et HRT victimes collatérales du conflit des Îles Senkaku ?

Après Monza et Singapour, l’écurie HRT envisageait de confier à nouveau le volant de la F112 de Narain Karthikeyan au chinois Ma Qing Hua lors des Essais Libres 1 du Grand Prix du Japon qui se disputera à Suzuka du 5 au 7 octobre 2012. Selon le site allemand Speedweek, l’écurie espagnole pourrait cependant devoir changer son fusil d’épaule, faute de visa pour le pilote chinois, dans un contexte de tensions retrouvées dans les relations sino-japonaises.

En effet, depuis plus de cent ans, et la fin de l’isolement japonais dans le courant du XIXème siècle, les deux principales puissances économiques de l’Asie extrême-orientale entretiennent des relations conflictuelles qui ont culminé par deux conflits armés entre 1894 et 1895, puis entre 1937 et 1945. Lors de la première guerre sino-japonaise, l’Empire du Milieu et celui du Soleil Levant entrent en conflit pour la suzeraineté de la Corée. Victorieuse de la Chine aux termes de deux années de combats, le Japon obtient, grâce au traité de Shimonoseki, la souveraineté du territoire de Formose (actuellement Taïwan) ainsi que de plusieurs îles ou presqu’îles. Le Japon en profite alors pour revendiquer sa souveraineté sur les Îles Senkaku, sous occupation japonaise, mais qui n’ont pas été officiellement cédées au Japon dans le traité de Shimonoseki.

En 1945, lors de la capitulation du Japon, Taïwan est rendu à la Chine, comme de nombreux territoires conquis par le Japon, à l’exception des Îles Senkaku qui seront placées sous administration américaine jusqu’en 1972. Vierge de toute population, ce petit archipel de 7km² n’en constitue pas moins un territoire stratégique, disputé par la Chine, Taïwan et le Japon, puisque permettant de contrôler un vaste espace maritime, riche en pétrole et gaz. Ce conflit larvé n’est pas sans rappeler le récent regain de tensions entre l’Argentine et le Royaume-Uni autour de la question des Îles Malouines, à l’heure où le monde traverse une crise généralisée et où le prix des énergies premières tend à flamber.

L’actuel conflit qui oppose la Chine au Japon s’appuie sur la volonté du gouvernement japonais d’acheter 3 des 8 Îles Senkaku jusqu’à présent détenues par des propriétaires privés venus du Japon. La Chine n’est évidemment pas restée insensible à cette annonce, qui a exacerbé le sentiment nationaliste dans le pays alors même qu’au Japon ont eu lieu les commémorations de l’Incident de Mudken qui, en 1931, avait été l’élément déclencheur de ce qui allait devenir le deuxième conflit sino-japonais à partir de 1937. Les deux pays se trouvent donc actuellement dans un contexte de vives tensions diplomatiques et de démonstration de force, la Chine ayant notamment augmenté sa présence militaire navale autour des Îles Senkaku.

Cependant, même si le ministre chinois de la Défense a affirmé son souhait de voir les deux pays trouver « une solution pacifique et négociée » et espère « travailler avec le gouvernement japonais », certaines entreprises nippones ont décidé de fermer leurs points de vente ou leurs usines en Chine de crainte de représailles alors que Pékin peine à apaiser les manifestations anti-japonaises. Mais les conséquences ne sont pas qu’économiques. En effet, la délégation chinoise de badminton s’est retirée de l’Open du Japon tandis que des coureurs cyclistes japonais, mais aussi des journalistes et des photographes, ont été exclus du Tour de Pékin.

Le refus des autorités japonaises d’accorder un visa au pilote HRT, Ma Qing Hua, s’inscrit donc dans ce contexte et n’est pas sans rouvrir le débat autour de l’intrusion des affaires politiques dans la sphère sportive, un débat qui avait déjà animé le paddock de la Formule Un pas plus tard qu’en début de saison lorsque des journalistes du Moyen-Orient s’étaient vu refuser leurs visas par les autorités du Bahreïn.

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