Kovalainen ou Kobayashi pour remplacer Grosjean chez Lotus

Quel avenir pour Romain Grosjean chez Lotus ? Si Gérard Lopez, propriétaire de l’écurie britannique, a confié au journal L’Equipe, cette semaine, son « envie c’est de voir Romain dans la voiture », il n’en demeure pas moins que Lotus entend prendre le temps de la réflexion. Ainsi, bien que l’homme d’affaires luxembourgeois indique que seul Romain Grosjean a les clés pour assurer son avenir en noir et or, il n’en demeure pas moins que le Français n’a toujours pas été confirmé aux côtés de Kimi Räikkönen et qu’en sa position actuelle, son baquet attire les convoitises.

Du côté d’Enstone, et comme pour bon nombre d’écuries, la donne est avant tout financière et si le pilote tricolore a pour lui le soutien de ses dirigeants, notamment celui d’Eric Boullier, et de Total, il n’en demeure pas moins que par des erreurs qui lui sont majoritairement imputables, il a coûté de précieux points à une équipe qui espérait pourtant prétendre au podium du championnat des constructeurs, dix millions de dollars séparant la quatrième de la troisième place dans la répartition des revenus de la Formule 1. Ce que l’écurie Lotus attend donc de ses pilotes, c’est un retour sur investissement, comme Gérard Lopez l’explique au Turun Sanomat en s’appuyant sur l’exemple de Räikkönen : « La venue de Kimi a un coût pour nous mais d’un autre côté il nous aide à avoir plus de succès au championnat constructeurs, apportant encore plus d’argent dans l’équipe. » Par conséquent, l’écurie Lotus attend de Romain Grosjean qu’il apporte davantage de garanties alors que d’autres pilotes sur le marché semblent potentiellement en mesure d’en apporter.

Ainsi, selon la chaîne de télévision finlandaise MTV3, « Heïkki Kovalainen veut remplacer Grosjean ». Avant le Grand Prix du Brésil, l’actuel pilote Caterham, qui connaît bien l’écurie d’Enstone pour y avoir fait ses débuts en 2007, reconnaissait que la situation était « assez délicate » pour lui alors que Charles Pic a été officialisé pour 2013 sans plus de précisions concernant le pilote qui occupera l’autre baquet chez Caterham. Pour la Finlandais, qui n’a jamais caché cette saison sa volonté de trouver une place plus en vue, allant même jusqu’à tâter le terrain du côté de Maranello pour remplacer Felipe Massa, le problème est avant tout d’ordre financier alors que la plupart des pilotes actuellement disponibles sur le marché sont susceptibles d’apporter de l’argent en plus de leur talent : « Nous regardons d’autres options, mais même celle-ci nécessitent de l’argent et je ne veux pas prendre cette direction. J’ai dit à mon management de ne pas chercher activement de l’argent. Je ne pense pas que ça mène à quelque chose. Si vous avez un gros soutien financier comme Santander et qu’il vient avec vous voir les équipes, alors c’est quelque chose de différent, mais collecter de l’argent pour une seule saison… pour moi ça n’a pas de sens. C’est la situation actuelle en Formule 1 et ça n’est peut-être pas taillé pour moi. Alors il n’y aura peut-être pas de place pour moi la saison prochaine et il n’y a rien que je puisse y faire. »

S’il affirme garder de bonnes relations avec l’écurie Caterham au point d’envisager la possibilité qu’il puisse rester du côté de Leafield la saison prochaine, le natif de Suomussalmi n’en explorerait donc pas moins d’autres pistes – y compris le rallye – même si l’on peut s’interroger sur l’intérêt qu’auraient le Lotus F1 Team et ses partenaires à recruter un autre pilote Finlandais alors que Kimi Räikkönen leur donne déjà une large visibilité au pays des milles lacs et au-delà. L’expérience d’Heïkki Kovalainen et ses solides résultats malgré une des moins bonnes monoplaces du plateau peuvent cependant constituer une certaine garantie pour une écurie qui a pour ambition de concurrencer durablement les équipes de pointe que sont Red Bull, Ferrari et McLaren.

Mais suite à l’officialisation de Nico Hülkenberg et d’Esteban Gutiérrez chez Sauber, Kamui Kobayashi constitue un autre sérieux postulant, toujours d’après le Turun Sanomat. L’homme au 60 Grands Prix permettrait en effet à l’écurie Britannique et à ses partenaires de s’ouvrir les portes du Japon sans compter que, déterminé à poursuivre l’aventure en Formule 1, le natif d’Amagasaki a lancé une vaste campagne de levée de fonds sur Internet pour acquérir un baquet en 2013. Une démarche fructueuse puisqu’elle lui a déjà permis de lever un capital de plus de 1.200.000€ qu’il s’engage à rembourser s’il ne trouve pas de place pour la saison prochaine.

Mais la décision de Lotus pourrait également dépendre de changements en coulisses puisque Livio Oricchio, correspondant du journal brésilien O Estado de Sao Paulo, affirme que Lotus serait en discussions avec un groupe d’investisseurs qui pourrait promouvoir un nouveau directeur d’écurie « très controversé », le Brésilien retirant cependant le nom de Flavio Britatore de la liste des prétendants. S’il devait effectivement y avoir du changement à la tête de l’écurie basée à Enstone, Romain Grosjean perdrait sans doute l’un de ses principaux soutiens et sa place chez Lotus.