Toro Rosso : Vergne et Ricciardo ne sont pas amis et ils l’assument
Coéquipiers mais néanmoins rivaux, Jean-Eric Vergne et Daniel Ricciardo indiquent que s’ils ne sont pas amis à la ville, cela ne les empêche pas de collaborer dans l’intérêt de la Scuderia Toro Rosso.


En Formule 1, parce qu’il dispose généralement du même matériel que vous, votre coéquipier est par nature le premier de vos rivaux. Si l’Histoire regorge de relations ayant tourné au vinaigre entre coéquipiers, il n’en reste pas moins que, sans atteindre de telles extrémités, il est souvent difficile pour deux coéquipiers de tisser des liens d’amitié et même d’autant plus difficile que l’enjeu de leur rivalité est grand.
Coéquipiers chez Toro Rosso depuis 2012 et tous deux pouponnés dans la filière Red Bull depuis de nombreuses années, Jean-Eric Vergne et Daniel Ricciardo entament leur deuxième année de collaboration au sein de l’écurie de Faenza avec chacun pour ambition d’être le mieux placé en fin de saison pour éventuellement remplacer Mark Webber au cas où l’Australien quitterait Red Bull, au terme de son contrat. Interrogé par le journal australien The Age, le Français admet ne pas entretenir d’amitié avec son coéquipier : « Je ne sais pas si c’est parce que nous sommes en Formule 1 ou parce qu’il pense qu’il m’a battu, qui fait que nous ne pouvons plus entretenir de relations mais nous ne nous voyons pas en dehors des circuits et nous ne sommes pas amis, » confie JEV. « Mais pour être absolument honnête, ça ne me dérange pas. C’est un chic type. Nous sommes deux personnes intelligentes. »
Le Français n’estime d’ailleurs pas que ce soit un frein pour l’écurie tant les relations de travail restent harmonieuses : « Je n’ai absolument pas de problème avec ça parce que lorsqu’arrive le moment où nous avons besoin de travailler ensemble pour améliorer la voiture et faire avancer l’équipe, nous pouvons le faire. Nous avons de bonnes relations de travail. Je m’en fiche de partir en vacances avec mon coéquipier. J’ai mes amis et j’en ai suffisamment pour ne pas en avoir besoin de plus. »
Pour sa part, Daniel Ricciardo juge naturelle la distance qui s’est instaurée entre lui et Jean-Eric Vergne, y voyant même du positif : « Nous n’en sommes jamais venus aux mains ou quelque chose comme ça. Il n’y a pas un moment particulier qui a rompu notre amitié, ça s’est simplement fait tout seul. Je suppose que nous sommes comme la plupart des coéquipiers. Nous ne parlons pas vraiment en dehors des circuits. Nous faisons chacun nos trucs de notre côté. Je pense d’ailleurs que c’est comme ça que ce doit être. Je pense que lorsque vous êtes en confrontation directe avec quelqu’un, vous souhaitez avoir votre propre espace. Je crois qu’il serait assez dur d’entretenir une vraie relation d’amitié parce qu’au final, nous nous battons peut-être pour la même place et il ne peut pas y avoir d’approche conservatrice. Je pense donc qu’il est bon de garder nos distances. »
Pour l’Australien, battre Jean-Eric Vergne n’est donc que la cerise sur le gâteau : « L’objectif de l’équipe est de passer devant certains des rivaux avec lesquels nous pensons pouvoir être en concurrence. Ce groupe est composé de Force India, de Williams et de Sauber. […] Pour moi, l’objectif est de marquer autant de points que je le peux et de tirer le maximum de la voiture. Evidemment, battre Jean-Eric à chaque qualification et dans chaque course est aussi un objectif : des résultats convaincants qui me donneraient l’avantage sur lui et peut-être sur d’autres. »