Accident de Bianchi : La F1 débarque à Sotchi dans une ambiance très lourde
Quatre jours après le drame de Suzuka, la F1 débarque ce week-end pour la première fois en Russie. Les pilotes et le reste du paddock restent très marqués par le malheur qui a frappé leur collègue, Jules Bianchi.


Le premier Grand Prix de Russie aurait dû être une fête mais les pensées restent concentrées sur la situation de Jules Bianchi, dans un état critique à l’hôpital de Mie au Japon. Le paddock n’a pas manqué d’afficher son soutien au pilote niçois et à se questionner.
Ainsi, Romain Grosjean, encore choqué, s’est exprimé pour Sky Sports, imaginant que son ami et compatriote serait le premier à le motiver pour courir : « Je n’ai pas très bien dormi et toutes mes pensées vont avec lui. Mais je sais que s’il pouvait dire quelque chose en ce moment, il dirait : « Hé les gars. Vous avez un Grand Prix à faire. Allez-y ! » Je suis amoureux de la Formule 1, j’adore la course et je sais que Jules aime la course. »
Tous les pilotes arboreront sur leur casque et les équipes sur leurs voitures des autocollants (« Tous avec Jules #17 ») et des messages (#ForzaJules) pour rendre hommage au pilote Marussia et le soutenir dans son combat contre la mort.
Lors de l’habituelle conférence de presse du jeudi, tenue dans une ambiance solennelle, Adrian Sutil a déclaré : « Nous courrons pour lui ». Le pilote allemand était accompagné par Sebastian Vettel, Fernando Alonso, Jenson Button, Daniil Kvyat et Felipe Massa.
Tous ces pilotes tentent de se concentrer sur ce week-end de course, mais il est très dur de ne pas penser à l’horreur de la semaine dernière, à l’image de Fernando Alonso, visiblement marqué : « Quand il y a un gros, gros accident. Il n’y a pas de mots pour décrire à quel point vous vous sentez mal. C’était un week-end difficile, difficile et maintenant nous sommes ici, mais ce sera un week-end encore difficile ; émotionnellement très difficile. Nous sommes prêts à courir et à courir pour lui et à être aussi professionnel que possible, mais clairement mon esprit est avec lui en ce moment et je prie pour lui ».
De son coté, Felipe Massa, qui a été victime d’un accident grave en 2009 lors des qualifications du Grand Prix de Hongrie, n’hésite pas à qualifier le week-end japonais de pire course de sa carrière : « Pour moi, Suzuka a été la pire course de ma vie, c’était vraiment une mauvaise course, bien pire que la course de mon accident, car je ne me rappelle même pas de ça. C’est très difficile car tous les jours vous pensez juste à Jules et ce sera un week-end difficile pour nous tous. »
Pour le quadruple-champion du monde en titre et co-directeur du GPDA, Sebastian Vettel, c’est le sentiment de malchance qui prédomine : « Les conditions difficiles ont laissé une très petite marge d’erreur. Evidemment, pour Jules, à ce moment-là, c’était trop petit et en plus de cela des circonstances très malchanceuses ont vraiment conduit à la catastrophe. Si quelque chose arrive, il y a toujours la chance d’apprendre quelque chose pour la prochaine fois et probablement d’éviter que ces choses arrivent. Mais il faut aussi comprendre ou voir qu’avec les voitures que nous conduisons, les vitesses auxquelles nous allons, les accidents peuvent arriver. »
Il y a cinq jours à peine, l’évènement dominant dans le paddock était le départ de l’Allemand de chez Red Bull. Fernando Alonso devait répondre aux questions sur son avenir et Jules Bianchi était pressenti pour potentiellement rejoindre la Scuderia dans un avenir plus ou moins proche. Que les choses ont changé…