D’innombrables hommages en mémoire de Jules Bianchi
Après l’annonce du décès de Jules Bianchi, de nombreuses personnalités du sport automobile ont confié leur peine de voir partir, à 25 ans, l’un des plus grands espoirs de la Formule 1.


Quadruple champion du Monde de Formule 1, Alain Prost n’ignorait pas le talent de Jules Bianchi : « C’est une grande émotion, une grande tristesse pour la famille et les amis en premiers. Même si cette nouvelle n’est pas vraiment surprenante et que le mal a été fait lors du Grand Prix du Japon.C’est là que tout s’est passé. On savait que l’issue était malheureusement vraisemblablement négative. Cela fait beaucoup de mal. 25 ans… J’ai un fils qui du même âge, on peut tous imaginer ce que ça fait. Il a eu un parcours assez limpide. C’est certainement l’un des pilotes qui avaient le plus de chances d’aller dans une grande équipe, peut-être Ferrari. C’était un vrai battant. J’ai fait du vélo avec lui une quinzaine de jours avant son accident, avec Jean-Eric Vergne, et j’ai pu constater à quel point il était compétitif. Ce fut une rupture de sa vie et de sa carrière très brutale. »
Jean-Éric Vergne a rendu hommage à Jules Bianchi sur son compte Twitter : « Je n’ai pas de mots. Tu me manqueras mon vieil ami. »
Unique pilote français à être présent sur les grilles de Formule 1, Romain Grosjean réagissait lui aussi sur Twitter : « Nous avons perdu l’un des meilleurs gars et l’un des meilleurs pilotes que j’aie jamais rencontrés. Tu me manqueras tellement mon ami… »
Son ancien coéquipier chez Marussia, Max Chilton, était également dévasté : « Il n’y a pas de mots pour décrire ce que sa famille et le sport ont perdu. Tout ce que je peux dire c’est que c’était un plaisir de te connaitre et de courir contre toi. »
No words can describe what his family & the sport have lost. All I can say it was a pleasure knowing & racing you.
x pic.twitter.com/NVcfbV9qdR
— M A X Chilton (@maxchilton) 18 Juillet 2015
John Booth dirigeait Jules Bianchi au sein du Marussia F1 Team. Le Niçois avait apporté les deux seuls points de l’écurie jusqu’ici, au Grand Prix de Monaco 2014 : « Les mots ne peuvent décrire l’énorme tristesse qui secoue notre équipe ce matin, lorsque nous avons appris que nous avions perdu Jules. Il est parti en laissant une marque indélébile dans nos vies et fera toujours partie de tout ce que nous avons réussi et tout ce que nous allons tenter de réussir. Jules était un talent brillant, il était destiné à faire de grandes choses dans notre sport et à connaitre le succès qu’il méritait grandement. Il était aussi une personne magnifique et a fait forte impression à nombre de gens à travers le monde. Elles ont reconnu, comme nous, qu’en plus d’être un pilote motivé et fier, il était aussi une personne très chaleureuse, humble et aimable, qui illuminait notre garage et nos vies. (…) Nous savions que nous avions un pilote très spécial avec nous depuis la première fois où il a piloté une de nos voiture lors des essais hivernaux en 2013. C’était un honneur de l’avoir eu comme pilote de course, comme membre de notre équipe et bien entendu notre ami. »
Jules Bianchi appartenait à la Ferrari Driver Academy. La Scuderia envisageait de le placer chez Sauber en 2015. « À jamais dans les cœurs de Ferrari. Ciao Jules. » peut-on lire sur le compte Twitter de l’écurie.
Nicolas Deschaux, Président de la Fédération française de sport automobile, a salué le talent de Jules Bianchi : « Au quotidien, il incarnait la joie de vivre, la simplicité et la gentillesse même. Mais dès l’instant où il posait les pieds sur un circuit, il se muait en un combattant redoutable, acharné et capable d’un dépassement de soi inimaginable. Il incarnait en cela les valeurs que la FFSA lui enseignait durant les nombreux stages et opérations auxquels il avait pris part à nos côtés. Jules était issu d’une fratrie de compétiteurs extraordinaire de par Lucien, son oncle, et Mauro, son grand-père. Aux côtés de Romain Grosjean, Jean-Eric Vergne et Charles Pic, il avait aussi permis à la France de reconquérir son positionnement en Formule 1. Le Prix Spécial que nous lui avions décerné à la fin de l’année 2013, suite à sa remarquable première saison en Formule 1, était bien plus qu’un symbole. Jules était un talent à l’état brut et était en passe d’accéder aux équipes de Formule 1 les plus huppées. Jules laisse un vide immense derrière lui… ».
Au micro de BFM TV réagissait Jean Alesi : « C’est une nouvelle que l’on n’accepte pas. Il s’est battu jusqu’au bout. On croyait en lui. On croyait qu’un miracle pouvait arriver. C’était un garçon attachant, très droit sur la piste et en dehors. Il était très aimé. Ça a été un choc pour tout le monde. C’est la première fois depuis 21 ans qu’un pilote de Formule 1 se tue. Il y a eu beaucoup de travail sur la sécurité sur les circuits et les voitures, qu’on ne pouvait plus imaginer que cela arrive. »
Jules Bianchi a fait ses classes dans les catégories jeunes de Renault Sport. Le constructeur français rappelle son brillant parcours : « C’est avec une infinie tristesse que la famille des World Series by Renault et de Renault Sport Technologies a appris ce matin le décès de Jules Bianchi, âgé de 25 ans. Héritier d’une longue tradition familiale de sport automobile, Jules avait disputé plusieurs saisons en monoplace. Ses débuts avaient eu lieu en Championnat de France de Formula Renault 2.0 France, où il avait d’emblée montré l’étendue de son talent. Jules avait ensuite débuté dans une Formula Renault 3.5 à l’occasion de la manche de Monaco, avant de jouer le titre en 2012. Membre de la Ferrari Driver Academy, Jules avait rejoint le Marussia F1 Team en 2013, une équipe pour qui il allait marquer les premiers points à Monaco en 2014. Victime d’un accident au dernier Grand Prix du Japon, Jules Bianchi laisse derrière lui sa gentillesse, sa discrétion et son talent unique. Toute la famille Renault Sport se joint à la douleur de la famille et des proches de Jules Bianchi à travers cette terrible épreuve. »
ART Grand Prix, chapeauta Jules Bianchi en GP2 et F3. L’écurie tricolore lui rend hommage en ces termes : « Il n’y a pas de mot pour décrire ce que nous ressentons aujourd’hui. Nos pensées vont à sa famille et ses amis. Jules fera toujours partie de notre équipe. »
Luc Alphand, vainqueur du Dakar en 2006, souligne sur RMC la responsabilité et le danger qui pèsent sur chaque pilote de Formule 1 : « C’est beaucoup d’émotion pour le sport français en général. La F1 est un sport à risques. Les pilotes de F1 sont nos fers de lance. Ce sont les plus rapides, les plus valeureux. Quand le destin frappe comme ça, c’est vraiment terrible. Je voudrais adresser un message à sa famille. Le combat de Jules a été très long, ça a été une épreuve terrible pour sa famille. On est avec eux, on essaie de les soutenir. »
Jean-Louis Moncet, le consultant de Canal +, avait appris la nouvelle hier soir : « Quand le téléphone a sonné hier soir vers 23h30 et que j’ai vu qui m’appelait, « Nico Todt », j’ai compris avant même de répondre.» confie-t-il sur son blog. « Jules respirait la sagesse, l’honnêteté et la détermination. C’est ainsi que je veux me souvenir de lui… »
Patrick Tambay, ancien pilote McLaren et consultant pour RMC, se rappelle l’enfance du prodige français : « Je connaissais bien Jules. Il a presque le même âge que mon fils Adrien et je les ai vus faire leurs premiers tours de roue ensemble, à Brignoles, dans des courses de kart, puis en Italie et en Formule 3, où ils étaient coéquipiers. Je l’ai vu grandir. C’est quelqu’un qui avait un tempérament de gagnant. Il avait l’esprit et la mentalité d’un vrai pilote de course. Jules Bianchi était un grand espoir du sport automobile français. C’est un grand gâchis. La Formule 1 perd un grand talent. »
Bruno Senna, dont l’oncle était le dernier pilote à avoir trouvé la mort à la suite d’un accident un week-end de course, rappelle qu’il ne faudra jamais oublier les leçons de ce terrible drame : « Mes pensées vont à la famille de Jules. J’espère que les leçons que nous avons apprises de son accident permettront d’arrêter des tragédies comme celles-là. RIP. »
Le Président de la République François Hollande s’est également exprimé. « C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris le décès de Jules Bianchi. Après un terrible accident au Japon et malgré neuf mois d’un combat acharné, il s’est éteint auprès des siens cette nuit à l’âge de 25 ans. Le Sport Automobile français perd avec lui l’un de ses plus grands espoirs. Mes pensées vont à ses parents, à sa famille et ses amis. Je leur adresse mes plus sincères condoléances », a-t-il annoncé par communiqué.
Enfin, la FIA, a publié un communiqué sur son site : « Le monde du sport automobile est aujourd’hui en deuil. Avec la disparition de Jules Bianchi, il perd un des coureurs les plus talentueux de sa génération issu d’une famille qui a marqué l’histoire de cette discipline.
Jules Bianchi était une personnalité appréciée de tous dans le monde de la F1 par ses qualités humaines et sportives.
La FIA salue le courage avec lequel il a mené son dernier combat accompagné par sa famille et ses proches.
Jean Todt, Président de la FIA, exprime son immense émotion et s’associe à la douleur de la famille de Jules. Il est, avec toute la communauté du sport automobile, à leurs côtés dans cette terrible épreuve. »