A Monaco, les doublés Ferrari ne sont pas légion

Un doublé qui n'a pas fait l'unanimité

Les qualifications de l'édition 2017 ont offert une belle surprise, à la réjouissance des fans de Formule 1 : Kimi Raikkonen réalise une splendide pole position devant son équipier Sebastian Vettel ! Il s'agissait de la première pole du Finlandais depuis 2008, au Grand Prix de France. On avait même bon espoir que l'aussi charismatique qu'impassible Iceman aille cueillir son deuxième succès sur le Rocher après 2005 !

Les choses s'étaient pourtant bien passées : Raikkonen prend un excellent envol et conserve la tête au premier virage devant Vettel. Avec une possibilité quasi nulle de dépassements sur la piste, on voyait mal comment une 21e victoire en Grand Prix pouvait échapper au Scandinave. Il passe tout le premier relais en tête.

C'était sans compter sur le département stratégique de la Scuderia. Il faut dire que cette année représentait une chance inouïe d'enrayer la suprématie de Mercedes au championnat, et Sebastian Vettel était en tête du classement pilotes. Raikkonen était un poil plus loin.

On ordonne au numéro 7 de s'arrêter le premier pour changer de pneus...et il ressort dans le trafic. Sebastian Vettel a pu allonger son relais, sans être gêné : l'Allemand prend la tête lors de son arrêt, et ne la quittera plus jusqu'au drapeau à damiers.

Vettel s'impose devant Raikkonen et accroît son avance sur Lewis Hamilton au classement pilotes. Nombre d'observateurs n'ont rien vu d'autre qu'une stratégie délibérément utilisée pour avantager le quadruple champion du monde et priver Raikkonen de la victoire. Le dépit parfaitement visible sur le visage d'Iceman en disait long sur la situation...

Il y a 20 ans : Ferrari privée de concurrence

Auréolé de son troisième titre, obtenu avec Ferrari, Michael Schumacher dominait le début de saison 2001. Mais un certain David Coulthard contestait le trône du Baron Rouge à bord de sa McLaren Mercedes.

Le pilote écossais comptait seulement 4 points de retard en arrivant au Grand Prix de Monaco, deux semaines après sa belle victoire en Autriche. Mieux encore, il parvint à hisser sa MP4-16 en pole position devant Schumacher !

Mais cette année là, les aides électroniques au départ ont occasionné nombre d'abandons, et Coulthard allait faire partie des victimes à l'entame du tour de formation. L'Ecossais rentre dans une colère noire. Il faut dire qu'il s'agissait de la troisième mésaventure de la sorte chez McLaren, après celles d'Hakkinen au Brésil et en Autriche.

Schumacher hérite donc de la première place devant Hakkinen et Barrichello. L'Allemand s'échappe devant le Finlandais Volant.

Vient ensuite l'hécatombe chez les gros bras du championnat : chez Williams, Juan Pablo Montoya se crashe aux S de la Piscine ;Ralf Schumacher renonce sur problème électrique en dernière partie de course. Chez McLaren, Hakkinen perdait sa direction au bout de 15 tours tandis que Coulthard, reparti dernier, dût se coltiner l'Arrows d'Enrique Bernoldi, bien décidé à lui pourrir la vie, pendant plus de 30 tours !

Résultat : Schumacher et Barrichello n'ont plus eu d'adversaire à leur mesure et purent profiter d'une promenade tranquille devant.. la Jaguar d'Eddie Irvine !

De cette saison 2001 à l'édition 2017, Ferrari n'a plus décroché de doublé, pas même la moindre victoire ! Ce n'était pourtant pas faute d'essayer...

Une confirmation cette année à Monaco ?

Les Ferrari ont diablement bien marché durant les deux premiers essais libres, dominant la deuxième séance. Difficile de trop s'avancer tant que les gros bras, Red Bull et Mercedes, n'auront pas déchaîné leur toute puissante performance dans les rues monégasques.

Si chaque évènement devait se répéter tous les 20 ans, on pourrait voir sur le podium de Monaco 2021 deux voitures rouges devant une monoplace verte...Deux Ferrari devant une Aston Martin. D'accord, c'est une très grosse cote...mais après tout, pourquoi pas une course folle ?