La FIA interdit aux pilotes de faire des déclarations politiques sans autorisation préalable

Les prises de positions politiques en tout genre par des pilotes de Formule 1 lors des week-ends de Grand Prix seront bientôt sanctionnées si elles n'ont pas fait l'objet d'une autorisation préalable.

C'est ce que stipule le nouvel article 12.2.1.n de la FIA, selon lequel les pilotes seront considérés comme ayant enfreint la loi s'ils "diffusent ou affichent des déclarations ou commentaires politiques, religieux et personnels, notamment en violation du principe général de neutralité promu par la FIA en vertu de ses Statuts, à moins qu'ils n'aient été préalablement approuvés par écrit par la FIA pour les compétitions internationales, ou par l'ASN concernée pour les compétitions nationales relevant de leur juridiction."

En outre, le Code Sportif International stipule désormais explicitement que les pilotes doivent respecter la procédure de podium. S'ils "ne se conforment pas aux directives de la FIA concernant la désignation et l'implication des personnes lors des cérémonies officielles de toute compétition comptant pour un championnat de la FIA", ils risquent des sanctions, indique le communiqué.

Les actions de Lewis Hamilton

Deux pilotes sont indirectement visés par cette nouvelle réglementation : Lewis Hamilton et Sebastian Vettel. Les deux champions du monde ont à multiples reprises affiché leurs opinions personnelles, surtout concernant le racisme et l'homophobie pour le premier, cette dernière préoccupation étant également partagée par l'Allemand.

Ainsi, lors du Grand Prix de Toscane 2020 à Mugello, Lewis Hamilton avait fait couler beaucoup d'encre en affichant sur le podium un T-shirt indiquant : « Arrêtez les flics qui ont tué Breonna Taylor », une Afro-Américaine tuée lors d'une perquisition à son domicile début 2020. Au dos, il y avait une photo de son visage et les mots suivants, souvent repris par le mouvement Black Lives Matter : « Dites son nom » (Say her name, NDLR).

Cette action d'Hamilton a été la cible d'un examen de la FIA, qui a ensuite modifié les consignes relatives au Grand Prix de Russie de cette même année afin d'éviter que cela ne se reproduise. Les pilotes ont été informés qu'ils devaient porter leur combinaison de pilote jusqu'au cou pour le podium et les interviews d'après course, ce qui a été inscrit dans le règlement sportif de la F1.

Le militantisme de Sebastian Vettel

Plus récemment, c'est le quadruple champion du monde et fraîchement retraité Sebastian Vettel qui n'a pas eu peur de montrer ses couleurs. Ces toutes dernières années, l'Allemand a à de nombreuses reprises porté des vêtements destinés à sensibiliser le public à des questions environnementales et politiques.

Lors du Grand Prix de Hongrie 2021, Sebastian Vettel avait ainsi refusé d'ôter son T-shirt « Same Love » lors de l'hymne national d'avant-course. L'Allemand, Valtteri Bottas, Carlos Sainz et Lance Stroll avaient porté un t-shirt arc-en-ciel, en soutien à la cause LGBT+, avant ce Grand Prix, ce qui leur avait valu une réprimande des commissaires. Un mouvement militant contre la politique du Premier ministre hongrois Viktor Orban, ouvertement homophobe.

L'année dernière également, l'ex-pilote de F1 avait porté un T-shirt au Canada indiquant : « Stop à l'exploitation des sables bitumineux - le crime climatique du Canada », en rapport avec l'exploitation des sables bitumineux en Alberta.