Run for Senna : Le vibrant hommage rendu par Vettel à l'idole brésilienne
Trente ans après avoir trouvé la mort au virage de Tambourello, Ayrton Senna est présent dans tous les esprits lors de ce Grand Prix d'Émilie-Romagne. Sebastian Vettel lui a rendu hommage par une course à pied sur le circuit... aussi émouvante qu'apaisante.


Et le ciel s'en est mêlé...
Le paddock s'est donné rendez-vous à 18h, sur la grille de départ, pour l'extinction des feux de cette course à pied sur le circuit Enzo et Dino Ferrari. Tous les pilotes sont présents, vêtus d'un t-shirt jaune, vert, bleu, en l'honneur d'Ayrton Senna.
Le soleil accompagne les photographes massés sur la ligne de départ, immortalisant le moment. Le drapeau brésilien est brandi par les pilotes, mais également celui de l'Autriche, en l'honneur de Roland Ratzenberg, décédé lui aussi en ce maudit week-end du 1er mai 1993... Les pilotes arborent des serre-poignets aux couleurs de l'Autrichien. Les casques des deux pilotes sont là, sous verres, comme si l'âme des deux regrettés est conservée, intacte...
Une fois les flashs des appareils photo estompés, les jambes des participants se mettent en route pour un tour de circuit. Certains pilotes optent pour une procession à deux roues, en vélo, comme Valterri Bottas et Charles Leclerc. D'autres, comme Lewis Hamilton et Esteban Ocon, préfèrent un moyen de locomotion plus novateur et moins physique : la trottinette électrique. Qu'importe, l'essentiel est d'être présent à Imola pour saluer la légende disparue.
Comme un signe, la pluie s'invite au passage de Tambourello
Soudain les pilotes bifurquent et s'accordent un moment hors du temps, rien qu'entre eux. Il se recueillent autour de la statue érigée en mémoire du Brésilien, au coeur du parc d''Acque Mineralli. Juste en face se trouve le fameux virage qui lui donna la mort trente ans plus tôt. Ce qui se passe dans ce parc s'apparente presque à une rite religieux : le lieu se mue en un sanctuaire sacré pour les fans de Formule 1. Les deux drapeaux au sol, les deux casques à terre, chacun prend le temps de contempler, méditer...
Les autres participants, membres d'une écurie, de l'organisation ou journalistes, continuent leur route sur le tracé escarpé d'Imola. Chacun à son rythme : les derniers marchent tandis que les premiers courent après le chronomètre. La verdure environnante du circuit et cette pluie rafraîchissante fait le plus grand bien. C'est comme l'impression d'être à proximité d'une cascade en plein été vous sentez ? Celle qui vient éveiller votre corps, l'apaiser et vous rendre heureux, léger.
Le dernier clin d'œil du destin apparait dans la ligne droite d'arrivée. Le palpitant du cœur est au plus haut, les cuisses commencent à brûler et les chaussures se transforment en deux éponges gorgées d'eau. Mais, peu à peu, la pluie s'estompe et laisse place à un rayon de soleil... Le calme est revenu. Certains pilotes repartent pour boucler leur tour complet après la pause recueillement. Sebastian Vettel et les jeunes pilotes de F2 et F3, tous vêtus du t-shirt commémoratif, ferment la marche, ensemble, pour franchir le drapeau à damier.
En ce week-end à Imola, on ne peut pas s'empêcher de penser que les âmes d'Ayrton Senna et de Roland Ratzenberger sont sans doute là, quelque part, cachées dans les cœurs de tous ces coureurs, de tous ces passionnés, amoureux du sport automobile qui le savent mieux que personne : cette passion peut rendre la vie plus belle, mais peut aussi la reprendre, en une fraction de seconde.