La FIA autorise le retour des mulets en F1 dès maintenant, pour préparer 2026

Les nouveaux règlements de Formule 1 qui entreront en vigueur en 2026 continuent de susciter des inquiétudes au sein même de la FIA. Consciente des défis à venir, la Fédération Internationale de l'Automobile a décidé d'introduire de nouveaux préceptes pour aider au mieux les équipes à se préparer.

Un règlement très stricte hors essais libres pendant un Grand Prix

En Formule 1, il n'est quasiment pas possible de rouler avec la voiture de l'année en cours, sur un circuit en réel, depuis plusieurs années, hormis un cadre bien défini. Il s'agit des roulages en essais hivernaux organisés en début de saison avec toutes les équipes et leur nouvelle voiture, ou des journées appelées promotionnelles (limitées à 2 journées par équipe par saison).

La FIA a mis en place également des roulages de tests pour les manufacturiers de pneus afin de développer leur monoplace, mais qui ne sont pas dédiés au développement des équipes. Et c'est tout. Alors pour faciliter la formation des jeunes pilotes, il est possible de rouler avec des monoplaces âgées de 2 saisons ou plus mais seulement avec un jeune pilote.

Ce règlement très restrictif fait craindre pour 2026 et mieux préparer les changements techniques importants.

Des tests avec des voitures "mulets"

Le Conseil mondial du sport automobile de la FIA a ainsi introduit une nouvelle règle permettant 10 jours d'essais de voitures « mulets » cette année. Cette décision rejoint les propos de Mario Isola, responsable des pneumatiques chez Pirelli, qui avait rejeté l'élaboration de nouvelles voitures mulets en raison de leur inadéquation avec les réglementations de 2026.

« Il est impossible de créer une voiture mulet avec des caractéristiques similaires. Nous n'aurons pas de voitures plus petites. Nous pouvons gagner du poids - au lieu de faire de longs relais, vous pouvez réduire le niveau de carburant juste pour simuler le poids. Mais pour le reste, c'est impossible parce qu'il n'y a pas d'aérodynamique active. »

En réponse, la FIA a déclaré que toutes les équipes pourront utiliser des châssis construits selon les règlements techniques de l'une des quatre saisons précédentes (2020 à 2023) comme base pour les mulets et mettre à jour leurs machines avec des réglages variés afin de mieux reproduire les exigences des modifications réglementaires à venir

Cela inclut les monoplaces de 2022, beaucoup plus lourdes que celles de 2026 (798 kg pour la voiture de 2022 contre 768 pour son homologue de 2026) et utilisant l'effet de sol, d'où la crainte de Mario Isola concernant la pertinence des données recueillies. Néanmoins, il espère obtenir des informations utiles, notamment pour préparer les gommes de 2026.

« Nous avons besoin de ces chiffres pour caractériser la contrainte exercée sur les pneus et concevoir ensuite le pneu. » Ces tests semblent donc indispensables pour la FIA afin de préparer les prochaines échéances de la meilleure façon possible.

« Les essais de mulets (TMC) sont définis comme tout temps de roulage sur piste, ne faisant pas partie d'une compétition, auquel participe un concurrent inscrit au championnat [...] en utilisant des voitures conçues et construites selon les règlements techniques de l'une des quatre années civiles (2020 à 2023) précédant l'année civile du championnat (2024), mais convenablement modifiées pour tester les futurs produits du fournisseur de pneus désigné ou pour tester des composants ou des systèmes pour les futures saisons de championnat. »

« Les voitures doivent inclure et se limiter aux modifications minimales nécessaires pour tester des pneus de développement ou pour tester des composants ou systèmes pour le compte de la FIA pour les futures saisons de championnat, comme déterminé par la FIA » stipule le règlement FIA, permettant ainsi aux équipes d'utiliser différents dispositifs aérodynamiques pour voir lequel sera le plus adapté pour 2026.

Des voitures-mulets déjà testés avant la saison 2017

Ce n'est pas une innovation, les voitures mulets ayant déjà été utilisées en 2016 pour préparer la nouvelle réglementation 2017, qui avait introduit des pneus et des ailerons avant plus larges. Cela avait permis aux équipes de créer des dispositifs aérodynamiques plus puissants pour générer plus d'appui.

« C'est une situation similaire à celle que nous avons rencontrée avec les voitures mulets lorsque nous développions le pneu de 18 pouces, par exemple, ou en 2016 lorsque nous développions le pneu plus large pour 2017. On le faisait avec des mulets qui n'étaient pas entièrement représentatifs, » a expliqué Mario Isola, soulignant l'importance des données obtenues pour les 10 équipes de la grille.

L'autorisation d'utiliser les modèles 2022 peut s'avérer utile, dans la mesure où ils disposent du concept de l'effet de sol, permettant aux monoplaces de se suivre plus facilement, un critère que la FIA souhaite poursuivre en 2026, selon les dires de Jason Somerville, responsable aérodynamique au sein de la fédération.

« L'objectif principal des règles aérodynamiques pour 2026 est vraiment de se concentrer sur le rétablissement des performances pour les voitures suiveuses. Nous voulons de belles courses ;nous voulons nous assurer que les voitures peuvent se suivre de près. Les règles 2026 sont une opportunité pour nous de réinitialiser la base de référence des voitures afin qu'elles puissent faire la course ensemble. »

En parallèle, Pirelli va effectuer des tests concernant les pneus 2026, qui seront un peu moins larges et disposeront d'un nouveau composé avec l'introduction du pneu C6, un cran plus tendre que le C5. De nombreux essais attendent donc les 10 équipes de la grille pour être prêtes pour la saison 2026, qui promet d'être excitante.

Que dit le règlement ?

Le nouvel article 10.10 du règlement sportif 2024 précise :

« Les essais des voitures mulets (TMC) sont définis comme toute session sur piste, qui ne fait pas partie d'une compétition, à laquelle participe un concurrent inscrit au championnat (ou à laquelle participe un tiers au nom d'un concurrent ou d'un fournisseur d'un groupe motopropulseur homologué), en utilisant des voitures conçues et construites pour se conformer au règlement technique ou au règlement technique de l'une des quatre années civiles précédant l'année civile du championnat, mais modifiées de manière appropriée pour permettre au fournisseur de pneus désigné de tester ses futurs produits sur piste ou pour permettre à la FIA de tester des composants ou des systèmes pour les futures saisons du championnat. Aucun concurrent ne peut vendre ou mettre à disposition une telle voiture à un tiers sans l'autorisation préalable de la FIA. »

« Les voitures doivent inclure et se limiter aux modifications minimales nécessaires aux essais de développement des pneus ou pour tester des composants ou systèmes au nom de la FIA pour les futures saisons du championnat, telles que déterminées par la FIA. »

A noter que seuls des pilotes avec plus de 500 kms de roulage en F1 pourront rouler lors de ces journées.

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