Le Grand Prix des Pays-Bas, rendez-vous avec la bataille

1979 : la Ferrari tricycle

Comment parler de Zandvoort sans évoquer l’excursion hors-piste de Gilles Villeneuve ? En 1979, le Canadien a offert l’un des spectacles les plus étonnants et surprenants de l’histoire de la Formule 1.

À la bataille avec Alan Jones, le pilote Ferrari est touché par une crevaison, envoyant son bolide en tête-à-queue. Reparti illico presto, il ne s’était pas rendu compte que sa gomme arrière gauche était complètement à plat. À tel point qu’il a terminé son tour sur trois roues. La monoplace, totalement déséquilibrée, rebondissait d’avant en arrière.

La jante et la suspension étaient traînées derrière la voiture rouge. Des images incroyables, qui, une nouvelle fois, ne seraient pas visibles ni possibles aujourd’hui.

1983 : le clash Prost/Piquet

Quatre courses restaient au calendrier. Et au bout du coup, un titre de champion du monde à décrocher. L’occasion de voir Nelson Piquet, sur Brabham, et Alain Prost, sur Renault, se bagarrer pour la couronne.

Se bagarrer, ils l’ont fait au sens propre lors de ce Grand Prix des Pays-Bas, offrant par la même occasion l’une des scènes les plus étranges et musclées de la discipline. Au 42e tour, les voilà à la lutte, dans l’ordre Piquet-Prost.

La Renault a pris l’aspiration de la Brabham dans la ligne droite des stands… Prost a tenté un freinage ultra-tardif pour prendre le meilleur sur le Brésilien. Mais le Français, en manquant sa manœuvre, a filé droit dans les pontons du Brésilien, qui a terminé sa course au premier virage. Le Tricolore doit aussi jeter l’éponge quelques virages plus tard. « Je croyais avoir la place pour passer… J’ai commis exactement l’erreur à ne pas faire… », a assumé le pilote Renault.

Cet accrochage a fait couler beaucoup d’encre, mais cela n’a pas empêché Piquet de décrocher le premier de ses trois titres mondiaux. Pourtant très saignant dans ses déclarations, le triple champion du monde a été tendre avec son rival. « Dans des conditions pareilles, je comprends ce qui se passe dans la tête d’un pilote… Il a commis une erreur c’est vrai, mais je ne lui en veux pas. C’est le sport », a-t-il déclaré.

1985 : l’ultime succès de Niki Lauda

Une longue traversée du désert qui se termine enfin. Niki Lauda n’a pas remporté le moindre succès en cette saison 1985. Bien plus en délicatesse avec sa McLaren que l’année précédente, l’Autrichien se retrouve enfin aux premiers rangs à Zandvoort.

Bien que parti très loin par rapport à son coéquipier, le triple champion du monde revient tout de même à la bataille avec Alain Prost. Toujours fort en rythme de course et en stratégie, Niki Lauda s’en est servi pour tenter de retrouver enfin le succès.

Malgré une pression immense de la part du Français, l’Autrichien a résisté et a obtenu son 25e et dernier succès pour sa dernière saison en F1.

2023 : le podium inespéré

L’an dernier, Pierre Gasly est parvenu à monter sur le podium grâce aux conditions exécrables des Pays-Bas. Partis sur le sec, tous les pilotes ont choisi les gommes adéquates. Mais avant la fin du premier tour, une forte pluie est apparue. Une partie du peloton rentre aux stands pour prendre les gommes pluie, dont Pierre Gasly.

L’averse n’est que de courte durée et la piste sèche rapidement. Avec une stratégie parfaite, le Français est parvenu à garder sa troisième place une partie de la course avant que Fernando Alonso ne prenne le meilleur. Le pilote Alpine a ensuite repris sa place sur le podium. Mais Sergio Perez a doublé le pilote numéro 10. Cependant, sanctionné, le Mexicain ne figure pas sur la boîte. Une chance inespérée pour Pierre Gasly.