Red Bull a identifié certains facteurs pour expliquer ses problèmes
F1. Après un nouveau Grand Prix décevant à Monza, l'écurie autrichienne est en danger, avec de nombreux soucis à résoudre rapidement. Une révision complète aura lieu cette semaine à Milton Keynes, même si certains éléments ont déjà été identifiés comme sources des difficultés pour Red Bull.
Red Bull continue de reculer dans la hiérarchie des équipes. Ce week-end, elle est apparue comme la troisième, voire la quatrième force du plateau, se battant avec les Mercedes et restant assez loin des Ferrari et des McLaren. À l'arrivée de la course du Grand Prix d'Italie, Max Verstappen, seulement sixième, a vivement critiqué son équipe, estimant qu'elle avait « transformé une voiture dominante en un monstre en l'espace de quelques mois. » Des performances de plus en plus inquiétantes et des problèmes qui surgissent au fur et à mesure des courses rendent la tâche ardue pour Red Bull, qui essaye de comprendre d'où ils viennent avant de tenter de les résoudre. Certains facteurs semblent avoir été identifiés pour expliquer ces récentes contre-performances.
Une stabilité précaire pour la Red Bull
En premier lieu, la RB20 souffre désormais d'un déséquilibre de maniabilité, ce qui affecte le rythme de la monoplace et la rend plus imprévisible pour les deux pilotes. Une situation qui entraîne d'autres problèmes, notamment au niveau des pneumatiques, comme le souligne le directeur de l'écurie de Milton Keynes, Christian Horner. « Il y a un problème d'équilibre avec la voiture qui empêche les pilotes de s'engager dans l'entrée des virages. Dès que vous stabilisez l'arrière, vous le faites au détriment de l'avant. Ensuite, vous vous retrouvez avec du sous-virage, ce qui use alors vos pneus. »
Un problème de sous-virage dont s'est plaint le Néerlandais en Q3, l'obligeant à partir de la septième position sur la grille, son patron soulignant l'incapacité de ses deux pilotes à trouver une connexion entre l'avant et l'arrière de la monoplace. Pourtant, bien que l'équipe autrichienne semble avoir déterminé ce problème, elle ne sait pas comment le résoudre. Il y a donc urgence chez Red Bull, et c'est pour cela qu'elle organise cette semaine dans l'usine de Milton Keynes une grande réunion pour trouver des solutions. Selon les premières informations, certains facteurs clés sont déjà apparus comme des éléments qui auraient pu jouer un rôle dans cette situation.
Des risques pris dans le développement
La RB20 semble avoir souffert de son ingéniosité. Au lancement de la saison, l'écurie autrichienne, pourtant victorieuse des titres pilotes et constructeurs les deux saisons précédentes, a surpris tout le monde en dévoilant une voiture totalement modifiée par rapport à 2023, en particulier du côté aérodynamique et du système de refroidissement, s'inspirant de la Mercedes W14. Des modifications qui avaient fonctionné en début de saison, Red Bull trustant les premières positions avec une confortable avance. Cependant, la tendance des dernières manches du championnat ne donne pas raison à Red Bull, qui a vu McLaren la surpasser en termes de rythme. Pour Christian Horner, l'équipe est sans doute allée un peu trop loin dans les évolutions par rapport à ses concurrents, ce qui a fini par affecter ses performances.
« Ce que nous devons vraiment faire, c'est faire fonctionner la [carte aérodynamique]. Si vous regardez la McLaren, elle ressemble presque à une évolution de la voiture de l'année dernière, une voiture bien plus simple que la nôtre. Peut-être sommes-nous allés un peu trop loin dans la complexité et peut-être devons-nous simplifier certaines choses. » Le Britannique a également tenu à souligner le manque d'améliorations possibles en raison d'un règlement qui n'évoluera pas avant 2026. « Nous avons atteint le plafond dans certains domaines, et la voiture est déconnectée. Parfois, avoir un peu moins de charge mais un meilleur équilibre global génère un meilleur temps au tour, une meilleure dégradation et une meilleure gestion des pneus. »
La fin de la collaboration avec Adrian Newey
Même si l'équipe ne veut pas l'avouer, le départ d'Adrian Newey, qui devrait être annoncé chez Aston Martin, a sans doute changé la donne dans le clan autrichien. L'ancien ingénieur de McLaren et Williams apportait son expertise technique et ses idées révolutionnaires qui ont souvent porté leurs fruits. Son départ avait été annoncé la veille du Grand Prix de Miami, première course de la saison où Red Bull avait été battue par la McLaren de Lando Norris. Christian Horner rejette néanmoins cette hypothèse, expliquant que les problèmes existaient déjà avant cette annonce soudaine.
« Nous aurions eu tous ces problèmes [quand même], car ils étaient déjà là. Et l'apport d'un seul homme ne pourrait jamais être aussi dramatique si rapidement. Cela a commencé et s'est vraiment mis en lumière à Miami, et Adrian était impliqué jusqu'au vendredi de Miami. Il n'y a donc aucun moyen que cela ait eu un impact si rapidement. » Horner estime donc que les différents problèmes de Red Bull existent depuis plusieurs années mais ont été masqués par des voitures ultra-dominantes ces dernières années, et qu'ils sont devenus beaucoup plus visibles cette année en raison du duel avec McLaren.
« Cela fait un certain temps que c'est là », a déclaré Horner. « En parcourant les données, il y avait des problèmes au début de l'année, avec les caractéristiques. D'autres ont évidemment fait un pas en avant. Et, comme nous avons poussé le package plus fort, cela a exposé le problème. »
Un manque de corrélation entre la soufflerie et la piste
Enfin, un problème de corrélation entre les données obtenues en soufflerie et celles de la voiture sur la piste pourrait être à l'origine des difficultés rencontrées par l'écurie autrichienne, le manque d'équilibre de la monoplace n'apparaissant pas dans ses simulations, ce qui rend difficile la bonne compréhension de la voiture, d'autant que Red Bull dispose encore de son ancienne installation de Bedford qui, bien que modifiée au fil des ans, n'est probablement pas la meilleure du secteur, surtout par rapport à celle ultramoderne de McLaren.
« Les récentes améliorations visaient à mettre de la charge sur la voiture. Mais cela a déconnecté l'avant et l'arrière. Et nous pouvons le constater. Notre soufflerie ne dit pas cela, mais la piste, oui. Donc, il s'agit de maîtriser cela, car évidemment, quand vous avez ce problème, cela signifie que vous ne pouvez pas faire confiance à vos outils. Vous devez donc revenir aux données de piste et à l'expérience passée. »
Une nouvelle installation a donc débuté du côté de Milton Keynes, mais pour Horner, elle n'est pas la cause principale du manque de rythme de la monoplace. « La soufflerie a ses limites, c'est pourquoi nous avons investi dans un nouveau tunnel », a-t-il dit. « Mais c'est ce que nous avons, et nous devons en tirer parti. Je pense que la soufflerie est peut-être un contributeur, mais ce n'est pas la raison pour laquelle nous en sommes là. »
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