Mecachrome nous raconte son histoire avec le sport auto et la F1

Dans un premier temps assez discret, le nom de Mecachrome est plus visible ces dernières années. Une volonté de Christian Cornille, son PDG, de mettre en avant le travail de ses équipes. C'est « un élément de fierté pour nos collaborateurs mais aussi un élément d'image-employeur de communiquer autour de nos activités sur le sport automobile » analyse-t-il dans un entretien exclusif accordé à Motors Inside.

Acteur du monde automobile depuis plus de 40 ans, Mecachrome collabore avec Renault-Alpine depuis une vingtaine d'années sur l'assemblage de leurs moteurs en Formule 1. L'entreprise française est également le motoriste exclusif des monoplaces de Formule 2 depuis 2005 ainsi que de celles de Formule 3 depuis 2016.

Preuve de l'engagement du groupe dans ces deux compétitions, Mecachrome est devenu sponsor de la F2 et de la F3 cette saison. « On peut apercevoir sur le paddock de ces compétitions les camions brandés avec "La Formule 2 [ou 3] powered by Mecachrome". » indique Christian Cornille. « Nous sommes aussi partenaires de la cérémonie de remise des prix organisée chaque année par la FIA. Il y a deux prix Mecachrome désormais. Il y a donc un vrai partenariat et un vrai positionnement qui s'est opéré. »

Des mises au point perpétuelles

Un défi majeur pour les ingénieurs français est de répondre aux différentes exigences qui leur sont imposées chaque année. Bien sûr, dans le cadre de leur partenariat avec Alpine, Mecachrome doit rendre satisfaction à l'écurie française en assemblant les moteurs à la perfection dans une discipline où chaque détail compte. Aussi, les règlements intérieurs de la FIA varie en continu et Mecachrome doit s'y adapter pour fournir chaque année des moteurs performants et répondant aux normes de la F2 et de la F3.

Dernière nouveauté en date, l'introduction de carburants synthétiques à compter de l'année 2025. Mecachrome est pour cela partenaire depuis deux ans avec Aramco pour mettre au point un carburant de ce type adapté aux moteurs développés par la marque française. « Ils nous offrent plusieurs types de carburant, nous les testons et nous vérifions qu'ils nous délivrent bien la performance attendue par le promoteur et surtout garantissent la stabilité dans le temps » indique le dirigeant.

Une étape indispensable vers le développement d'un fioul renouvelable. « Nous travaillons d'arrache-pied pour avoir ces carburants synthétiques car nous considérons qu'il faut que l'on arrive à développer un sport automobile avec le moins d'énergie fossile possible » note Christian Cornille.

Une activité dans d'autre secteurs automobiles

Mecachrome ne se contente pas d'être acteur uniquement en F1, F2 ou F3. Le groupe est également présent sur le championnat du monde d'endurance de la FIA, le WEC. « Nous fabriquons des pièces pour d'autres constructeurs où nous agissons là en tant que simple producteur de pièces. » Parmi leurs collaborateurs, nous retrouvons Peugeot, pour qui ils produisent des « éléments importants niveau moteur ».

Le pôle automobile du groupe, basé à Aubigny-sur-Nère (Cher), comprend d'autres secteur d'activités. En l'occurrence au niveau de "l'automobile premium". « Nous fabriquons des pièces plutôt de série cette fois pour Porsche, Ferrari ou AMG » indique le PDG. « Nous sommes par exemple les fabricants de GT3, GT4, GT3 RS ou GT4 RS pour Porsche. »

Bien que la boîte varie ses activités automobiles, celles-ci ne représentent que 10% de son chiffre d'affaires (60 Millions sur 600 Millions d'euros), qui tire ses profits majoritairement de l'aéronautique. Ce pourcentage descend même à près de 3% pour la partie qui se consacre uniquement au sport automobile. Mais ce secteur est ancré au sein de Mecachrome et nul doute qu'il le soit encore pour un bout de temps. « Nos équipes qui travaillent sur le développement des moteurs sont des passionnés de sport automobile » insiste Christian Cornille. Alors, à quoi bon arrêter ?