Grand Prix de Miami : Pourquoi les pilotes de F1 boudent ce circuit
Depuis son apparition au calendrier en 2022, le Grand Prix de Miami divise. Si son secteur d'ouverture fluide séduit, le reste du tracé est largement critiqué par les pilotes, qui peinent à y trouver du plaisir ou du rythme.


« C’est probablement en bas de ma liste de circuits préférés », avait lâché Lewis Hamilton, visiblement peu emballé par le Miami International Autodrome. Derrière les paillettes et les soirées sponsorisées, la majorité des pilotes cache difficilement son désintérêt. Depuis sa création autour du Hard Rock Stadium, le tracé temporaire accumule les griefs : virages lents, surface instable, manque de spectacle en course.
Max Verstappen, champion en titre, a ironisé sur la fameuse chicane entre les virages 14 et 15 : « Ce serait plus amusant à prendre en kart » . Cette portion, étroite et technique, coupe l’élan des monoplaces et casse le rythme global du tour. Fernando Alonso, lui, est plus fataliste : « Ce n’est pas une section où on peut pousser. On essaie juste de survivre » .
Un seul secteur sauve l’ensemble
Heureusement, le secteur d’ouverture bénéficie d’un meilleur traitement de la part du paddock. Esteban Ocon parle d’un début de tour « vraiment génial », tandis que Pierre Gasly salue la liberté qu’il offre : « On peut vraiment jouer avec les lignes et les bordures ».
Conçue après l’étude de 30 variantes, cette portion fluide et rapide fait figure d’exception sur un tracé bridé par les contraintes géographiques. Les rampes autoroutières et les structures du stade limitent les aménagements, rendant certaines critiques difficiles à adresser sans revoir tout le plan du circuit.
Vers une course de nuit ?
Autre problème : la chaleur printanière de Miami, qui met à rude épreuve les pneus. En 2024, les gommes tendres de Pirelli (C4) se sont surchauffées dès les qualifications. Résultat : des courses figées, sans stratégie, et peu d’opportunités de dépassement.
Pour 2025, Pirelli promet un nouveau composé C4, moins sujet à la dégradation. Mais une autre solution se profile : organiser la course le soir, voire la nuit. Tyler Epp, président du GP de Miami, a confirmé que cette option était sérieusement envisagée. Cela permettrait non seulement de ménager les pneus, mais aussi d’ancrer le Grand Prix dans une esthétique plus festive et unique, à condition, bien sûr, d’en limiter les nuisances pour les riverains.
Une copie à revoir
Miami voulait s’imposer comme la vitrine américaine de la F1. Mais en l’état, le spectacle n’est pas à la hauteur des attentes. Trop artificiel pour certains, trop contraint pour d’autres, le circuit devra évoluer s’il veut séduire au-delà du marketing. En F1, même à Miami, le fond finit toujours par primer sur la forme.