Les pilotes attendent de voir des vrais changements de la FIA, pas des paroles
Suite aux déclarations de Mohammed Ben Sulayem parlant de discussions constructives avec les pilotes, ces derniers ont exprimé leur souhait de changements concrets, au-delà des effets d'annonce.


La rupture semble entériner entre les pilotes et le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem. Les premiers cités ont toujours en travers de la gorge les amendes et les menaces faites par rapport à leurs jurons à la radio ou lors des conférences de presse. Le sujet ne se limite pas à la F1 puisque les pilotes de rallye ont également fait par de leur mécontentement et ont simplement de répondre en anglais à l’arrivée des étapes après qu’Adrien Fourmaux ait été sanctionné de 10 000 euros d’amende pour avoir déclaré « On a merdé. »
Plus tôt dans la semaine, Mohammed Ben Sulayem a évoqué dans un post Instagram « des retours constructifs » et qu’il se déclarait prêt à adopter des changements. Interrogé sur le sujet, George Russell, président de l’association des pilotes GPDA, a considéré en levée de rideau du week-end à Miami que ce n’était à l’heure actuelle que des paroles mais que des changements concrets étaient toujours attendus : « De manière conceptuelle, oui. Mais évidemment, nous voulons voir ces changements en actions plutôt que de dire « Nous envisageons de… ». Nous envisageons tous plein de choses. Nous avons été clairs que nous voulons des changements. Lorsqu’ils auront été mis en place alors nous pourrons les commenter. Mais à l’heure actuelle, ce n’est qu’à l’étude. Donc ces mots ne veulent rien dire tant qu’il n’y aura pas de changements. »
Le sujet n’a pas manqué de revenir au cours de la conférence de presse de la FIA. Le pilote Mercedes a alors mis en perspective les choses et de regretter de devoir s’occuper de sujets qui ne devraient pas être au coeur des préoccupations des pilotes : « J’ai l’impression que c’est du jamais vu ce que nous avons vécu au cours des 18 derniers mois avec ce qui a changé et ce qui se passe. Je pense lorsque le GPDA a été fondé il y a plusieurs années, ce n’était pas pour parler politique. C’était pour parler de sécurité, d’améliorations pour le sport, d’améliorations du spectacle en piste. Surtout moi, je me retrouve à parler de sujets dont je n’avais pas l’intention de parler. Mais nous nous retrouvons à un moment où nous ne sommes pas concentrés sur pourquoi nous sommes là. »
Présent à ces côtés, Lewis Hamilton a appuyé les propos de son ancien coéquipier :« Evidemment, nous faisons face à une communication un peu difficile. Au bout du compte, nous n’avons aucun pouvoir et cela doit changer, à mon avis. Dans d’autres sports, ils ont des syndicats. C’est peut-être quelque chose qui va devoir arriver à un certain moment. Nous ne voulons pas contrôler les choses, seulement collaborer davantage et que notre voix soit entendue. »
En tant que copropriétaire de l’équipe de NFL des Denver Broncos, le nouveau pilote Ferrari sait ainsi que les joueurs de football américain sont protégés par un accord porté par leur syndicat face à la ligue et les propriétaires des équipes. Mais ces discussions ont également contribué à la mise en place de plafonds des salaires des joueurs alors que ceux des pilotes de F1 sont aujourd’hui exclus de l’assiette du plafond des budgets des équipes.
De notre envoyé spécial à Miami