F1 : le film et la stratégie des pneus : le paddock de Monaco entre spectacle et tactique
La conférence de presse de vendredi à Monaco a donné le ton sur deux grands sujets qui agitent le paddock : le tournage du film F1 avec Lewis Hamilton et les stratégies pneumatiques inédites qui influencent la course à venir. Entre médiatisation et adaptation technique, les équipes naviguent entre spectacle et compétitivité.


Présent dans le paddock, Lewis Hamilton a multiplié les interventions sur le projet de film F1 produit par Apple, qui se tourne actuellement à Monaco. « C’est un projet important pour moi, mais le sport reste la priorité », a-t-il insisté.
Les pilotes et ingénieurs ont reconnu que la présence des caméras, des acteurs et des répétitions créent une ambiance particulière. L’ingénieur d’une équipe du top 3, sous couvert d’anonymat, a commenté : « C’est assez inhabituel, ça crée des distractions. Mais c’est aussi une bonne visibilité pour la F1. »
Esteban Ocon, plus diplomate, a ajouté : « On espère juste que ça ne perturbera pas trop la course. On ne veut pas doubler des voitures fictives dimanche ! »
Du côté des mécaniciens, la logistique est parfois chamboulée, avec des zones du paddock réquisitionnées pour les scènes. Ferrari a même demandé à déplacer certaines prises après les qualifications pour éviter les interférences.
Ce tournage cinématographique, inédit en F1, apporte une dynamique nouvelle mais complexe au paddock. Au-delà du spectacle et de la médiatisation accrue, il introduit une pression supplémentaire sur les équipes et les pilotes. La présence constante des caméras modifie les habitudes, obligeant chacun à gérer à la fois ses responsabilités sportives et les impératifs de production. Cette cohabitation peut parfois générer des tensions, notamment en termes d’organisation et de concentration, alors que chaque détail compte sur un circuit aussi exigeant que Monaco.
En parallèle, la visibilité offerte par ce projet renforce l’attractivité de la discipline auprès d’un public plus large, mêlant sport et divertissement. Pourtant, cette médiatisation accrue pose la question de l’équilibre entre authenticité sportive et spectacle orchestré, un défi que la Formule 1 devra relever avec soin.
Une nouvelle donne stratégique avec les pneus
Monaco innove cette année avec un format pneumatique plus restrictif : chaque pilote doit choisir entre gommes médium et dures, et la fenêtre des arrêts au stand est réduite.
James Vowles, directeur de Williams, a expliqué que cela réduit le nombre de stratégies possibles. « Il y aura moins de scénarios, on doit être très précis sur la gestion des pneus. La clé sera de minimiser les arrêts. »
Pierre Gasly a regretté ce format plus limité : « Moins d’arrêts, c’est moins de surprises. Ici, tout se joue au dixième de seconde, on aime ces variations. »
Fernando Alonso, lui, voit un avantage pédagogique : « C’est plus simple à comprendre pour le public. La stratégie ne doit pas être un mystère. »
Entre spectacle et compétition
Max Verstappen a résumé le paradoxe : « Le vrai spectacle, c’est la course du dimanche. Le reste, c’est beaucoup de bruit autour. »
La présence d’Hollywood mêlée à une course au format plus figé crée une ambiance unique, où la frontière entre show et sport est ténue. Mais tous s’accordent à dire que la compétition reste au centre des préoccupations.