La Thaïlande sur la voie d’un Grand Prix de F1 en 2028
Le gouvernement thaïlandais a confirmé son intention d'intégrer le calendrier du Championnat du monde de Formule 1 d'ici quatre ans, avec un projet de course urbaine à Bangkok. Une rencontre avec Stefano Domenicali à Monaco marque une avancée significative.


À l’occasion du Grand Prix de Monaco, la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a rencontré Stefano Domenicali, PDG de la Formule 1, pour discuter de l’organisation d’un futur Grand Prix à Bangkok. Le gouvernement thaïlandais, qui pousse activement depuis plusieurs mois pour inscrire le pays sur la carte de la F1, a annoncé vouloir organiser une course dès 2028.
« Le Premier ministre a rencontré Stefano Domenicali au Grand Prix de Monaco pour discuter d’une course en Thaïlande. Il a souligné les 600 millions de téléspectateurs de la F1 dans le monde et le potentiel de relance économique lié au tourisme et aux investissements dans les infrastructures », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Jirayu Houngsub.
Une candidature en marche
Selon les autorités thaïlandaises, une proposition officielle de candidature ainsi qu’une étude de faisabilité seront soumises à l’approbation du gouvernement dès le 4 juin. Ce projet marque une étape décisive, car c’est la première fois que le pays annonce une date cible pour son entrée au calendrier de la F1.
Alors que la Thaïlande accueille déjà une manche de MotoGP depuis 2018 à Buriram, le gouvernement privilégierait cette fois un tracé urbain dans les rues de Bangkok. Une option qui colle davantage aux standards modernes de la F1, en quête de destinations spectaculaires et de marchés émergents.
Contexte géopolitique et compétition internationale
Ce projet thaïlandais s’inscrit dans une dynamique mondiale de redéploiement du calendrier de la F1. L’Asie du Sud-Est, peu représentée depuis le retrait de la Malaisie en 2017 et l’annulation du GP du Vietnam en 2020, ne compte plus que Singapour comme étape. La Thaïlande y verrait donc une opportunité stratégique.
En parallèle, d’autres régions du monde comme l’Afrique manifestent aussi leur intérêt. L’Afrique du Sud et le Rwanda militent activement, mais sans garanties à court terme selon Stefano Domenicali : « Nous avons besoin de garanties », rappelait-il récemment. À l’inverse, l’Asie semble aujourd’hui mieux placée pour accueillir de nouveaux rendez-vous.
L’enjeu touristique et économique
Avec plus de 35 millions de visiteurs enregistrés en 2024, la Thaïlande mise sur l’effet Formule 1 pour dynamiser encore davantage un secteur touristique vital pour son économie. En accueillant un Grand Prix, le pays espère attirer investissements, sponsors internationaux, et renforcer sa visibilité à l’échelle mondiale.
« Un grand pas en avant », s’est félicitée la Première ministre sur X (anciennement Twitter), après avoir partagé des images de sa rencontre avec Stefano Domenicali et le pilote thaïlandais Alexander Albon, ambassadeur idéal pour ce projet national.
Le casse-tête des 24 courses
Reste toutefois une inconnue de taille : la limite fixée par la F1 à 24 Grand Prix par saison. L’ajout de Bangkok signifierait probablement le retrait ou la mise en alternance d’une épreuve existante. Des circuits européens historiques comme Zandvoort ou Spa-Francorchamps pourraient faire les frais de cette expansion. Le promoteur de la F1 devra donc opérer des choix stratégiques dans les années à venir.