Max Verstappen retombe-t-il dans ses travers ?

Ce sont des gestes que l’on n’aime pas voir. Dans aucun sport. Et de surcroît, qui donnent une mauvaise image au sport et à son auteur. En Espagne, Max Verstappen a complètement disjoncté. La frustration a pris le dessus sur tous les autres sentiments.

Alors à la lutte avec Lando Norris pour la deuxième position, l’intervention de la voiture de sécurité est venue arrêter cette bataille. Tous les pilotes de tête se sont arrêtés aux stands pour chausser de nouvelles gommes. Les McLaren sont reparties avec des tendres, le pilote Red Bull avec des durs. Ce choix, décidé par son équipe, l’a énervé.

Ses mots à la radio ont été très durs. Même si les gommes du quadruple champion du monde étaient plus fraîches que celles de ses concurrents, la différence de performance était tout de même grande. Avec son caractère de vainqueur, il a tout tenté pour rester proche de ses rivaux.

Contact délibéré avec George Russell

Mais au restart, il a manqué de peu de placarder sa Red Bull dans le mur. Sa mauvaise relance a ainsi profité à Charles Leclerc et, pour peu, pouvait sourire à George Russell. Sauf que la Mercedes #63 est venue légèrement toucher la monoplace de Max Verstappen. Ce dernier a alors utilisé l’échappatoire pour se relancer.

Déjà énervé d’avoir perdu une position, le troisième du championnat du monde a conduit de manière très agressive. Et quand Red Bull lui a demandé de rendre une position à George Russell – ce qui était une erreur – il s’est emporté. Il est venu harponner la Mercedes au virage 5. Une manœuvre jugée délibérée par les commissaires qui lui ont infligé dix secondes de pénalité.

Proche d’une suspension

Ce très mauvais geste rappelle une mauvaise facette du pilote : son énervement et sa faculté à ne pas être propre en piste. Très souvent borderline, il avait failli causer de graves accidents par le passé. Kimi Räikkönen à Spa, dans la ligne droite de Kemmel, s’en souvient encore.

Son agressivité, qui donne régulièrement de belles images, comme son splendide départ à Imola, est entachée par ces gestes qui ne sont pas dignes d’un homme de sa stature. Son comportement et sa non-remise en question viennent appuyer une mauvaise réputation. Après le Grand Prix d’Espagne, il avait dans un premier temps décidé de ne pas s’expliquer devant les médias avant de rebrousser chemin. Ses explications n’ont pas été convaincantes ; il a même refusé de trop s’expliquer, mettant en avant une éventuelle sanction de la part des instances pour ses propos.

Il a finalement pris la parole à froid sur ses réseaux sociaux. « Nous avons eu une stratégie excitante et une bonne course à Barcelone, jusqu’à ce que la voiture de sécurité sorte. Notre choix de pneus jusqu’à la fin et quelques mouvements après le redémarrage de la voiture de sécurité ont alimenté ma frustration, conduisant à un mouvement qui n’était pas correct et qui n’aurait pas dû se produire. Je donne toujours tout ce que j’ai pour l’équipe et les émotions peuvent être vives. »

Quoi qu’il en soit, avec ses nombreuses manœuvres en piste très limites, le Néerlandais se retrouve très proche d’un Grand Prix de suspension. S’il est à nouveau auteur d’un mauvais geste avant fin juin, Red Bull devra trouver un remplaçant pour piloter la monoplace #1.