Le Mans, 100 ans d’histoire

La course est attendue par des dizaines de milliers de personnes. Dans la Sarthe, en ce début du mois de juin, c’est l’effervescence. Déjà, dans de nombreuses communes, des panneaux, des vitrines ou encore des décorations sont à l’effigie des 24 heures du Mans.

Les équipes cochent l’événement d’année en année dans leur agenda. Pour l’occasion, certaines écuries augmentent même le budget et engagent une voiture supplémentaire. Chose observée à maintes reprises, avec notamment Audi, Toyota ou Porsche il y a quelques années.

Et puis, il y a le public. Ces 10 et 11 juin, le circuit du Mans sera plein à craquer. Toutes les places ont trouvé preneur en une poignée de minutes après leur mise en vente. Le record de 263.500 spectateurs sera, en toute logique, battu.

Toyota bientôt au niveau de Porsche ?

Voilà déjà une marque établie dans la Sarthe pour les 100 ans de la course. D’autres pourraient suivre ces prochains jours. Mais, cette fois, réalisées par les voitures.

D’abord, celle de la distance parcourue par le vainqueur de la catégorie Hypercar. En 2022, Toyota, avait bouclé la bagatelle de 380 tours pour un total de 5.177 kilomètres. Cette année, il est possible que la marque tombe. En revanche, le record établi par Audi, en 2010, avec 5.410 kilomètres semble compliqué à aller chercher.

En cas de victoire, Toyota pourrait égaler Bentley au nombre de succès dans la Sarthe. Ce serait alors leur sixième succès, lors de la plus grande course d’endurance au monde. La performance pourrait être poussée un peu plus loin. Ce pourrait être la sixième fois de suite que le constructeur nippon triompherait ici. Cela le placerait en deuxième position au nombre de victoires de suite, derrière Porsche. L’écurie allemande s’était imposée sept fois successivement, entre 1981 et 1987.

Qui pour déloger Tom Kristensen ?

En revanche, certains records risquent de ne jamais tomber. À commencer par la vitesse maximale atteinte par une voiture. La barre des 400 km/h a été franchie en 1988 par Roger Dorchy avec une pointe enregistrée à 405 km/h dans la longue ligne droite des Hunaudières. Il a réalisé cette prouesse avec une WM P88 à moteur Peugeot.

Le Français conservera cette marque à tout jamais. Des chicanes ayant été installées sur cette portion, aucune voiture ne pourra atteindre une telle vitesse à présent.

Tom Kristensen est aussi tranquille pour un bout de temps. Le Danois est l’homme le plus victorieux au Mans. Avec neuf succès, personne n’a encore fait mieux. Même son taux de réussite, 50 %, fait de lui l’un des hommes forts sur cette piste. Sébastien Buémi (Toyota) est le pilote en activité le plus proche au classement, avec quatre victoires.

Henri Pescarolo peut aussi attendre patiemment que son exploit soit effacé des tablettes. Le Français est le pilote ayant le participé le plus de fois à l’épreuve. Avec 33 participations au Mans, il a pris part à plus d’un tiers des courses*. En revanche, il ne s’est imposé qu’à quatre reprises ici.

Enfin, comment parler de records sans aborder celui qui est surnommé Monsieur Le Mans, Jacky Ickx. Le Belge a triomphé six fois dans la Sarthe. Dont 1969, de manière assez particulière. Alors pilote chez Ford, le vice-champion du monde de F1 a protesté contre le départ « façon Le Mans ».

Il trouvait trop dangereux de traverser la piste en courant pour rejoindre sa voiture. Il s’élance alors, avec sa GT40 depuis la dernière position et parvient, 24 heures, plus tard, à arriver en tête sous le drapeau à damier. L’écart avec la Porsche 908, deuxième, est de 120 mètres, soit le deuxième plus petit écart jamais enregistré. Le premier étant de 20 mètres, en 1966 entre deux Ford.

*Si la course a 100 ans, seules 91 éditions ont eu lieu.