« Je m’attends à prendre du plaisir au volant », André Lotterer se prépare pour ses premières 24 Heures du Mans en LMP2
Il est l'un des pilotes les plus expérimentés de la grille. André Lotterer va prendre part pour la quinzième fois aux 24 Heures du Mans, la première dans la catégorie intermédiaire. Il revient sur ce challenge qui l'attend et la préparation pour le projet Hypercar de Genesis.

Même à 43 ans, on apprend encore des choses. Pour la première fois de sa carrière, André Lotterer a pris le volant, lors d’une session officielle du championnat du monde d’endurance, d’une LMP2. Habitué jusque-là aux LMP1 ou aux Hypercars, l’Allemand a changé provisoirement de catégorie.
Avec IDEC Sport, il réalise une année de transition avant de prendre le volant, pour de bon, de l’Hypercar de Genesis en 2026.
C’est votre première participation en LMP2 aux 24 Heures du Mans, à quoi vous attendez-vous ?
C’est une découverte, évidemment. J’ai peu d’expérience dans cette catégorie, j’ai fait une journée de tests. Donc, je m’attends à prendre du plaisir au volant. J’ai fait ma première séance (journée test, NDLR), ça s’est bien passé, il n’y a pas eu de pépins. Je prends mes marques.
C’est très disputé comme catégorie, les voitures sont identiques. Il y a quelques experts de ce championnat qui connaissent très bien ces voitures. J’ai pas mal d’apprentissage à faire. Par rapport à l’adaptation, c’est assez instinctif, j’espère être vite dans le coup. Tout cela fait partie de notre programme pour l’Hypercar l’année prochaine. C’est une sorte de passerelle.
En termes de feeling, en quoi une LMP2 est-elle différente d’une Hypercar ou d’une LMP1 ?
Au niveau du ressenti, elle est plus agile, plus légère. Mais au niveau de la conduite, c’est plus instinctif. Une Hypercar, c’est beaucoup plus lourd et complexe avec l’hybride qui interfère et agit sur l’axe arrière. Toute la phase de freinage est difficile. Alors qu’avec une LMP2, c’est assez basique.
Avec quinze participations aux 24 Heures du Mans, vous êtes le plus expérimenté de l’équipe. Cela va-t-il vous aider dans l’appréhension de cette voiture ?
Je pense que toute l’expérience que j’ai pu accumuler ici, peu importe la catégorie, peut aider d’une manière ou d’une autre en faisant mon job. Je donne mon feedback. Après ma première séance, j’ai pointé quelques éléments de ce que j’estime être le meilleur de ce que j’ai vécu lors de ce roulage.
Après, j’essaye de transmettre mon expérience à mes équipiers, de leur transmettre les éventuels pièges que la course comporte et comment aborder le week-end.
Même si c’est votre première expérience en LMP2, avez-vous ce statut de « mentor » avec vos coéquipiers ?
Oui, forcément. Naturellement, ça se passe comme ça. J’essaye d’être un livre ouvert, de leur donner le plus d’informations possible. Ils peuvent me demander aussi. C’est bien de pouvoir partager ça et d’avoir ce programme au sein de Genesis.
Est-ce que vous commencez déjà à anticiper 2026 ?
Oui, l’équipe se met en place pour l’Hypercar. Que ce soit des réunions, des séances de simulateur, il y a plein de choses qui se mettent en place. C’est chouette.
Pour vous adapter à cette LMP2, y a-t-il eu des séances de travail particulières ? Du simulateur ?
Non, j’ai eu droit à une journée test au Paul-Ricard et une après-midi. Donc, ça s’est bien passé. La prochaine étape est de monter en puissance au Mans.
Peut-on envisager une grosse hausse de performance entre la journée test et les derniers roulages du jeudi ?
Je ne sais pas… Aujourd’hui, j’ai fait 3:38.4. Les mecs devant ont fait 36’8 ou 9. Donc, je suis à une seconde et demie pour l’instant, mais je ne sais pas dans quelles conditions ils roulaient. C’est une première référence pour construire et améliorer la voiture.