La F1 de plus en plus favorable aux jeunes pilotes

Un renouvellement se prépare en Formule 1. Alors que la saison 2024 avait été particulièrement calme au niveau des pilotes, avec, pour la première fois de l’histoire, aucun changement par rapport à l’année dernière, la saison 2025 sera très différente. Le padock s’apprête à accueillir quatre rookies en tant que titulaires à la suite d’une vague importante de transferts qui a aussi touché des pilotes plus expérimentés, comme Sainz, qui quitte Ferrari pour Williams, et Hamilton, qui met fin à sa collaboration avec Mercedes et remplacera le pilote espagnol dans l’écurie italienne. Parallèlement, d’autres pilotes seront, pour la première fois, sur la grille de départ, de manière officielle.

Une année 2025 sous le signe de la jeunesse

C’est notamment le cas de Jack Doohan. L’Australien, pilote de réserve pour Alpine, a été officialisé par l’écurie française aux côtés de Pierre Gasly, après le départ d’Esteban Ocon, le Normand rejoignant l’équipe américaine Haas. Une nouvelle que l’ancien pilote de Formule 1 avait pris avec beaucoup de plaisir il y a quelques semaines. « Je suis ravi d’être promu en tant que pilote titulaire avec Alpine en 2025. Je suis très reconnaissant de la confiance que m’accorde la direction de l’écurie. Il y a tellement de travail à faire pour être prêt, et je ferai de mon mieux pour absorber un maximum d’informations et de connaissances pour l’être au moment de franchir la marche. »

Autre pilote qui découvrira un week-end complet de Formule 1 : Andrea Kimi Antonelli. La pépite italienne, membre de l’académie Mercedes, a été choisie par l’écurie allemande pour remplacer le septuple champion du monde Lewis Hamilton, en partance pour Ferrari. Une tâche ardue pour le champion 2023 de FRECA, mais qui démontre aussi toute la confiance que Mercedes lui porte. « Kimi a régulièrement montré le talent et la vitesse nécessaires pour être compétitif au plus haut niveau », a affirmé Toto Wolff, le patron de l’écurie Mercedes, dans le communiqué annonçant la nouvelle. « Nous sommes conscients que c’est une marche haute, mais nous avons été impressionnés par ses performances lors des journées de test, et nous le soutiendrons à chaque étape de son processus d’apprentissage. »

Un autres jeune talent se joindra à eux : Oliver Bearman, qui a déjà pu participer à des Grand Prix cette saison. Le Britannique a eu l’occasion de courir à deux reprises : en Arabie Saoudite, lorsqu’il a remplacé Sainz, victime d’une appendicite, et à Bakou, chez Haas, quand Magnussen a été suspendu pour une course. Le pilote Prema en Formule 2 sera titulaire l’an prochain au sein de l’écurie américaine.

Liam Lawson semble en bonne position pour être le quatrième rookie en 2025. Le Néo-Zélandais, à l’instar de Bearman, a déjà participé à des week-ends de course. Il a notamment pris la place de Ricciardo l’an passé, à partir de Zandvoort et jusqu’au Grand Prix du Qatar. Une situation qui va se reproduire cette saison, puisque Lawson va une nouvelle fois remplacer le pilote australien chez Racing Bulls, cette fois-ci lors des six dernières manches de la saison. Lawson tient la corde pour être officiellement titularisé par la petite sœur de Red Bull l’an prochain. À moins que le dirigeants autrichiens privilégient un autre pilote, expérimenté ou non.

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Enfin, un cinquième pilote pourrait même faire son apparition si Audi décide de choisir Colapinto ou Bortoleto pour son deuxième siège au côté de Nico Hülkenberg. Un afflux de pilotes débutants qui interroge par rapport à la saison 2024, beaucoup plus calme en termes de transferts, mais qui peut s’expliquer par plusieurs facteurs.

Des jeunes de mieux en mieux préparés pour la Formule 1

Depuis plusieurs années, la technologie a permis à la Formule 1 d’entrer dans une autre dimension, ce qui a été bénéfique aussi bien pour les pilotes officiels que pour les jeunes talents qui disposent aujourd’hui de moyens spectaculaires pour se préparer avant d’arriver en Formule 1. Parmi ces outils, on retrouve le simulateur, qui est de plus en plus précis. Un appareil indispensable, d’autant plus que les essais en cours de saison sont interdits par la FIA depuis 2009, ce qui limite le temps de roulage pour ces jeunes pilotes. Aujourd’hui, certains simulateurs ont une corrélation presque absolue avec le monde réel, ce qui aide grandement tous les pilotes à comprendre toutes les particularités d’une Formule 1. Pour Jock Clear, directeur de l’académie de jeunes pilotes de Ferrari, ce progrès est l’une des raisons principales qui expliquent pourquoi les jeunes pilotes sont aussi rapides dès qu’ils arrivent dans la catégorie.

« Dès que vous dites à une équipe de F1 : « Vous ne pouvez plus faire de tests », alors les équipes de F1 vont développer de manière agressive un autre moyen de faire exactement le même travail. La fidélité des simulateurs est maintenant à un niveau si bon que ce que nous voyons avec Colapinto et Ollie en est le résultat. En fait, lorsqu’ils arrivent ici, ce n’est pas complètement étranger pour eux. Ils savent quoi faire avec les pneus. Ils savent à quoi s’attendre. Le circuit virtuel qu’ils pilotent dans le simulateur est si bon », a expliqué le Britannique sur le podcast F1 Nation. De son côté, Fernando Alonso estime que malgré tous les outils disponibles, cela n’est pas suffisant, car ils ne remplaceront jamais la réalité de la piste. Le pilote espagnol en a donc profité pour saluer le travail de Bearman et Colapinto, deux débutants qui ont découvert la Formule 1 cette année et ont tout de suite été capables d’être dans le rythme.

« Je pense qu’ils ont fait un travail incroyable et tout le mérite leur revient », a déclaré Alonso après le Grand Prix de Singapour. « Ils sont mieux préparés, ils font plus de simulations, ils font des TPC [Testing Previous Car] et des tests, mais ce n’est pas la même chose que de courir. Ils ont ressenti la pression de la course et des circuits urbains, et ils ont fait un travail incroyable. Le championnat compte aussi 24 courses, et ils doivent performer à ce niveau élevé pendant 10 mois, ce qui représente probablement un autre défi. Mais jusqu’à présent, ils ont été incroyablement bons, et c’est bon pour le sport et pour l’avenir. »

Des équipes qui veulent désormais favoriser leur académie

L’autre raison de l’arrivée soudaine des rookies l’année prochaine est la volonté des écuries de davantage promouvoir les pilotes de leur académie, chose qui n’avait pas été faite les années précédentes, en particulier avec Théo Pourchaire, membre de Sauber et champion du monde de Formule 2 en 2023, qui n’a pas été choisi cette saison par l’équipe suisse. Néanmoins, cette saison, les équipes ont mis l’accent sur leur propre travail. Williams a préféré choisir Colapinto pour remplacer Sargeant, alors que Lawson ou Schumacher étaient aussi disponibles, et Mercedes s’est tourné vers Antonelli, bien que d’autres options aient été envisagées au départ.

Grâce aux récents exploits de Bearman, Colapinto et même de Piastri, qui a très vite réussi à performer, les écuries semblent aussi vouloir faire confiance aux jeunes pilotes. Reste à savoir si Audi prendra le même chemin et décidera de titulariser un cinquième rookie en la personne de Gabriel Bortoleto, leader actuel de Formule 2, une formule de promotion qui attire de plus en plus les équipes de Formule 1.