Mario Theissen : "Vettel peut battre les records de Schumacher"

Mario Theissen connait bien Sebastian Vettel. C'est lui qui l'a mis pour la première fois derrière le volant d'une Formule 1, c'était en 2006 lors des essais du Grand Prix de Turquie avant de lui donner son baptême du feu en course l'année suivante. L'ancien homme fort de BMW Motorsport se souvient de ses débuts.

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Mario Theissen : "Vettel peut battre les records de Schumacher"

En remportant son troisième titre de rang à Interlagos, Sebastian Vettel est entré dans l’Histoire de la Formule 1 en rejoignant Juan Manuel Fangio et Michael Schumacher, seuls autres pilotes à avoir coiffé la couronne mondiale trois fois de suite. À cette liste s’ajoutent Alain Prost, Ayrton Senna, Nelson Piquet Sr, Niki Lauda, Jack Brabham et Sir Jackie Stewart qui ont remporté trois titres, ou plus, sur l’ensemble de leur carrière. Que du beau monde.

À seulement 25 ans, le jeune pilote allemand possède déjà de nombreux records de précocité : plus jeune pilote à avoir marqué un point, plus jeune poleman, plus jeune vainqueur et désormais plus jeune triple champion du monde. Et avec encore une longue carrière devant lui, il pourrait bien ne pas s’arrêter en si bon chemin. C’est en tout cas l’avis de Mario Theissen, l’homme qui a permis à Vettel de faire ses grands débuts en F1, c’était en 2007 à Indianapolis : « Fangio a dominé sa période, Schumacher a fait de même et maintenant je pense qu’après sa performance, Sebastian a une bonne chance de devenir un de ces pilotes qui dominent vraiment, pas seulement une saison mais sur 4 ou 5 années. Il a certainement une chance de le faire [battre les records de Schumacher, nldr]. Tout peut arriver. Il est un des grands noms de la discipline. Si tout va bien Sebastian a encore 10 ans devant lui, » rapporte Theissen auprès de la BBC.

La première rencontre entre Theissen et le jeune Allemand remonte à l’époque où Vettel, alors âgé de 13 ans, était sur le point de faire ses débuts en Formule BMW. « Il était différent des autres garçons. Quand il est arrivé il était clair qu’il était très talentueux mais aussi plus mature, plus concentré et déterminé que les autres garçons de son âge, » se souvient Theissen qui n’hésite pas à le comparer à Michael Schumacher : « Il a l’éthique du travail et la détermination de Michael Schumacher et c’est quelque chose qu’il a eu tout au long de sa carrière. »

Après avoir écrasé le championnat d’Allemagne de Formule BMW en 2004, en remportant 18 manches sur 20, Vettel continue son ascension vers la F1 en passant par la Formule 3 Euroseries puis les World Series by Renault. Mais il n’y a pas rencontré le même succès. « Il n’a pas eu de bons résultats et c’était différent de ce à quoi nous nous attendions. Mais le voir rester concentré et penser à la prochaine étape était impressionnant, » se souvient Mario Theissen.

Impressionnant, c’est aussi ce dont se souvient Bertrand Baguette, champion de Formule Renault 3.5 en 2009, et qui effectuait ses débuts dans la discipline en 2007 avant que Vettel ne fasse le grand saut vers la F1. « Quand j’ai roulé contre lui [en Formule Renault 3.5], c’était déjà un peu la star. Il était déjà en F1 donc on aimait bien se jauger par rapport à lui, regarder comment il se comportait. Déjà à l’époque il était très rapide en qualification, il faisait souvent les poles. Quand il a quitté notre championnat pour aller en F1 il était en tête du classement, » se remémore, pour sa part, le Belge sur l’antenne de la RTBF.

La confiance placée en lui par Theissen pour palier l’absence de Kubica sera un bon choix puisqu’il terminera 8ème de l’épreuve marquant ainsi ses premiers points en Formule 1 : « Quand nous l’avons mis dans la voiture il a tout de suite prouvé qu’il pouvait faire du bon boulot. Le mettre dans la voiture en course était un risque mais nous ne nous battions pas pour le championnat donc nous ne lui avons pas mis trop de pression. Nous lui avons dit d’y aller doucement et c’est ce qu’il a fait. Au départ on a pu voir qu’il manquait d’expérience, il était très prudent. Il essayait de ne pas endommager la voiture et a perdu quelques place mais par la suite il a été très solide. Pour moi ça a été un tournant. Vous pouviez voir qu’il serait un très bon pilote de Formule 1 , » raconte Theissen.

La suite est connue, Red Bull le reprend dans son giron en le plaçant chez Toro Rosso pour la suite de la saison. En 2008 il signe sa première pole suivie de son premier succès lors du Grand Prix d’Italie à Monza, sous la pluie, avant de passer dans l’écurie A de la marque de boisson énergétique et de se battre pour le championnat dès 2009 puis de remporter les trois suivants en 2010, 2011 et 2012.

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