Ferrari : Alonso pourrait quitter Maranello, selon Andretti
Mario Andretti, Champion du monde de F1 en 1978 avec Lotus et ancien pilote Ferrari en 1971, pense que Fernando Alonso pourrait partir si l'écurie italienne ne sort pas de son marasme. Essayons d'y voir plus clair.


L’ancien pilote américain Mario Andretti connaît bien le milieu de la Formule 1 pour avoir piloté au sein de plusieurs écuries entre 1968 et 1982, avec à la clé le titre de Champion du monde sur Lotus en 1978. À ce titre, il propose sa vision des choses concernant la situation du Cheval cabré.
Il pense que Ferrari possède un certain statut et qu’il est important pour la F1 qu’elle tienne son rang. Il s’en est expliqué à nos confrères de GPUpdate.net : « Ferrari ne peut pas se battre pour le point de la 10e place. Ce n’est bon ni pour Ferrari ni pour la Formule 1. Il faut que Ferrari se mêle à la bataille. Mercedes est certainement une marque légendaire, mais en matière de sport automobile et particulièrement de F1, Ferrari est le point de repère. »
Alonso ne cache pas son mécontentement
D’après lui, la Scuderia en est bien consciente et ne peut que réagir : « Ils doivent être à l’avant mais ils le savent. On voit bien que tout le monde est frustré, à commencer par Luca di Montezemolo. Je pense que les pilotes se retiennent le plus possible d’exprimer leur opinion. Ce n’est pas possible de critiquer, comme nous le savons tous… »
Pourtant, l’Espagnol n’a pas gardé sa langue dans sa poche, déclarant récemment pour le quotidien sportif catalan SPORT que Ferrari « doit se remuer parce que pour l’instant on ne fait pas du bon travail. » Après les essais qualificatifs du Grand Prix de Bahreïn, il avait également dit que la F14-T « n’avait pas évolué sur les trois dernières courses. »
Une rencontre avec Montezemolo
Des déclarations qui ont peut-être provoqué la réaction du grand patron des rouges. En effet, Luca di Montezemolo a rendu visite à son pilote avant la course de Sakhir pour faire le point. Alonso est revenu sur la teneur de cet échange : « Nous avons essayé de réunir tout ce que nous avions trouvé lors des deux premières courses, et ce que seraient les prochaines étapes à venir du côté de la performance et de la voiture, avec un engagement et une implication maximale de toute l’équipe. »
L’Asturien confirme les propos du champion américain : « Ferrari est à 100 %. Les pilotes, les ingénieurs, les mécaniciens, personne n’est satisfait. Nous sommes très unis dans l’équipe et le président peut être certain que nous donnerons le maximum lors de ces deux jours d’essais (à Bahreïn cette semaine). Nous n’aurons pas de repos jusqu’à ce que la situation change. » Les essais de Bahreïn ont été relativement décevants pour l’équipe italienne qui, après une première journée plutôt calme, a dû mettre fin à sa seconde journée en raison d’un problème de châssis.
Vers des changements majeurs ?
Sur le plan technique, Andretti verrait bien une remise en question globale de la F14-T : « Ils ont un gros travail à faire. Je pense que c’est tout le package qui doit être amélioré. On a pu voir à Bahreïn que Force India, Red Bull et Williams étaient tous clairement devant eux. Je ne sais pas à quelle vitesse ils peuvent revenir mais ils ont énormément de travail à faire. De ce point de vue, j’espère qu’ils seront capables de sortir un lapin de leur chapeau. »
Du point de vue de Fernando Alonso, la tortue Ferrari devrait se transformer en lièvre : « Le rythme n’est de tout évidence pas bon, nous aimerions avoir de la vitesse supplémentaire et être en mesure de nous battre avec tout le monde. Pour le moment, il nous manque cet aspect mais nous avons quelques points forts et nous le prouverons sur certains circuits. Cela dépend du circuit mais nous devons nous améliorer dans tous les domaines : du côté du châssis, de l’efficacité aérodynamique, la puissance… Il y a beaucoup de choses et nous avons besoin d’offrir de bons résultats lors des prochaines courses. »
Une voiture compétitive sinon « ciao » ?
Toutefois, au cas où Ferrari ne parviendrait pas à se sortir de ce mauvais pas, Andretti estime que le Taureau des Asturies pourrait aller voir ailleurs : « Très honnêtement, je ne serais pas étonné [qu’il parte]. Il est toujours au sommet de son art et il ne peut pas se permettre de gâcher trop de saisons. Donc je suis sûr que si une occasion se présente, il y réfléchira sérieusement. »
Le double champion du monde espagnol qui aura 33 ans cette année, voit approcher la fin de sa carrière et s’il souhaite gagner un nouveau titre, il devra peut-être prendre un pari osé. Andretti rappelle : « Quand Lewis Hamilton a pris la décision de partir chez Mercedes, beaucoup de gens disaient ‘mais qu’est-ce qui lui prend ?’ et constatez ce qui s’est passé. On ne peut jamais savoir quelle sera la prochaine opportunité d’être au sommet. »
Quand Fernando Alonso ne sera plus en contrat avec Ferrari, il recevra probablement de nombreuses offres. Une place pourrait se libérer, par exemple, chez McLaren, alors que des rumeurs – toujours démenties – ont circulé sur une possible volonté de revoir le double-champion du monde à Woking, l’arrivée de Honda n’y étant pas forcément étrangère.
Pour l’instant, il a signé jusqu’en 2016 mais dans l’histoire récente, certains pilotes ne sont même pas allés au bout de leur contrat. Toutes les suppositions sont donc permises.