Les équipes de F1 ne sont pas prêtes pour l’interdiction des couvertures chauffantes
La gestion des pneus est un paramètre essentiel pour obtenir le maximum de performance d'une Formule 1. Si le type de pneumatique choisi est important, la gestion de la température de ce dernier l'est tout autant. Le retrait des couvertures chauffantes qui maintiennent les pneus à la température optimale, interviendra probablement dès 2024. Un changement crucial qui impactera fortement les performances des monoplaces.


Cette interdiction des couvertures chauffantes en Formule 1 n’est pas nouvelle, elle a été repoussée de nombreuses fois ces dernières années à cause des complications en performance et en sécurité qu’elle pourrait apporter. Mais ses plans d’interdictions des couvertures chauffantes sont de nouveaux en discussion et pourraient être appliqués dès le début de la saison 2024.
Les conséquences en matière de performances sur les monoplaces actuelles pourraient être trop importantes selon le directeur de l’ingénierie au sol de Mercedes, Andrew Shovlin. Les niveaux d’appui ont considérablement augmenté cette année avec l’arrivée de la nouvelle réglementation et les pneus sont encore plus sollicités.
« Ces voitures ont plus d’appui en ligne droite que les voitures que nous avions auparavant. Les charges à haute vitesse sont très, très élevées et les équipes travaillent en permanence pour ajouter de la performance. Et pour Pirelli, il est difficile de suivre ce développement constant. »
Pour Shovlin, si il est possible de produire un pneu qui peut être performant sans nécessité de pré chauffage mais il faut que cela se fasse sans conséquence pour la course.
« Pirelli pourrait probablement nous en donner un tout de suite. »
« Mais ce pneu ne mènerait pas à de bonnes courses. Cela ne permettrait pas aux pilotes de pousser aussi fort, et vous vous retrouveriez avec des pressions de pneus très élevées et une perte d’adhérence importante.»
Selon lui, il faudrait trouver un accord commun qui joindrait les performances élevées des monoplaces et la démarche écologique que la Formule 1 met en avant. La priorité doit cependant être la performance.
« Il s’agit d’équilibrer les besoins sportifs, ainsi que les préoccupations environnementales qui sont toutes prises en compte. Mais la grande préoccupation est de s’assurer que nous ne nous retrouvons pas avec un spectacle en piste affecté, car nous l’avons mené avec la législation introduite récemment.»
Le défi que Pirelli va devoir relever est difficile et le maintien des performances sera l’un des points-clés du développement de ces nouveaux pneumatiques. Les Formule 2 roulent avec des pneus qui ne nécessitent pas de préchauffe mais l’écart de performance est trop conséquent avec la discipline reine.
« Je pense que le défi de prendre une voiture aussi rapide, aussi puissante, qui a autant d’appui, et de fabriquer un pneu ‘sans couverture’ est incroyablement difficile. »
« Je pense qu’il est très facile de regarder la série de Formule 2 et de dire, ‘eh bien, ils le font’, mais les contraintes appliquées sont beaucoup plus élevées. Nous tournons environ 20 secondes plus vite sur certains circuits. Et ce défi pour Pirelli est très, très difficile. Cela nécessite de nombreuses étapes de développement technique. »