« Un dirigeant incapable » : Alain Prost tacle Laurent Rossi

Depuis un an et demi, Alain Prost était resté discret. Le Français a peu pris la parole pour donner son point de vue sur la Formule 1. Sa dernière intervention remarquée reste le Grand Prix de Monaco commenté sur Canal +. Mais le quadruple champion du monde vient de briser le silence.

Dans les colonnes de L’Équipe, l’ancien membre d’Alpine est revenu sur la situation des Bleus. « J’aime cette équipe et la voir dans cet état aujourd’hui m’attriste et me désole. Elle mérite mieux et possède tous les atouts pour y arriver », se désole Alain Prost. Ici, le Français pose les bases de la douce descente aux enfers de l’écurie basée à Enstone et Viry-Châtillon.

Alors qu’Alpine offrait de remarquables prestations en début de saison, le niveau s’est écroulé depuis plusieurs Grand Prix. Avec deux doubles abandons consécutifs et le rebond de McLaren, les Bleus pointent seulement à la sixième place du championnat constructeurs. Alors que l’objectif affiché reste la quatrième position.

« Le plus bel exemple de l’effet Dunning-Kruger »

Le natif de Lorette, dans la Loire, poursuit en indiquant qu’il a entendu plus d’une fois que « la F1 était un sport simple qui pouvait être dirigé de la maison par des hommes en place ». Ces commentaires auraient alors été entendus dans les couloirs du siège de Renault, en banlieue parisienne.

Selon l’homme aux 51 victoires en F1, les difficultés d’Alpine sont liées à son ancien patron, Laurent Rossi. Celui qui a remercié Alain Prost, en janvier 2022.

« Laurent Rossi est le plus bel exemple de l’effet Dunning-Kruger, celui d’un dirigeant incapable qui pense pouvoir surmonter son incompétence par son arrogance et son manque d’humanité à l’égard de ses troupes », lance-t-il. « Celui qui fut le patron d’Alpine pendant dix-huit mois a cru avoir tout compris d’entrée alors qu’il s’est totalement fourvoyé. Son management a brisé l’élan qui avait été mis en place depuis 2016 pour arriver à ces podiums (2020) et cette victoire (2021, en Hongrie). »

Le soutien d’un management

Alain Prost espère que les nombreux changements au sein de l’écurie opérés ce vendredi 28 juillet apporteront un nouvel élan à Alpine. « Si vous regardez quand Renault connut le succès, vous trouverez un homme, Flavio Briatore, et un pilote de légende, Fernando Alonso, soutenu par un management (Patrick Faure, Louis Schweitzer) qui à l’époque appliquait cette philosophie de la prise de décision rapide par des spécialistes. »

L’ancien pilote Renault, McLaren et Williams prend en exemple les managements des 30 dernières années. Il énumère les équipes qui ont le plus gagné : Mercedes, Ferrari ou encore Red Bull. « Ferrari fonctionna avec Jean Todt s’appuyant sur Ross Brawn et Michael Schumacher ; Mercedes connut le succès avec Toto Wolff, soutenu par Niki Lauda et James Allison avec Lewis Hamilton comme fer de lance. Red Bull, même si elle n’est pas adossée à un grand constructeur, agit de même. » Dans ces propos, il souligne l’importance du président avec une forte implication et compréhension la F1.

Voilà la recette du succès en Formule 1, préparée par Alain Prost.