La problématique des températures glaciales pour les F1 va être le challenge de Las Vegas
Alors que le Grand Prix de Las Vegas approche à grands pas, le 18 novembre, le défi pour les ingénieurs et les pilotes sera les conditions climatiques qui l'accompagnent. Les récentes prévisions montrent que les températures le soir de course seront très basses. Autour des 7 à 12 degrés dans l'air.


Liberty Media, nouveau propriétaire américain de la Formule 1, a investi plus d’un demi-milliard de dollars dans le Grand Prix de Las Vegas. Un Grand Prix qui se veut être une fête et un spectacle monumental, mais qui pourrait tourner court avec les prévisions météo annoncées pour le vendredi et le samedi soir. Des températures glaciales qui vont poser problème aux écuries.
Alors que les monoplaces vont atteindre des vitesses supérieures à 300 km/h sur le Strip de Las Vegas, la température devrait se situer entre 7 et 12 degrés . La température moyenne minimale à Las Vegas sur les prévisions de novembre est de 7 degrés. Ce sera donc probablement l’une des courses les plus froides de l’histoire de la F1. Le record étant de 5 degrés, lors du Grand Prix du Canada 1978, qui s’est tenu à Montréal.
« C’est probablement la première fois que nous nous attendons à des conditions aussi froides », a déclaré Mario Isola, responsable de Pirelli F1. « Ces composés sont conçus pour générer de l’adhérence à haute température, disons au-dessus de 80 degrés. Par temps froid, l’adhérence est très faible ». Pirelli avait annoncé apporter sa gamme de pneus la plus tendres, avec les C3 (pneus durs), C4 (pneus médiums) et C5 (pneus tendres).
Las Vegas sera également la première course de F1 dans des conditions aussi froides depuis que Pirelli a révisé les spécifications des pneus en 2022 avec des pneus de 18 pouces. Alors que 2020 a eu deux épreuves à basse température, comme en Turquie et en Allemagne, celles-ci se sont déroulées avec des pneus de 13 pouces, et donc avec des flancs plus épais. « Si nous parlons de pneus de 18 pouces, c’est probablement la première fois que nous les verront sur ce genre de température », a déclaré Isola.
Pour Jonathan Eddolls, ingénieur de course en chef d’AlphaTauri, « Les températures seront probablement l’un des plus grands défis. Je pense que nous nous attendons à une température ambiante d’environ 10 degrés, ce qui ressemble beaucoup aux tests hivernaux », avant de rajouter, « Depuis de nombreuses années, nous effectuons des essais hivernaux à Barcelone avec ce genre de températures. Cela ne sera donc pas complètement nouveau pour nous ».
Néanmoins, il y a une grande différence entre des essais hivernaux et une situation de course, chose qu’il comprend parfaitement. « Mais il y a certainement un pas de géant en ce qui concerne l’utilisation des pneus actuels par rapport à ce à quoi nous sommes habitués au cours d’une saison normale ». Une course très importante pour l’écurie, sachant que c’est l’avant-dernière de la saison, et qu’AlphaTauri ne compte que 7 points de retard sur Williams, et surtout 5 points d’avance sur Alfa Romeo.
Deux facteurs aggravants
Les températures si plutôt chaude jusqu’actuellement à Las Vegas, sont attendues à la baisse d’ici deux semaines, l’hiver arrivant dans le Nevada. Ainsi, les minimales sont prévues autour des 7 degrés le weekend du Grand Prix et les maximales autour des 18 degrés.
Le deuxième point important, est que la course se déroulera de nuit. Le Grand Prix habituellement se déroule en journée, où les chaleurs sont les plus fortes et sur un bitume extrêmement chaud atteignant parfois 50 degrés. A Las Vegas, le soir, le bitume n’aura plus grande énergie emmagasinée à restituée. Si l’air sera autour des 10 degrés, le bitume ne sera pas bien plus chaud. C’est la différence avec les autres courses nocturnes comme Abu Dhabi, l’Arabie Saoudite, le Qatar ou Singapour qui sont tous des pays chauds.
Le catastrophique Grand Prix de Turquie en 2020
En 2020, le Grand Prix de Turquie venait compléter le calendrier en manque de course à cause de la fermeture des lieux et espaces publics notamment en Europe. Déroulé mi novembre 2020, le Grand Prix s’est déroulée sur une piste très froide, autour des 15 degrés et dans des conditions difficiles puisqu’il pleuvait une partie de la matinée, rendant l’adhérence très précaire.
La course avait été menacée même un temps et les organisateurs avaient demandés aux « pilotes » locaux de venir rouler sur le circuit toute la nuit du vendredi soir pour aider à gommer le circuit tout juste resurfacé pour l’occasion. Une course qui avait donné lieu à plusieurs rebondissements dont la première pole position en carrière de Lance Stroll sur Racing Point (Aston Martin).