Sainz : « Ferrari a perdu deux à trois mois de développement »
5e à l'arrivée du Grand Prix de Grande-Bretagne, Carlos Sainz a réussi à glaner 10 points pour son équipe. Une situation néanmoins préoccupante pour l'Espagnol qui estime que l'écurie s'éloigne de plus en plus de la tête de course en raison d'évolutions ratées sur la voiture.


À la suite de leur triomphe à Monaco, on pensait Ferrari revenue dans la course à la victoire et en capacité d’aller titiller Red Bull. Pourtant, depuis ce double podium, l’écurie de Maranello peine à retrouver son rythme, voyant McLaren et Mercedes se rapprocher dangereusement au classement des constructeurs. Consciente d’être actuellement la 4e force du plateau, Ferrari doit réagir rapidement, comme l’explique le pilote espagnol.
« Ce n’est clairement pas assez bon. Nous avons fondamentalement la même voiture qu’à Imola et, depuis Imola, tout le monde a amélioré la voiture, probablement en ajoutant deux dixièmes, et nous avons dû revenir en arrière. Nous avons perdu deux ou trois mois de gain de performance en soufflerie ou de performance que nous aurions pu ajouter au cours de ces trois mois, donc il est clair que nous n’avons pas pris les bonnes décisions ces derniers temps. » L’écurie italienne est ainsi « revenue aux bases » selon ses propres mots, à la suite d’améliorations apportées en Espagne qui ont échoué et amplifié les problèmes de rebond de la SF-24, en particulier dans les virages à haute vitesse.
« Je pense qu’aujourd’hui c’était au moins un retour aux bases, retour à une voiture qui était à Imola, et nous devons juste l’améliorer à partir de là. Mais il est clair que nos rivaux ont une bonne avance sur nous. » À Silverstone, Sainz, malgré une très bonne course et une stratégie bien optimisée, a franchi la ligne d’arrivée avec 47 secondes de retard, certes en faisant un arrêt au stand de plus, mais soulignant l’incapacité actuelle de Ferrari à rivaliser avec Mercedes et McLaren en rythme de course.
Alors que les autres équipes progressent, Ferrari stagne. À Silverstone, l’équipe a testé deux spécifications de monoplaces différentes : Leclerc disposait des nouvelles améliorations tandis que son coéquipier revenait à la spécification d’Imola. Malheureusement, cette dernière semble mieux fonctionner, offrant à la voiture une meilleure stabilité. Un retour en arrière nécessaire mais alarmant dans le contexte actuel, où Ferrari continue de perdre des points face à ses rivaux, qui de leur côté améliorent leurs machines.
Sainz reste confiant pour l’avenir
Avec différents types de circuits qui vont arriver au calendrier, l’incertitude règne dans le clan italien, qui devra probablement alterner entre l’ancienne et la nouvelle voiture afin de s’adapter au type de circuit qui lui sera proposé.
« Nous rebondirons dans les virages 4 et 11 en Hongrie, mais jusqu’à ce que quelque chose de mieux arrive, nous devrons peut-être vivre avec le rebond pendant un certain temps. Sur les circuits à haute vitesse, nous devrons peut-être utiliser le plancher de ce [ancien] package, car sinon, l’autre est inconduisible. »
En attendant, le pilote espagnol est néanmoins confiant quant à la capacité de son équipe à rebondir : « Je fais confiance à l’équipe pour prendre les bonnes décisions circuit par circuit jusqu’à ce qu’un package plus solide, qui ne rebondit pas à haute vitesse et bon à basse vitesse, arrive. Ensuite, nous commencerons à penser à lutter à nouveau contre les trois meilleures équipes. » Les semaines à venir risquent d’être cruciales pour l’écurie de Maranello, qui doit rapidement trouver des solutions pour ne pas se laisser distancer davantage.