Les employés d'Alpine à Viry "déplorent" l'abandon du moteur Renault
F1. Comme on pouvait s'y attendre, la décision de Renault de mettre un terme au programme moteur d'Alpine Racing pour la Formule 1 a suscité de vives réactions à l'usine de Viry-Châtillon. Le CSE d'Alpine Racing a publié un communiqué déplorant le verdict.
Au lendemain de l'officialisation de l'abandon de son moteur pour la F1, Renault a annoncé la transformation de l'unité de Viry-Châtillon, relâchant le coûteux développement des moteurs F1. En réponse, les employés de l'usine ont réagi par le biais du Comité social et économique (CSE) d'Alpine Racing.
L'opposition à l'arrêt du programme F1
Dans un communiqué officiel, les représentants du personnel ont exprimé leur mécontentement : « L'ensemble des représentants du personnel, qui porte la voix des salariés et d'une majorité des parties prenantes, regrette et déplore la décision d'arrêter la motorisation F1 en 2026. » Ils soulignent que ce choix, motivé par la volonté du Groupe Renault de réduire les risques financiers liés à la F1, n'a pas été précédé d'une étude sérieuse sur son impact potentiel sur les ventes futures et le prestige de la marque.
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Le 20 septembre dernier, des représentants des employés avaient rencontré Luca de Meo, le PDG du Groupe Renault, pour défendre le maintien de l'activité F1. Bien que des inquiétudes persistaient quant à un éventuel arrêt, les retours de cette rencontre avaient initialement été positifs.
Les propositions des employés rejetées par Renault
Cependant, malgré des pistes prometteuses, le directoire de Renault a finalement écarté les solutions proposées. « Les options de partenariat, qui auraient permis de maintenir une activité F1 tout en réduisant les coûts, ont été refusées », déplore le CSE. Selon eux, cela aurait également permis de conserver les compétences internes et de poursuivre le développement du moteur RE26, prometteur pour la saison 2026.
Le communiqué souligne également l'incertitude entourant les nouveaux projets annoncés pour Viry-Châtillon. « Les effectifs et le budget alloués à la cellule de veille F1 semblent insuffisants, ce qui compromet un éventuel retour d'Alpine en tant que motoriste à l'avenir. »
Les conséquences à court terme pour le site de Viry-Châtillon
Le CSE d'Alpine Racing France indique que la transformation du site de Viry-Châtillon, prévue sous l'appellation "Hypertech Alpine" à partir de la fin de 2024, aura des conséquences immédiates sur l'emploi. Dès janvier 2025, les effectifs passeront de 500 à 334 salariés avec la fin des contrats de nombreux prestataires. De plus, environ 100 emplois indirects chez les principaux partenaires seront supprimés d'ici fin 2024. Le Concours d'Excellence Mécanique Alpine (CEMA), soutenu par plusieurs ministères, prendra également fin.
Un avenir incertain pour Alpine Racing
Le CSE conclut en exprimant ses inquiétudes quant à l'avenir du site de Viry-Châtillon. « L'arrêt du programme F1, l'immaturité des nouveaux projets et la perte de confiance dans la Direction font peser un risque majeur de départ des compétences critiques. Malgré ces difficultés, l'équipe a continué à développer le moteur 2026, dont Alpine se prive désormais. »
En raison de ces inquiétudes, le CSE a rendu à l'unanimité un avis défavorable au projet de transformation. Ils appellent également les pouvoirs publics à défendre la pérennité des emplois sur le site.
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