Grand Prix d’Abu Dhabi : Les faits marquants
Le Grand Prix d'Abu Dhabi à tenu le rôle de dernière course du championnat à treize reprise et à déterminé l'ordre final du championnat pilotes par quatre fois. MotorsInside revient sur ces quatre éditions particulières.


2010 : un final à quatre prétendants
Le Grand Prix d’Abu Dhabi 2010, est entré dans l’histoire de la Formule 1 comme l’un des plus mémorables. Dernière manche d’une saison intense, il a vu Sebastian Vettel remporter non seulement la course mais aussi son premier titre de champion du monde, devenant le plus jeune champion de l’histoire de la F1 à seulement 23 ans et 134 jours.
Quatre pilotes étaient encore en lice pour le titre avant cette course, dans cet ordre au championnat :
Fernando Alonso (Ferrari), Mark Webber (Red Bull), Sebastian Vettel (Red Bull), Lewis Hamilton (McLaren).
Fernando Alonso, pour sa première année chez Ferrari, remplaçant Kimi Räikkönen, arrivait en position de favori, car il suffisait qu’il termine deuxième pour être sacré champion, quelle que soit la position de ses adversaires.
Une première partie s’est jouée lors des qualifications. Sebastian Vettel a décroché la pole position, confirmant la domination de Red Bull sur le circuit de Yas Marina. Lewis Hamilton et Fernando Alonso ont respectivement pris les deuxième et troisième places, tandis que Mark Webber ne s’est qualifié que cinquième, compromettant déjà ses chances.
Le dimanche, Vettel a conservé la tête dès le départ, tandis qu’Alonso a été prudent pour éviter tout incident. Derrière lui, Webber a perdu du temps dans le trafic. Un accrochage impliquant Michael Schumacher et Vitantonio Liuzzi a entraîné la sortie de la voiture de sécurité dès le premier tour. Cet incident a changé la stratégie de plusieurs équipes.
Au moment des premiers arrêts aux stands, Alonso et Ferrari ont réagi à l’arrêt précoce de Webber en l’imitant. Les Italiens avaient fait de l’Australien leur rival direct, en occultant la deuxième Red Bull. Cela a piégé Alonso dans le trafic derrière des pilotes qui ne s’étaient pas encore arrêtés, notamment Vitaly Petrov sur Renault, qui a défendu sa position de manière magistrale.
Finalement, Vettel a pu contrôler la course, la gagner et en même temps remporter le premier de ses quatre titres. Alonso a terminé seulement septième, juste devant Webber, alors qu’Hamilton termine deuxième.
2014 : première d’une bataille interne chez Mercedes
Le Grand Prix d’Abu Dhabi 2014 a été l’épilogue d’une nouvelle saison dominée par Mercedes, où Hamilton a prouvé sa supériorité tout en confirmant son statut de l’un des meilleurs pilotes de sa génération.
Le championnat se jouait entre les deux pilotes Mercedes : Lewis Hamilton et Nico Rosberg. Hamilton arrivait à Abu Dhabi avec 17 points d’avance sur Rosberg. Ce dernier devait impérativement remporter la course et espérer un mauvais résultat de son coéquipier pour être sacré. Sachant que pour cette fois (unique) l’attribution des points en course était doublé, Nico Rosberg avait de nombreuses opportunités pour refaire son retard.
Lewis Hamilton a pris un excellent départ depuis la deuxième position sur la grille, dépassant immédiatement Rosberg, qui partait en pole position. À mi-course, Rosberg a été victime d’un problème électrique, affectant le système de récupération d’énergie (ERS) de sa monoplace. Cela a drastiquement réduit la puissance de son moteur. Et anéantit ainsi toute possibilité de se battre pour le titre. Lewis Hamilton a remporté la course, décrochant ainsi son deuxième titre mondial après celui de 2008. Quant à Nico Rosberg, il a souhaité finir la course malgré son déficit de performance. Il termine ainsi à la 14ème place et à plus d’un tour de son équipier britannique.
2016 : la revanche de Nico Rosberg
Le Grand Prix d’Abu Dhabi 2016, a été le théâtre d’un affrontement épique pour le titre mondial entre Nico Rosberg et Lewis Hamilton, les coéquipiers et rivaux chez Mercedes depuis 2014.
Cette dernière manche de la saison a marqué l’apogée de leur rivalité, avec Rosberg décrochant finalement son premier et unique titre de champion du monde.
Avant la course, Rosberg menait le championnat avec 12 points d’avance sur Hamilton. Pour être sacré, Rosberg devait soit finir sur le podium, peu importe la position de Hamilton, soit termine quatrième ou mieux en cas de victoire de son rival.
Lors des qualifications, Lewis Hamilton a décroché la pole position, sa 12e de la saison, confirmant sa domination sur un tour rapide. Rosberg s’est qualifié deuxième, s’assurant d’une place de choix pour le départ de la course et espérer la contrôler.
Pour la course, Hamilton a pris un excellent départ et a ainsi immédiatement mené la course, suivi par Rosberg. Derrière, les Ferrari et les Red Bull s’affrontent pour la dernière place sur le podium.
En tête de la course, Hamilton a volontairement ralenti le rythme dans les derniers tours pour provoquer un regroupement entre lui, Rosberg, et leurs poursuivants qui sont Vettel, Verstappen et Ricciardo. L’objectif ? Mettre Rosberg sous pression et le pousser à la faute, ou permettre à Vettel et Verstappen de le dépasser.
Hamilton a ignoré les consignes de Mercedes lui demandant d’accélérer, montrant l’ampleur de la rivalité au sein de l’équipe. Le sang froid finlandais de Rosberg lui permet de rester calme malgré les provocations tactiques d’Hamilton. L’Allemand est resté solide, défendant sa position, évitant tout incident et en terminant deuxième.
Il s’octroi ainsi le titre de champion du monde, trente-quatre après son père Keke, et après une lutte éprouvante ou il aura du gérer son avance durant les quatre dernières course, en terminant à chaque fois second derrière un Hamilton n’ayant pas son destin entre ses mains.
Cinq jours après son sacre, Nico Rosberg annonce sa retraite : il a enfin pu réaliser son rêve !
2021 : La finale la plus controversée de l’histoire de la F1
Le Grand Prix d’Abu Dhabi 2021, disputé le 12 décembre, est sans doute l’une des courses les plus mémorables et controversées de l’histoire de la Formule 1. Cette ultime manche a vu Max Verstappen (Red Bull) et Lewis Hamilton (Mercedes) arriver à Yas Marina avec exactement 369,5 points chacun, une égalité parfaite pour le titre mondial.
La saison 2021 avait été marquée par une rivalité féroce entre Verstappen et Hamilton, avec des affrontements rugueux sur la piste, de nombreuses polémiques, et une tension croissante entre leurs équipes respectives. La finale d’Abu Dhabi offre ainsi un scénario parfait.
Max Verstappen a signé la pole position grâce à un tour exceptionnel, et surtout bien aidé par l’aspiration de son coéquipier Sergio Pérez. Lewis Hamilton s’est qualifié deuxième, prêt à se battre pour la victoire. Le départ de la course s’annonce historique et explosif !
Hamilton a pris un départ parfait, dépassant Verstappen avant le premier virage. Le Britannique a rapidement construit une avance, mais la tension est montée lorsque Verstappen a tenté une manœuvre agressive au virage 6, poussant Hamilton hors-piste. Hamilton a conservé la tête après avoir coupé la chicane, une décision validée par les commissaires.
Red Bull a joué sur les arrêts aux stands pour tenter de contrer Mercedes, mais Hamilton contrôlait la course grâce à un rythme global supérieur.
Sergio Pérez a été surnommé « le ministre de la défense ». En effet, le Mexicain resté en piste plus longtemps, a offert une défense héroïque contre Hamilton afin de ralentir le Britannique et permettre à Verstappen de réduire l’écart. Mais cette manœuvre n’était pas suffisante pour inverser les rôles tant Hamilton était supérieur.
Il faut attendre jusqu’à cinq tours de l’arrivée et le crash Nicholas Latifi sur Williams pour que la course soit totalement relancée. En effet, la FIA fait rentrer en piste la voiture de sécurité après l’accident. À ce moment-là, Hamilton menait avec des pneus usés, tandis que Verstappen a profité de l’occasion pour chausser des pneus tendres neufs.
C’est à ce moment que nait l’une des plus grosse controverse qu’ait connu la F1 : la gestion de la relance post safety car par le directeur de course, Michael Masi.
Initialement, les pilotes retardataires entre Hamilton et Verstappen n’étaient pas autorisés à se dédoubler. Dans un revirement de dernière minute, seuls les retardataires entre les deux leaders ont été autorisés à se dédoubler, plaçant Verstappen directement derrière Hamilton pour le dernier tour.
Avec des pneus beaucoup plus frais, Verstappen a dépassé Hamilton dans le virage 5 du dernier tour, résistant à une tentative de riposte pour décrocher sa première victoire à Abu Dhabi et son premier titre mondial.