« Je peux le faire cette année » : Lando Norris, prêt à en découdre avec Verstappen

Lors de la présentation de la nouvelle McLaren MCL-39 à Silverstone, Lando Norris s’est confié aux journalistes de Sky Sports F1. Vice-champion du monde en 2024 et pilote d’une écurie championne des constructeurs, le Britannique, désormais favori des bookmakers pour le titre, avait terminé à 63 points de Max Verstappen l’an dernier.

Cette année, son approche est différente : « Je ne sais pas, je vais étape par étape. C’est une belle chose, donc j’apprécie tous ces gars et ces filles qui parient sur moi, mais je suis concentré sur cette année. Je me suis senti bien après la saison dernière, j’avais l’impression que je voulais continuer après Abu Dhabi, j’ai terminé sur une bonne note et je savais que j’avais des domaines à améliorer, mais je me suis prouvé que j’avais ce qu’il fallait », a confié Norris.

La principale leçon de 2024 réside dans l’importance d’un bon démarrage de saison. Norris avait accumulé un déficit important lors des premières courses, un handicap qui s’est avéré insurmontable face à la régularité de Verstappen : « Le nombre de points que nous avons perdus au début de la saison dernière, lors des six, sept ou huit premières courses, était assez choquant. Donc, repartir de là pour remporter un championnat, c’était extraordinaire. C’est pour ça que c’était si spécial pour nous l’an dernier, mais aussi pour moi, vous savez, de revenir après un retard de 50 points contre l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur pilote depuis longtemps en Formule 1, au niveau de Lewis, Seb, ces types-là et Fernando. »

Le plan d’attaque de Norris

L’évolution mentale du pilote McLaren est particulièrement notable : « Toute ma vie, je me suis dit que je ne pouvais pas, et c’est agréable de me dire enfin que je peux et que l’opportunité est là. Je n’arrive pas avec de l’excès de confiance ou de l’arrogance. Je suis juste en train de changer, d’apprendre, de trouver de nouvelles façons de me motiver et de me sentir bien, et cela fait partie de ces choses : arriver ici en me disant ‘je peux le faire cette année’. C’est probablement mieux de me dire ça que de me dire ‘tu ne vas pas y arriver cette année’. »

Face à Verstappen, Norris a développé une stratégie précise. Les confrontations en piste entre les deux pilotes ont été nombreuses en 2024, notamment en Autriche, aux États-Unis et au Mexique. Ces expériences ont façonné son approche : « Il faut que je m’affirme et montre que je ne vais pas lui céder des positions volontairement, mais je dois aussi être un pilote intelligent – il faut être malin pour affronter Max. Je n’ai rien à lui prouver. Je n’ai pas besoin de prendre des risques inutiles et de m’épuiser à essayer. Je ne pense pas qu’il faille faire quoi que ce soit de spécial pour battre Max », a-t-il déclaré.

La maturité du Britannique se reflète également dans sa compréhension du style de course de son rival : « On parle d’affronter l’un des pilotes les plus coriaces, ceux qui sont aussi bons en défense qu’en attaque. Comme on l’a vu au Mexique, [il est prêt à] se sacrifier pour l’issue globale, et quand c’est la mentalité d’un pilote, c’est très difficile de prendre le dessus, surtout quand on est à 50 points de retard. Avec sa façon de conduire, les risques qu’il prend et l’agressivité qu’il a, il n’y avait presque aucune chance que je puisse revenir de l’écart que j’avais. »

Fin d’ère : l’occasion à saisir

Un autre défi attend McLaren cette saison : la gestion de la rivalité interne avec Oscar Piastri. Les deux pilotes pourraient se retrouver en lice pour le titre, une situation que Norris aborde avec lucidité : « Je doute que ce soit sans stress. Je ne pense pas qu’il y ait jamais eu de situation où deux coéquipiers se battent sans pression, c’est donc inévitable. Oscar veut prouver son point, je veux continuer à faire ce que je fais et répéter ce que j’ai fait l’an dernier. Bien sûr, on en parlera de toutes ces choses-là avec Andrea, Oscar et moi, et on sera préparés, mais je sais aussi qu’Oscar arrive avec la faim de réussir et qu’il va m’offrir une belle lutte. Il veut montrer au monde ce qu’il peut faire, donc rien qui m’inquiète. J’en suis même excité ! », a-t-il expliqué.

La saison 2025 marque la fin d’une ère réglementaire, ce qui pourrait favoriser une compétition plus serrée que jamais. Norris voit cette année comme une opportunité unique : « Je pense que chaque année où les règlements restent inchangés, ça s’améliore de plus en plus. C’est la dernière évolution de cette ère de voitures, tout va changer l’an prochain. Je pense que ça va être excitant. J’espère que ce sera nous, mais je suis sûr qu’on aura des opportunités où l’on verra Ferrari, Mercedes, Red Bull, ainsi que d’autres équipes du milieu de peloton… Il n’y a plus vraiment de milieu de peloton et d’arrière-peloton maintenant, c’était nous quatre puis le reste, mais j’ai l’impression qu’ils vont combler cet écart. »

Les premiers tours de piste de la nouvelle McLaren, MCL-39, à Silverstone n’ont été qu’une formalité, mais l’ambition est claire chez McLaren. Cette saison 2025, dernière année de l’ère réglementaire actuelle, pourrait bien marquer un tournant dans la carrière du jeune Britannique qui, pour la première fois, se voit légitimement comme un prétendant sérieux à la couronne mondiale.