Tragédie, renaissance et gloire : 7 faits marquants du Grand Prix d’Émilie-Romagne

Le circuit d'Imola s'apprête à vivre un nouveau chapitre de son histoire ce week-end avec le Grand Prix d'Émilie-Romagne. Ce tracé mythique, niché au cœur de l'Italie, porte en lui les stigmates et les gloires de la Formule 1. Retour sur sept faits qui continuent de définir son caractère unique.

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Tragédie, renaissance et gloire : 7 faits marquants du Grand Prix d’Émilie-Romagne

Imola. Ce nom résonne dans le cœur des passionnés de F1 comme peu d’autres circuits. Situé au cœur de la campagne italienne, le tracé d’Émilie-Romagne porte les cicatrices et les triomphes qui ont façonné l’histoire de la discipline. Voici sept faits marquants des éditions passées.

1. Une course, trois identités

Le tracé d’Imola a connu plusieurs vies dans le championnat du monde de F1. En 1980, le circuit d’Imola accueille exceptionnellement le Grand Prix d’Italie pendant les rénovations de Monza, avec une victoire de Nelson Piquet sur Brabham. De 1981 à 2006, c’est sous l’appellation Grand Prix de Saint-Marin que le circuit s’établit durablement au calendrier, permettant à l’Italie d’organiser deux courses dans une même saison.

Après 14 ans d’absence, la course à Imola fait son retour en 2020 sous le nom de Grand Prix d’Émilie-Romagne, profitant de la réorganisation du calendrier causée par la pandémie de COVID-19. Cette renaissance a permis au circuit de retrouver sa place dans le cœur des pilotes et des fans, devenant un rendez-vous incontournable du championnat.

2. 1994 : le week-end qui a changé la F1

Les vieux murs d’Imola se souviennent encore de ce week-end d’avril 1994. Vendredi, Rubens Barrichello s’envole dans les airs à Variante Bassa. Samedi, Roland Ratzenberger ne revient pas des essais. Dimanche, Ayrton Senna quitte la piste à Tamburello. Trois accidents en trois jours, deux morts. La F1 n’en sortira pas indemne.

Ces tragédies ont déclenché une véritable révolution en matière de sécurité. Le circuit a été profondément modifié, en particulier le virage rapide de Tamburello où Senna a perdu la vie, désormais remplacé par une chicane réduisant considérablement la vitesse. Le virage Villeneuve, théâtre de l’accident mortel de Ratzenberger, a également été reconfiguré. Mais l’impact dépassera Imola, en effet, c’est la Formule 1 dans son ensemble qui sera transformée, avec un renforcement drastique des normes de protection pour les pilotes et les circuits.

3. Michael Schumacher : le roi d’Imola

Avec sept victoires entre 1994 et 2006, Michael Schumacher détient le record absolu de succès sur ce tracé. Sa première victoire en 1994, marquée par la tragédie qui coûta la vie à Senna, fut paradoxalement le point de départ de sa domination. En 2000, sa première victoire sous les couleurs Ferrari devant les Tifosi marqua le début d’une ère faste. Jusqu’en 2006, il accumulera les succès, dont une ultime victoire en 2006 face à Alonso après un duel stratégique mémorable. Ce triomphe final scellera sa légende sur ce circuit avant son premier départ en retraite.

4. Ayrton Senna : l’empereur des qualifications

Ayrton Senna a inscrit son nom dans l’histoire d’Imola par sa maîtrise absolue des qualifications. Entre 1985 et 1994, le Brésilien a signé huit pole positions, dont sept consécutives – un record en F1 sur un même Grand Prix. Ses trois victoires de 1988, 1989 et 1991 ne rendent qu’imparfaitement justice à sa domination du samedi. Sa dernière pole en 1994, obtenue devant Schumacher, précédera de quelques heures seulement le tragique accident à Tamburello.

Ce palmarès en pole positions, avec les sept consécutives inscrites dans le Livre Guinness des records, reste aujourd’hui inégalé, témoignage de son génie pour extraire le maximum d’une monoplace sur un tour rapide.

5. Fernando Alonso : le gardien de la mémoire

Fernando Alonso est aujourd’hui le seul pilote de la grille actuelle à avoir participé au Grand Prix de Saint-Marin entre 2001 et 2006. À 43 ans, l’Espagnol perpétue le lien entre deux époques du circuit.

Sa victoire lors de l’édition 2005 reste gravée dans les mémoires. Ce jour-là, au volant de sa Renault, Alonso avait résisté aux assauts de Michael Schumacher (parti 13e) dans les derniers tours pour s’imposer avec 0,2 seconde d’avance et renforcer sa position en tête dans un championnat qu’il allait remporter en fin de saison. Vingt ans plus tard, le double champion du monde continue d’arpenter ce tracé avec une connaissance unique de ses spécificités.

6. Verstappen, l’homme fort de l’ère moderne

Depuis le retour d’Imola au calendrier, Max Verstappen s’y est imposé à trois reprises : en 2021, 2022 et 2024. Ce bilan fait de lui le pilote le plus titré de l’ère moderne du Grand Prix d’Émilie-Romagne.

Sa victoire de 2021, acquise sous la pluie face à Lewis Hamilton lors de leur confrontation pour le titre mondial, avait montré sa solidité dans des conditions délicates. L’année suivante, Verstappen accomplissait un week-end irréprochable avec un « Grand Chelem » : pole position, victoire, leadership intégral et tour le plus rapide. Une performance exceptionnelle en Formule 1.

En 2024, sa suprématie a été davantage contestée, Lando Norris ayant terminé à seulement 0,725 seconde sur la deuxième marche. Avec McLaren désormais aux avant-postes et Mercedes toujours à l’affût, le quadruple champion du monde espèrera tout de même rester le maître des lieux ce week-end.

7. Ferrari retrouve les honneurs à domicile

L’édition 2024 fut la fin d’une longue traversée du désert pour la Scuderia à Imola. Ce jour-là, Charles Leclerc est monté sur la troisième marche du podium, offrant à l’écurie italienne son premier podium sur ce circuit depuis la victoire de Michael Schumacher en 2006. Cette performance a mis fin à une disette de 18 ans pour Ferrari sur ses terres. Pour le public italien, les Tifosi, voir à nouveau le rouge sur le podium d’Imola représentait un moment d’émotion intense après des années d’attente.

Deuxième circuit à domicile pour Ferrari après Monza, Imola génère une pression particulière sur les épaules des pilotes de l’équipe italienne. Et ceci d’autant plus que Maranello est situé à moins de 100 kilomètres du circuit. Cette année, la présence de Lewis Hamilton au volant de la monoplace rouge ajoute une attente supplémentaire. Mais avec un début de saison 2025 compliqué, il reste à voir si la Scuderia pourra à nouveau monter sur le podium devant son public.

Imola n’est pas un circuit comme les autres. Chaque virage raconte une histoire, chaque ligne droite porte des souvenirs. Des drames de 1994 aux triomphes de Verstappen, des combats d’Alonso à la résurrection de Ferrari, le Grand Prix d’Émilie-Romagne de ce week-end s’annonce comme une nouvelle page d’un livre qui n’en finit pas de s’écrire.

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