Pour Frédéric Vasseur, le Grand Prix d’Espagne peut être un tournant de la saison
Le directeur de Ferrari s'attend à des bouleversements ce week-end à Barcelone. Cette neuvième manche de la saison marquera l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation de la FIA concernant les ailerons avant flexibles.


Une hiérarchie chamboulée dès ce week-end ? C’est en tout cas ce que certaines rumeurs dans le paddock évoquent et ce que certains pilotes espèrent, à l’image de Charles Leclerc. Le Monégasque, en difficulté avec sa monoplace depuis le début de la saison, s’accroche à ces rumeurs et espère que certaines équipes souffriront plus que d’autres de ce changement. Son patron est même allé encore plus loin. Pour lui, ce Grand Prix de Barcelone pourrait être un « tournant » dans le championnat et pour le reste de la saison.
Un constat qui s’explique par un événement qui se produira ce week-end : l’introduction d’une nouvelle directive technique, TD018, concernant les ailerons avant flexibles. Certaines écuries jouent avec la limite et utilisent ces appendices afin de réduire la traînée dans les lignes droites. Grâce au vent, ces ailerons s’aplatissent, ce qui permet à la monoplace de gagner plusieurs km/h. À l’inverse, dans les virages, ces ailerons avant se relèvent, et la monoplace conserve un appui aérodynamique suffisant. Si la FIA s’était montrée tolérante la saison dernière, elle a décidé de passer à l’action en 2025.
La FIA durcit ses tests en 2025
Dès le début de la saison, en Australie et au Japon, des tests techniques ont été effectués pour évaluer la rigidité des ailerons arrière. Une décision consécutive au Grand Prix d’Azerbaïdjan 2024 où des images ont été diffusées montrant l’aileron arrière de la McLaren d’Oscar Piastri particulièrement flexible, notamment au niveau des coins inférieurs du flap supérieur. Cela lui avait permis de gagner un peu de vitesse en ligne droite, lui qui avait d’ailleurs remporté la course ensuite.
Ce week-end, la FIA a décidé de s’attaquer aux ailerons avant, partie essentielle sur une Formule 1 puisqu’elle génère une grande partie de l’appui aérodynamique de la monoplace et génère le flux d’air vers le reste de la voiture. À partir de ce week-end, le seuil de tolérance de cette flexibilité va être abaissé, passant de 15 mm à 10 mm. Cela va obliger les dix écuries à apporter des modifications à leur aileron, ce qui pourrait aussi affecter le comportement de leur monoplace.
Moins de flexibilité sur les ailerons : une hiérarchie chamboulée ?
McLaren est particulièrement visée. L’écurie britannique, solide leader du championnat des constructeurs avec 172 points d’avance sur Mercedes et leader au classement des pilotes avec Oscar Piastri, est celle qui semble avoir le plus joué avec cette flexibilité. L’équipe de Woking a toutefois déclaré que cela ne changerait rien pour elle, contrairement à Ferrari. L’écurie italienne, qui connaît un début de campagne délicat (deux podiums seulement en huit courses), voit ces nouveaux règlements comme l’opportunité de revenir se mêler à la lutte.
Le patron de l’écurie de Maranello, Frédéric Vasseur, a d’ailleurs indiqué après l’arrivée du Grand Prix de Monaco que l’équipe travaille sur un « nouvel aileron avant depuis des lustres ». Pour le Français, cette nouvelle règle peut chambouler la hiérarchie et relancer ce championnat. « Je pense que Barcelone est dans le viseur de tout le paddock avec le nouveau règlement sur l’aileron avant. On y travaille depuis très longtemps maintenant, et cela peut être un tournant pour tout le monde, car nous ne connaissons pas l’impact de cette règle sur chaque équipe. Je pense qu’on va se concentrer là-dessus, pour exploiter au mieux le nouvel aileron avant », a-t-il évoqué aux médias, dont PlanetF1.com.
Une opportunité pour Ferrari de rattraper son retard
De son côté, Charles Leclerc, deuxième du Grand Prix le week-end dernier en Principauté, s’est montré plus réservé. « J’espère vraiment, mais je ne sais pas. Je ne sais pas dans quelle mesure les autres en dépendent. On entend des rumeurs dans le paddock, et certaines équipes seront plus affectées que d’autres, c’est sûr. Je ne pense pas que ça changera énormément pour nous, mais on verra bien. »
Malgré tout, Ferrari espère que cette nouvelle réglementation changera la donne et lui permettra de rattraper McLaren. Après un Grand Prix de Monaco qui a déçu en termes de spectacle, celui d’Espagne pourrait être l’occasion de voir un nouveau pilote s’imposer… et pourquoi pas Ferrari, elle qui est toujours à la recherche de sa première victoire en 2025.