Duel McLaren, pression sur Red Bull, règlement en mutation : les enjeux du Grand Prix d’Espagne 2025
À Barcelone, la Formule 1 entame son neuvième rendez-vous de la saison. Dans un championnat plus ouvert que jamais, McLaren domine les débats, tandis que Red Bull et Ferrari cherchent des réponses. Le circuit catalan pourrait aussi révéler les effets d'un changement de règlement technique.


La Formule 1 enchaîne sa tournée européenne avec un arrêt crucial à Barcelone. Après les succès de Max Verstappen à Imola et de Lando Norris à Monaco, les projecteurs se braquent sur McLaren. L’écurie britannique affiche une domination rare cette saison, avec six victoires en huit Grand Prix. Au classement des constructeurs, McLaren caracole en tête avec 319 points, contre 147 pour son dauphin Mercedes.
Mais derrière ce chiffre se cache un affrontement interne qui pourrait redessiner la suite de la saison. Oscar Piastri, solide leader du championnat du monde, ne compte plus que trois petits points d’avance sur son coéquipier Norris, revenu fort grâce à sa victoire maîtrisée dans les rues étroites de la Principauté. L’équilibre entre les deux pilotes est fragile, et Barcelone pourrait accentuer ou bouleverser la dynamique actuelle.
Verstappen dans le rôle du chasseur
Quadruple champion du monde en titre, Max Verstappen se retrouve dans une position inédite depuis trois ans : celle du poursuivant. Avec deux victoires cette saison (Suzuka et Imola), le Néerlandais pointe à 25 points de Piastri. Le pilote Red Bull n’a toutefois pas dit son dernier mot, d’autant qu’il revient sur un circuit qu’il affectionne tout particulièrement.
C’est à Barcelone, en 2016, qu’il avait signé son tout premier succès en F1 à l’âge de 18 ans. Depuis, il y a ajouté trois victoires consécutives entre 2021 et 2023. Autant dire que le circuit de Montmeló, considéré comme un test complet pour les monoplaces avec ses enchaînements variés et ses virages à haute vitesse, convient parfaitement à son pilotage incisif.
Un tournant réglementaire en jeu
Mais au-delà de la lutte entre pilotes et écuries, un changement technique discret pourrait avoir des répercussions majeures. La FIA a annoncé, à partir de ce Grand Prix d’Espagne, une restriction sur l’usage des ailerons avant flexibles, accusés de procurer un avantage aérodynamique illégal à certaines équipes, McLaren en tête.
La réaction du paddock est partagée. Charles Leclerc (Ferrari), deuxième à Monaco, estime que cette mesure pourrait « faire une petite différence », mais ne changera pas radicalement la hiérarchie. Pourtant, dans un championnat aussi resserré, la moindre variation de performance peut suffire à bouleverser les équilibres. Verstappen, tout comme les pilotes Mercedes, observeront avec attention les effets de cette mesure sur la compétitivité des McLaren.
Ferrari et Mercedes en embuscade
Ferrari n’a toujours pas levé les bras cette saison. Malgré une régularité notable, notamment de Leclerc, l’écurie italienne peine à convertir ses performances en victoires. La Scuderia espère tirer profit du contexte réglementaire pour se rapprocher enfin du sommet. Même son de cloche chez Mercedes, dont les progrès restent trop timides face à la montée en puissance de McLaren.
Avec la perspective du changement de circuit en 2026, direction Madrid et ses rues urbaines, le Grand Prix d’Espagne à Barcelone pourrait bien servir de symbole pour une dernière passe d’armes sur un tracé historique. Pour McLaren, l’objectif est clair : asseoir sa domination. Pour ses rivaux, il s’agit de rester dans le match avant que la saison ne s’échappe définitivement.