Verstappen et la RB21 : une relation à haut risque
Max Verstappen a beau afficher quatre titres mondiaux et une régularité redoutable, sa saison 2025 avec Red Bull est loin d'être un long fleuve tranquille. À Barcelone, il révèle un mal récurrent : une monoplace ultra-performante mais capricieuse, dont l'équilibre repose sur un fil.


Une voiture performante… quand elle veut bien… Le constat est posé, sans langue de bois. Depuis plusieurs courses, Red Bull avance à tâtons les vendredis. Entre survirage, sous-virage, ou absence totale d’adhérence, la RB21 refuse de livrer ses secrets à la première tentative. À Barcelone, Max Verstappen l’a répété : « Ce n’est pas si facile avec notre voiture, car il est très facile de sortir de la fenêtre, et ensuite, quand on y arrive, tout fonctionne plutôt bien. »
En clair : le potentiel est là, mais il ne se révèle que si l’on réussit à se glisser dans cette « fenêtre » ultra-étroite de performance. C’est un jeu de précision millimétrée, où la moindre erreur de réglage peut ruiner une séance entière.
Barcelone, un circuit test, mais pas une réponse absolue
Dans le paddock, beaucoup voient Barcelone comme un révélateur du vrai niveau d’une monoplace. Mais Verstappen préfère temporiser : « Je ne pense pas que Barcelone soit soudainement le circuit où tout se jouera. Notre voiture n’est pas performante à basse vitesse et sur les circuits urbains. C’est un fait qui restera vrai après Barcelone. »
Autrement dit, même si Red Bull retrouve un bon rythme ce week-end, ce qui semble être le cas avec un 2e temps en EL2, cela ne suffira pas à valider un retour au sommet. Les faiblesses structurelles, notamment sur les tracés sinueux comme Monaco ou Singapour, restent présentes.
Patience et ajustements : la méthode Verstappen
Le champion néerlandais l’a toujours dit : il ne gagne pas les titres le vendredi. Et à chaque fois, la méthode reste la même. Comprendre la voiture. Travailler. Adapter.
« Nous essayons cela chaque vendredi. J’espère que cela fonctionnera tout de suite, mais si ce n’est pas le cas, nous essaierons de nouveau. »
Cette lucidité et cette constance font partie de sa force. À Imola, on l’a vu se débattre en essais, pour finalement s’imposer en course. À Barcelone, la température est élevée, les pneus souffrent, et la nouvelle directive technique sur les ailerons avant brouille encore un peu plus les repères. Et pourtant, Verstappen reste dans le coup.
L’équilibre précaire d’un championnat ouvert
McLaren est clairement l’équipe en forme du moment, avec Lando Norris en pole position virtuelle après les EL2. Red Bull, de son côté, ne peut plus s’appuyer sur sa supériorité des saisons précédentes. Chaque week-end est un match à gagner, dès les essais.
Ce Grand Prix d’Espagne pourrait ne pas décider du championnat, Max lui-même le dit, mais il en dit long sur la capacité de Red Bull à s’adapter. Et sur celle de Verstappen à garder son calme sur une corde aussi raide.