Beat Zehnder, l’homme aux 601 Grand Prix : « Je ne pense pas que je vais m’ennuyer »

Trente-trois ans de paddocks, 601 courses disputées et une fidélité inébranlable à Sauber. Beat Zehnder, figure tutélaire du stand suisse, tourne la page F1 pour embrasser un nouveau rôle, dans l'ombre mais pas en retrait. Une existence passée à courir, sans jamais vraiment partir.

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Beat Zehnder, l’homme aux 601 Grand Prix : « Je ne pense pas que je vais m’ennuyer »

Une aventure née d’un pneu crevé. Beat Zehnder aurait pu passer sa vie à travailler sur les plus gros moteurs marins jamais construits. Mais un jour, une crevaison de vélo l’oblige à prendre le train.

Dans le journal : une annonce de PP Sauber AG. Il n’a que 20 ans, aucune expérience, mais une envie furieuse de voir le monde. Peter Sauber le refuse d’abord. Trois semaines plus tard, Zehnder rappelle. Il est embauché. « Nous étions neuf dans l’équipe. Trois semaines après mon arrivée, je partais à Jerez pour ma première course. » L’aventure commence.

La loyauté comme ligne de conduite

Depuis 1990, il a vu passer les époques, les crises, les miracles, et refusé toutes les sirènes. Même celle de Dietrich Mateschitz, patron de Red Bull, qui l’appelle cinq minutes après l’annonce du rachat de Sauber par BMW. Zehnder reste : « J’étais reconnaissant à Peter. Je n’aurais jamais quitté l’équipe dans les moments difficiles. » À l’image de cette année noire, 1994, marquée par les morts de Senna et Ratzenberger, l’accident de Wendlinger à Monaco. « Je voulais arrêter après Imola. C’était inacceptable de laisser les voitures rouler alors que des mécaniciens étaient blessés. »

Les anecdotes d’un témoin privilégié

De cette longévité émerge un trésor de souvenirs. Comme celui de Kimi Räikkönen en 2001, introuvable dix minutes avant le départ. Il était sous une table, emmitouflé dans une couverture. « Donne-moi encore cinq minutes », a-t-il soufflé.

Il finira sixième et décrochera son premier point. « Il y en a encore cinq devant moi », dira-t-il, imperturbable.

Une nouvelle vie sans adieux

À 59 ans, Beat Zehnder ne disparaît pas : il devient responsable des programmes Audi pour 2026. Plus d’usine, moins de circuits. Peut-être. « Soit je regarde la course avec deux écrans chez moi et des amis, soit je pars en bateau sur le lac de Zurich et j’éteins mon téléphone. On verra. »

Ce qui est sûr, c’est que la retraite n’est pas à l’ordre du jour. « J’espérais que ce nouveau poste serait plus tranquille, mais je suis en charge de toute l’infrastructure Audi. Il y a énormément de projets. Je ne pense pas que je vais m’ennuyer. »

Épilogue d’une fidélité rare

De Kyalami à Imola, des débuts artisanaux au projet Audi, Zehnder a tout connu, tout vu. Il n’a pleuré qu’une fois : au Mans 1991, après avoir mené pendant 21 heures. C’est dire l’endurance de cet homme de l’ombre. La Formule 1 change, les hommes passent. Mais certains, comme lui, laissent une empreinte que ni les points, ni les podiums ne peuvent mesurer.

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