Alpine F1 : Julian Rouse, dernier homme debout ?
Flavio Briatore peine à trouver un remplaçant à la tête d'Alpine F1. Après les refus de Christian Horner et Steve Nielsen, la solution pourrait venir de l'intérieur. Julian Rouse, actuel directeur sportif, pourrait assurer l'intérim jusqu'à la fin de saison.

Un poste vacant, deux refus de poids. Le poste de team principal chez Alpine F1 reste officiellement libre depuis le départ précipité d’Oliver Oakes. Une vacance stratégique, alors que l’équipe d’Enstone peine à sortir de la crise sportive et managériale. Depuis plusieurs semaines, Flavio Briatore, récemment nommé conseiller exécutif, supervise en direct le fonctionnement de l’écurie, secondé par Dave Greenwood sur la partie opérationnelle.
Mais malgré l’urgence de la situation, les candidats ne se pressent pas. Deux noms importants ont décliné la proposition. D’abord Christian Horner, patron historique de Red Bull Racing, dont la proximité avec Briatore dans les paddocks à Monaco et Barcelone avait alimenté les rumeurs. Il a rapidement fermé la porte :
« C’est toujours flatteur d’être associé à d’autres équipes, mais je suis entièrement dévoué à Red Bull. Cela a toujours été le cas et cela le sera certainement à long terme. »
Autre piste abandonnée : celle de Steve Nielsen. Ancien directeur sportif de la FIA, ex-collaborateur de Briatore chez Renault, il semblait être un choix logique, expérimenté et familier du système Enstone. Mais il a décliné l’offre, même allégée, qui lui proposait un rôle partiellement à distance.
« C’est toujours agréable d’être sollicité, mais c’est un job qui exige une immersion totale et je suis très heureux dans mes activités de consultant actuellement. »
Julian Rouse, la carte de la continuité ?
Face à cette double fin de non-recevoir, Alpine pourrait faire le pari d’une promotion interne, en confiant les rênes de l’écurie à Julian Rouse. À 43 ans, le Britannique connaît bien la maison : ancien team manager chez Arden en GP3, puis en GT avec R Motorsport, il a rejoint Alpine en 2022 pour diriger l’Alpine Academy, avant de succéder à Alan Permane comme directeur sportif l’an dernier.
Fils du pilote et ingénieur britannique Andy Rouse, Julian a grandi dans le paddock et affiche une solide culture de la course. Il n’a pas l’aura d’un Horner ni le réseau d’un Nielsen, mais il connaît les rouages internes d’Alpine et pourrait incarner une forme de stabilité dans la tempête actuelle.
Selon plusieurs sources proches de l’équipe, Flavio Briatore envisagerait de lui laisser le champ libre jusqu’à la fin de saison, tout en évaluant sa capacité à redresser la situation. Une solution de transition, mais pas exclue comme définitive si les résultats suivent.
Une direction incertaine, une pression maximale
En proie à des difficultés techniques persistantes et à un classement morose en championnat, Alpine doit aussi composer avec une direction sportive déstabilisée. Depuis deux ans, l’équipe a vu se succéder Laurent Rossi, Otmar Szafnauer, Alan Permane, Bruno Famin et Oliver Oakes, sans trouver de cap clair.
La nomination de Briatore vise à redonner de la fermeté au management, mais l’Italien semble pour l’instant plus à l’aise dans le rôle de superviseur que de bâtisseur. L’idée de faire confiance à Rouse est donc autant un choix par défaut qu’un test grandeur nature. Renault, propriétaire de l’équipe, attend des résultats concrets à court terme.
Si l’intérim de Rouse fonctionne, il pourrait devenir la figure de l’après-crise. Sinon, Alpine devra repartir en quête d’un chef d’équipe, mais avec une attractivité toujours en question. Car dans le paddock, la prudence reste de mise : la place est exposée, l’environnement instable… et les noms prestigieux, souvent, préfèrent passer leur tour.