Fernando Alonso frustré après le Grand Prix de Grande-Bretagne : « Avec moi, vous ne vous y prenez jamais bien »
Le pilote espagnol a critiqué la stratégie employée par son équipe ce dimanche à Silverstone. Alors que son coéquipier a terminé septième en partant dix-septième, le double champion du monde n'a pu faire mieux qu'une neuvième place alors qu'il partait septième.


Si, comme l’année dernière, l’écurie britannique a réussi à placer ses deux pilotes dans les points, le résultat est quelque peu décevant quand on regarde la physionomie de la course. Des problèmes de dégradation pour Stroll et une mauvaise stratégie pour Alonso ont compromis la course des deux pilotes qui achèvent leur Grand Prix à domicile aux 7e et 9e places.
Si le Canadien a dénoncé, déclarant qu’il s’agissait de « la pire voiture de course que j’aie jamais pilotée de ma vie » à son ingénieur Gary Gannon, l’Espagnol a plutôt dénoncé la stratégie de son équipe pour lui.
Une stratégie mal négociée dans le clan Alonso
Le double champion du monde a effectué son premier arrêt au 12e tour comme les cinq pilotes devant lui. Cependant, il fut l’un des principaux perdants au jeu des arrêts. Alors qu’il était sixième, il est ressorti des stands en 10e position, dépassé par Albon et Ocon qui ne s’étaient pas arrêtés, mais surtout par Hülkenberg et son coéquipier Lance Stroll qui est passé de la douzième à la quatrième place en s’étant arrêté un tour plus tôt.
Durant l’intervention de la voiture de sécurité, le natif d’Oviedo a pris la radio pour demander à son ingénieur Chris Cronin des explications au sujet de toutes les positions qu’il a perdues. « Tous les pilotes devant nous, ils ont des pneus plus usés ou on a perdu des places juste pour le plaisir ? »
Lorsqu’on lui a expliqué qu’en dehors d’Ocon, tous les autres pilotes ont aussi effectué un arrêt au stand, l’Espagnol n’a pas caché sa frustration. « C’est fou comme vous ne vous y prenez jamais bien avec moi. »
Mais un choix payant chez Stroll
La stratégie était en effet bien meilleure de l’autre côté du garage. Parti en dix-septième position après une nouvelle élimination en Q1, Lance Stroll s’est débarrassé dès le 6e tour, lors d’une voiture de sécurité virtuelle de ses pneus intermédiaires pour chausser des gommes tendres pendant que la piste séchait. En seulement quatre tours, le Canadien a doublé successivement Ocon, Tsunoda et Albon. Il est ensuite repassé au stand au 10e tour au moment où la pluie s’intensifiait pour chausser un nouveau train d’intermédiaires. Une décision qui lui a donc permis de s’arrêter un tour avant la plupart des autres pilotes et d’effectuer un « undercut ».
Un choix risqué en raison des conditions météorologiques délicates mais assumé par le directeur de l’équipe Andy Cowell. Le Britannique a déclaré que l’écurie avait prévu deux stratégies différentes pour les pilotes en raison de leurs positions éloignées sur la grille de départ. « Ce matin, en préparant les stratégies, on voyait Fernando 7e et Lance 18e. Il y avait donc deux scénarios de course possibles, et on a décidé de prendre deux approches différentes », a-t-il expliqué.
« Maintenant, après la course, avec nos lunettes du lundi matin, on peut se dire : ‘En fait, quelle aurait été la course idéale. Et peut-être que Fernando aurait dû copier exactement ce que nous avons fait avec Lance à ce moment-là. Ça aurait peut-être mieux marché.’ »
Un résultat pas totalement optimisé pour Aston Martin à Silverstone
Cowell est également revenu sur la décision de faire rentrer Alonso très tôt lorsque la piste séchait. Un pari qui n’a pas vraiment payé. « Nous avons été la première équipe à repasser en pneus slicks, probablement un peu trop tôt. Avec les médiums, on a perdu en température de pneus, la performance a chuté, et Fernando a dû se battre pour revenir. »
L’ancien directeur de la partie moteur chez Mercedes comprend d’ailleurs la frustration du champion du monde espagnol pour qui le résultat aurait pu être meilleur ce dimanche.
« Je pense que tous ceux qui sont dans ce milieu compétitif depuis longtemps savent qu’en course, dans le cockpit, on ne voit pas tout. Et quand une série d’arrêts aux stands vous fait perdre quelques places, vous voulez savoir pourquoi. Tous les pilotes ont déjà eu ce genre de réactions. Ça semble personnel, mais ça ne l’est pas. »
Le pilote Aston Martin a néanmoins déclaré qu’il essayerait désormais de s’arrêter toujours en même temps que Stroll, estimant que les ingénieurs du Canadien prennent de meilleures décisions que les siens.
Malgré la frustration, Aston Martin quitte Silverstone avec huit points récoltés, portant son total à 36 unités, ce qui lui permet de revenir à hauteur de Racing Bulls. L’écurie britannique aura d’ailleurs l’occasion de faire mieux dans trois semaines lors du Grand Prix de Belgique.