Russell : c’est notre pire performance de la saison
Malgré une cinquième place à l'arrivée du Grand Prix, le Britannique s'est montré très critique envers les performances de sa monoplace après avoir terminé à plus de 30 secondes du vainqueur, dans des conditions météorologiques pourtant idéales pour Mercedes.


De l’inquiétude chez Mercedes ? Depuis leur victoire au Canada grâce à George Russell, l’écurie allemande connaît une période délicate : aucun podium lors des trois dernières épreuves pour Russell, aucun point marqué pour Antonelli et une fiabilité souvent fragile. Si le manque de rythme pouvait être attribué aux chaleurs extrêmes présentes lors des dernières épreuves, comme en Autriche, le résultat obtenu sous des conditions fraîches et humides à Spa interroge Mercedes. Son pilote George Russell a d’ailleurs qualifié cette performance comme étant la pire de la saison et demande à l’équipe de réagir rapidement.
Le Britannique a en effet terminé à plus de trente secondes du vainqueur Oscar Piastri et n’a jamais pu sembler se mêler à la lutte entre Leclerc et Verstappen pour le podium. Un résultat forcément décevant pour le Britannique qui voulait rebondir après un Grand Prix à domicile déjà difficile. « Le maximum en termes de résultat brut, mais très décevant en termes de performance », a-t-il souligné à Planet F1, expliquant que des discussions auront lieu cette semaine pour comprendre où se situe le problème.
Des résultats liés aux nouvelles directives de la F1 selon Russell
« Il faut vraiment comprendre ce qui se passe et pourquoi on a fait un tel bond en arrière. Parce qu’avec les conditions d’aujourd’hui, on pourrait penser qu’elles étaient idéales pour notre voiture, et pourtant, c’est à nouveau notre pire performance de la saison. On va donc devoir s’asseoir cette semaine pour tout analyser. » L’ancien pilote Williams a d’ailleurs une théorie. Selon lui, les soucis rencontrés depuis plusieurs courses seraient dus au changement d’aileron effectué par l’écurie à partir de l’épreuve de Barcelone. Une mise à jour qui semble rendre la voiture plus nerveuse et instable.
« On a évidemment modifié l’aileron avant à Barcelone. Ensuite, on a pris une direction légèrement différente pour compenser ce changement, et clairement, depuis ce moment-là, on a fait un gros pas en arrière. La voiture n’est pas aussi agréable à piloter qu’avant, elle manque de stabilité à l’arrière, alors qu’en début de saison, c’était bien meilleur. Je pense que Kimi [Antonelli] et moi faisons collectivement plus d’erreurs parce que la voiture est plus difficile à conduire. »
Outsider pour le titre en début de saison après une série de podiums, Russell est désormais menacé par Charles Leclerc au championnat et pointe à plus de 100 unités du leader Oscar Piastri. Si le Britannique établit un lien entre la nouvelle réglementation technique de la FIA concernant les ailerons flexibles et les difficultés récentes de Mercedes, Andrew Shovlin, le directeur technique de Mercedes, rappelle que l’écurie a aussi introduit plusieurs pièces qui ont sans doute modifié le comportement de la monoplace.
Des évolutions qui rendent la voiture plus instable
« C’est probablement vrai pour tout le monde : cette directive ne va pas améliorer la stabilité. Mais on avait cet aileron sur la voiture à Montréal, et ça fonctionnait. Le fait est que d’autres équipes arrivent à mieux équilibrer leurs voitures. Il n’y a aucun doute qu’il existe une solution pour nous. Il n’y a pas que l’aileron avant qui a changé, et je suis sûr qu’on peut en tirer encore des enseignements. Je dirais aussi qu’en effet, cette directive sur l’aileron avant peut nous avoir poussés dans la mauvaise direction, mais le fait est que même quand on a réduit l’équilibre aéro, l’instabilité est toujours là. Donc, comme je l’ai dit, il y a quelque chose à apprendre. »
Shovlin n’a donc pas écarté la possibilité d’introduire de nouveaux éléments dès ce week-end en Hongrie où les fortes chaleurs risquent de rendre la tâche encore difficile pour Mercedes. « Ça dépend de l’ampleur des modifications, mais il est tout à fait possible qu’on change certains éléments de la voiture pour Budapest. L’ampleur dépendra des pièces dont on dispose. Et comme je l’ai dit, beaucoup de choses ont été modifiées. »
Un rebond attendu dès la Hongrie
Des modifications qui seraient les bienvenues pour une écurie et des pilotes qui ont besoin de retrouver de la confiance au volant, en particulier Andrea Kimi Antonelli. Le jeune Italien, brillant pour ses débuts en F1, connaît néanmoins une période très compliquée. Hormis son podium au Canada, l’ancien pilote de F2 n’a pas inscrit de points sur les cinq dernières courses et a connu un nouveau week-end difficile à Spa avec une 16e place le dimanche.
Avant la pause estivale, Mercedes espère obtenir un bon résultat sur un circuit qui lui a plutôt réussi ces dernières années avec deux pole positions sur les trois dernières éditions et une troisième place décrochée l’année dernière par Lewis Hamilton derrière les deux McLaren. Et si l’histoire se répétait cette année ? Réponse ce week-end sur le circuit du Hungaroring.