Interview : le jeune prodige français Théo Pourchaire débarque en Formule 2

F2. Motors Inside a eu la chance d’interviewer Théo Pourchaire, le nouvel espoir français en monoplace. Pour vous, il revient sur sa magnifique saison 2020, son titre de vice-champion de Formule 3, mais également sur son arrivée en F2.

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La F1 en ligne de mire pour Theo Pourchaire !
© ART Grand Prix / La F1 en ligne de mire pour Theo Pourchaire !

Nouvel entretien grand angle sur Motors Inside ! Après le récit de la victoire de Pierre Gasly à Monza, et les coulisses de la F1 sur Canal+avec le journaliste-commentateur Julien Fébreau, place à une interview avec un espoir tricolore : Théo Pourchaire, 17 ans (né le 20 août 2003 !), vice-champion F3 2020... et pilote F2 à partir du Grand Prix de Bahreïn, du 27 au 29 novembre.

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« Je ne m'attendais pas à performer si vite en F3 »

Tout d’abord félicitations pour cette première saison en F3 et ce titre de vice-champion avec l’écurie française ART GP ! Il semblerait que l’adaptation se soit faite rapidement...

« Honnêtement, je ne m’attendais pas à performer si vite, c’était un début de saison un peu compliqué, mais après, j’ai vite enchaîné les bons résultats et finir vice-champion, c’est vraiment incroyable !

En tant que rookie, je pilotais cette année (ndlr : 2020) avec ART Grand Prix, une écurie légendaire en F3 et en F2. On s’est bien battus tout au long de la saison contre l'équipe Préma. J’étais évidemment un peu déçu à la fin de la dernière course (ndlr : au Mugello mi-septembre), mais au regard de la saison et grâce à notre travail, on a réussi à faire quelque chose d’excellent. Nous sommes tous contents et fiers ! »

Tu as 17 ans cette année et tu es considéré comme l'un des grands espoirs du sport auto français, parle-nous de ton parcours !

« J’ai commencé très jeune : à 3 ans, j’étais déjà dans un kart ! Ensuite, tout s’est enchaîné pour moi ! Champion de France en catégorie Minimes (ndlr : 2013, dés sa première année !) et Cadets (2014, encore sur sa première année !), champion de France Juniors et 3ème du championnat du monde CIK FIA en OK junior (en 2016 à chaque fois). Je suis ensuite passé par la F4 française où j’ai fait champion de France junior (2018) et 3ème au général.

La saison dernière (ndlr : en 2019), j’ai remporté le championnat d'Allemagne F4 ADAC au volant d’une monoplace de l’écurie US Racing, dirigée par Ralf Schumacher. Et cette année, je termine vice-champion en Formule 3 ! »

« Avec Alonso, on a fait la course pendant toute une après-midi ! »

On peut dire que tu ne perds pas de temps ! D'où te vient cette passion pour le sport automobile?

« C’est clairement une histoire de famille, mon père est un grand fan de rallye et c’est lui qui m’a mis dans un karting à l’âge de trois ans. Depuis, on n’a pas arrêté !
Après, il y a beaucoup de sacrifices à faire, mais je suis prêt à tout pour y arriver. »

Quel est ton premier souvenir de F1, ton premier Grand Prix ?

« Je me souviens particulièrement du Grand Prix de Monaco en 2006, j’avais pu y aller et je me rappelle avoir vu rouler des grands pilotes comme Michael Schumacher ou Fernando Alonso. Ça m’a beaucoup marqué, car ils étaient les meilleurs de leur époque ! Le bruit des moteurs V8 était impressionnant, je me rappelle même que l’on devait mettre des casques anti-bruit.

À l’époque, je ne me voyais pas du tout piloter un jour une F1, je faisais du karting pour m’amuser. C’est après que j’ai commencé à rêver de la F1, un rêve que je commence à toucher du bout des doigts.  »

On imagine bien que ton objectif est d’arriver un jour en F1 et que tu as déjà rencontré beaucoup de pilotes de F1, y en a-t-il un qui t’a marqué plus que les autres ?

« J’ai déjà rencontré Sebastian Vettel alors que je faisais des essais en Karting. J’ai surtout eu la chance de rencontrer Fernando Alonso lorsque je suis allé m’entraîner sur sa piste (ndlr : dans les Asturies). Il a enfilé une combinaison et il a pris un karting pour venir rouler en piste avec moi, on a fait la course pendant toute une après-midi. C’est un moment qui m’a beaucoup marqué et un souvenir que je n’oublierai jamais.  »

« Au final, devenir le plus jeune vainqueur en F3 me sert de motivation »

Tu participais donc cette année au championnat de F3, un championnat compliqué et pourtant, tu termines vice-champion ! Parle-nous de cette saison en F3 ?

« Ce fut une saison compliquée, j’avais beaucoup de choses à apprendre, le premier meeting ndlr : (au Red Bull Ring, en Autriche) a été dur, 20e en qualifications et aucun point à la fin du week-end ! Mais je n’ai pas baissé les bras et je me suis servi de ces difficultés pour gagner deux courses lors du 2e et 3e week-end de la saison (respectivement au Red Bull Ring et à Silverstone). J’ai bien évidemment fait quelques erreurs, mais des erreurs de rookie qui m’ont beaucoup servis par la suite.

Le plus important pour moi était d’être le plus souvent possible dans les points, au final, je termine la saison avec 161 points, 8 podiums et une pole position à Monza.

Je suis content de ma saison, car je partais de loin et j’avais beaucoup de choses à apprendre en F3. M’intercaler entre les Prema et ne finir qu’a trois points du champion est pour moi une grande fierté.  »

Pour toi quel a été le tournant de la saison ?

« Honnêtement, je pense que c’est la première victoire en Autriche, elle m’a donné plus de confiance en moi et ça a changé la donne pour la suite de la saison.  »

Tu as aussi battu un record cette saison en devenant le plus jeune pilote victorieux dans cette catégorie !

« J’ai tendance à l’oublier et j’avoue que je ne le savais pas à l’arrivée de la course, c’est sur les réseaux sociaux que j’ai découvert l’info. Au final devenir le plus jeune vainqueur en F3 est important et ça me sert de motivation.  »

Comment as-tu vécu la dernière course de la saison au Mugello, marquée par cette lutte pour le titre avec tes principaux rivaux Oscar Piastri et Logan Sargeant ?

« J’ai abordé le week-end sans me focaliser sur le championnat. Piastri et Sargeant jouaient le titre et en course, je voyais qu’ils roulaient sur la défensive. De mon côté, j’ai joué le coup à fond et j’y allais pour gagner. Avec mon écurie on a tout tenté, je suis monté les deux fois sur le podium et on termine quand même à une belle deuxième place au championnat. »

«Mon objectif en F2 sera d’essayer d’aller battre Artem (ndlr : Markelov) en course ! »

On pourra te retrouver au volant d’une F2 de l’écurie HWA Racelab dès la fin du mois de novembre sur le circuit de Bahreïn. Tu dois avoir hâte d’y être !

« J’attends vraiment Bahreïn avec impatience, je vais avoir la chance de participer à deux week-ends de course et ce sera vraiment l’occasion d’emmagasiner le plus d’expérience possible pour la saison prochaine.

Je ne me mets pas trop de pression, je pars toujours pour gagner, mais je suis conscient que ce sera très compliqué. Je vais avoir beaucoup de choses à apprendre comme la dégradation des pneus ou les pit-stops. J’aurais la chance d’avoir Artem Markelov comme coéquipier, c’est un pilote qui a beaucoup d’expérience en F2. Mon objectif sera d’essayer d’aller le battre en course ce qui sera déjà une belle performance.  »

Tu pilotais cette saison pour l’écurie ART Grand Prix, peut-on imaginer te voir au volant d’une de leurs monoplaces en F2 la saison prochaine ?

« Pour le moment, les discussions sont en cours avec plusieurs écuries et bien sûr, j’aimerais continuer avec ART Grand Prix. Logiquement, je devrais participer aux essais de fin de saison avec l’écurie qui m’accueillera la saison prochaine, donc je pense avoir une réponse dans peu de temps. »

Tu es aujourd’hui très bien entouré, déjà par la FFSA, mais aussi par le Sauber Junior Team, quels types de soutiens t’apportent ils précisément ?

« J’aimerais tout d’abord remercier la FFSA et le Sauber Junior Team car ils m’apportent beaucoup de soutien technique et financier. Grace à Sauber, je me suis entrainé sur le simulateur pour améliorer ma technique et mon pilotage.

La FFSA m’aide aussi beaucoup sur le côté média et financier, comme pour trouver des sponsors ou pour développer mes réseaux sociaux.  »

En plus de la Formule 2, quels sont tes autres défis l'année prochaine ?

« Je me concentre sur ma carrière et la saison de F2 l’année prochaine, mais je vais aussi devoir combiner avec mes études et notamment mon bac. C’est grâce à la FFSA Academy et au CNED que je peux travailler sereinement mes cours à distance tout en ayant le temps de me préparer physiquement pour les futurs défis qui m’attendent.  »

Un grand merci à Théo Pourchaire pour cet entretien ! Toute l'équipe de Motors Inside lui souhaite le meilleur pour la suite de sa carrière et son futur parcours en F2. Vous retrouvez le jeune Français en piste lors des deux dernières épreuves de Formule 2 à Bahreïn, dés le week-end du 27-28-29 novembre !

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