Vasseur dénonce les spéculations italiennes : « Ça fait vraiment mal à l’équipe »
Excédé par les spéculations des médias italiens sur son avenir et celui de ses collègues chez Ferrari, Fred Vasseur a haussé le ton au Grand Prix du Canada. Le directeur d'équipe français dénonce des pratiques « irrespectueuses » qui nuisent à son équipe.

Fred Vasseur, le directeur de Ferrari, a réagi avec fermeté aux rumeurs récentes de la presse italienne concernant son avenir au sein de la Scuderia. Alors que des spéculations suggéraient son possible remplacement ainsi que celui de certains de ses collaborateurs après un début de saison 2025 mitigé, le Français a qualifié ces discussions d’irrespectueuses envers son équipe.
Un contexte sportif difficile qui alimente les rumeurs
Ferrari occupe actuellement la deuxième place du championnat des constructeurs, mais accuse un retard conséquent de 197 points sur McLaren après neuf courses. L’équipe n’a remporté aucun Grand Prix cette saison, avec seulement une victoire en course sprint pour Lewis Hamilton en Chine et trois podiums pour Charles Leclerc. Un bilan qui contraste avec les attentes élevées après l’arrivée du septuple champion du monde britannique.
Ces résultats décevants ont donné lieu à des articles cette semaine dans la Gazzetta dello Sport et le Corriere della Sera, qui remettaient en question la position de Vasseur après le début de saison difficile de la Scuderia. Les rumeurs ne concernent d’ailleurs pas que lui : l’ingénieur Loïc Serra, arrivé de Mercedes cet hiver, fait également l’objet de spéculations.
Vasseur défend ses équipes
« Ce n’est pas à propos de moi, ça je peux le gérer. C’est plus à propos des gens de l’équipe », a déclaré Vasseur en conférence de presse vendredi à Montréal. Pour le Français, arrivé chez Ferrari début 2023, cette situation dépasse les limites acceptables : « Balancer leurs noms comme ça, je pense que c’est juste irrespectueux – pour eux, pour leur famille. »
Le directeur d’équipe a particulièrement dénoncé les conséquences souvent destructrices des rumeurs persistantes. En effet, ces spéculations affectent directement le moral et la stabilité professionnelle de ses collaborateurs, générant une véritable détresse chez les personnes visées : « Quand un journaliste dit que Ferrari va recruter tel nom pour tel poste, il y a quelqu’un dans ce poste et le dimanche soir, le gars se dit ‘OK, demain matin, je n’aurai plus de travail si ce qui est dans le journal est vrai, j’aurai quelqu’un à ma place.’ », a-t-il souligné.
Vasseur ne se contente pas de défendre Ferrari. Il interpelle directement les journalistes sur leur responsabilité : « Ces journalistes – je ne mets pas tout le monde dans le même panier – mais ils doivent considérer que ces gens, ils ont une famille, ils ont des épouses, ils ont des enfants. Et c’est complètement irrespectueux. », insistant sur l’impact humain que peuvent avoir ces rumeurs. Cette défense s’explique aussi par la répercussion concrète de ces rumeurs sur l’équipe.
Des conséquences directes sur la performance
Au-delà de l’aspect personnel, Vasseur pointe du doigt les conséquences sportives de ces polémiques. « Ça fait vraiment mal à l’équipe. À un moment donné, c’est un manque de concentration, et quand tu te bats pour le championnat, chaque détail fait la différence. Et depuis le début du week-end, on ne parle que de ça », explique-t-il.
Le directeur d’équipe français ne mâche pas ses mots concernant l’impact de cette stratégie médiatique : « Si c’est leur objectif de mettre l’équipe dans cette situation, ils ont atteint leur but. Mais je pense que ce n’est vraiment pas comme ça qu’on pourra gagner un championnat. Et au moins pas avec ce genre de journaliste autour de nous. », a-t-il déploré.
En effet, pour Vasseur, les motivations de certains médias restent obscures : « Je ne comprends pas l’objectif. Peut-être que c’est pour emmerder l’équipe, mais dans ce cas, je ne vois pas l’intérêt. Peut-être que pour eux, c’est la seule façon d’exister. C’est probablement plus la raison. ».
Pour autant, il ne tente pas de minimiser les défis actuels de son équipe et reconnaît ouvertement les lacunes : « Nous n’avons pas fait du bon travail de notre côté. Nous n’avons pas fait du bon travail lors des deux premières courses. Nous avons eu une disqualification en Chine. », a-t-il déclaré avec franchise.
L’unité malgré les turbulences
Malgré ce contexte tendu, le Français assure que l’ambiance reste bonne au sein de l’équipe. « Maintenant, avec Lewis et Charles, je pense qu’on a une bonne relation tous ensemble. On a un objectif clair. On sait qu’on doit travailler. On sait qu’on doit pousser. Mais l’ambiance dans l’équipe est très bonne, et c’est la base si tu veux récupérer et gagner. »
Lewis Hamilton a soutenu Vasseur lors de la conférence de presse des pilotes jeudi, qualifiant les rumeurs sur son équipe de « bêtises ». Le pilote britannique, qui avait travaillé avec le Français en GP2 en 2006, a affirmé sa confiance en son directeur d’écurie : « Je suis ici pour gagner avec Fred et il a tout mon soutien. Je veux Fred ici. Je crois vraiment que Fred est la personne pour nous emmener au sommet. »
Charles Leclerc, qui a signé un contrat à long terme avec Ferrari, l’a également soutenu et réaffirmé son engagement envers l’équipe malgré les spéculations récurrentes sur son propre avenir en son sein. L’alchimie entre les trois hommes semble solide, même si les résultats sportifs tardent à suivre.