La fin de saison 2024 de F1 promet un grand suspense : le point sur les enjeux
F1. Des championnats pilotes et constructeurs encore indécis, deux sièges disponibles pour 2025, la fin d'un cycle chez certaines écuries… Les six derniers Grand Prix de la saison regorgent d'enjeux à tous les niveaux. Tour d'horizon des principaux défis de cette fin de saison.
La Formule 1 reprend la semaine prochaine avec le Grand Prix des États-Unis. Il sera directement suivi par ceux du Mexique puis du Brésil. Trois semaines après Sao Paulo, un nouveau triptyque attend les pilotes avec l'enchaînement Las Vegas-Qatar-Abu Dhabi pour conclure cet exercice 2024. Six batailles sur l'asphalte pour couronner un roi, mais pas que.
La lutte Verstappen/Norris
Champion incontesté en 2022 et 2023, Max Verstappen va devoir se battre jusqu'au bout pour décrocher un nouveau titre le 8 décembre prochain. Une lutte qui pourrait lui rappeler l'épilogue de la saison 2021 et son duel avec Hamilton. Avec 52 points d'avance sur Lando Norris, le Néerlandais garde l'avantage sur le Britannique. Sa Red Bull étant un cran en dessous des McLaren ces dernières semaines, son avance pourrait néanmoins fondre comme des gommes en piste. Preuve en est, Verstappen n'a remporté aucun des huit derniers GP, une première pour lui depuis la saison 2020 (11 courses sans victoire).
S'il défend son trône, le pilote de Milton Keynes deviendrait le deuxième pilote à remporter consécutivement ses quatre premiers championnats pilotes, prouesse réalisée par Sebastian Vettel entre 2010 et 2013. Lando Norris espère lui être le 35e pilote à inscrire son nom au palmarès des champions de Formule 1. Leclerc, Piastri, Sainz, Hamilton et Russell peuvent encore y prétendre, mais la tâche s'annonce ardue pour eux.
Un titre constructeur qui semble promis à McLaren
Avec une MCL38 qui survole ses concurrentes ces dernières semaines, les Papayes peuvent être confiantes à l'heure d'aborder le dernier quart du championnat. L'écurie britannique a pris la tête du classement des constructeurs à la suite du Grand Prix d'Azerbaïdjan. Une première depuis dix ans. Mais la marge est fine pour l'équipe dirigée par Zak Brown.
Retrouvez ici : Les classements constructeurs et pilotes de la saison 2024
Red Bull reste en embuscade à 41 points de l'écurie victorieuse des deux derniers Grand Prix (Bakou et Singapour). Le niveau s'étant resserré cette saison, Ferrari est également toujours dans la course pour la récompense collective. Avec 75 unités à rattraper, les espoirs sont toujours permis dans le clan italien. Carlos Sainz ne compte pas baisser les bras, la régularité du Cheval Cabré lui permettrait de rattraper son retard sur ses rivaux. Le Top 3 n'est cependant pas encore établi puisque Mercedes, à la faveur d'une grosse fin de saison, pourrait combler les 112 points qui la séparent de Ferrari.
Piastri fond sur Leclerc pour le Top 3
Qui dit lutte acharnée entre constructeurs, dit également affrontement relevé entre pilotes. La confrontation entre Verstappen et Norris au sommet en est l'illustration, mais le reste du classement le reflète tout autant. Troisième au championnat, Charles Leclerc ne dispose que de huit points d'avance sur Oscar Piastri. Un écart minime alors que de nombreux points sont encore en jeu cette saison (180 au maximum en remportant toutes les courses avec le bonus du meilleur tour).
Carlos Sainz, à 55 unités de son coéquipier, et les deux pilotes Mercedes paraissent légèrement distancés. S'ils peuvent encore espérer un Top 3 en fin de saison, cela apparaît comme un défi de taille pour eux. D'autant qu'Oscar Piastri est monté sur la boîte lors des trois derniers Grand Prix et que l'Australien ne devrait pas en rester là si les Papayes restent dans le vert lors des prochaines courses.
Une 6e place convoitée chez les constructeurs
La concurrence est également rude en milieu de tableau chez les constructeurs. La cinquième place semble en bonne voie pour Aston Martin (86 points), Racing Bulls étant trop en retrait avec ses 35 points. Conserver sa position serait déjà une bonne chose pour la petite sœur de Red Bull.
Trois points derrière, Haas a refait petit à petit son retard en ramenant des points de chacun des trois derniers Grand Prix, au contraire de son rival. L'écurie américaine pourrait donc lui souffler cette sixième place avant la clôture du championnat. Un troisième protagoniste pourrait se mêler à la bagarre : Williams. L'écurie de Grove paraît en mesure de signer des performances solides, à l'image des dix points récoltés à Bakou.
Des pilotes qui veulent terminer en beauté…
Après un mercato assez calme l'an passé, la grille va considérablement changer la saison prochaine. De nombreux pilotes vont quitter leurs écuries au terme d'une longue collaboration. En premier lieu de ceux-ci, Lewis Hamilton. Le Britannique a conquis six de ses sept titres mondiaux avec les Flèches d'Argent depuis son arrivée chez Mercedes en 2013. Durant ses 280 courses avec l'écurie allemande (un record, loin devant les 180 départs de Schumacher avec Ferrari et de Verstappen avec Red Bull), il a décroché 152 podiums dont 84 victoires. Nul doute qu'il espérera à nouveau se distinguer avant de rejoindre Maranello.
D'autres pilotes ouvriront un nouveau chapitre de leur carrière en Formule 1 l'année prochaine. Carlos Sainz quittera Ferrari pour Williams après avoir rejoint les Rouges en 2021 (82 courses, 3 victoires). Esteban Ocon sera lui resté cinq ans du côté de Renault-Alpine avec qui il vient d'atteindre la barre de cent Grand Prix (101). Le Français collaborera avec Oliver Bearman chez Haas. Ils remplaceront notamment Nico Hülkenberg qui n'aura représenté l'écurie américaine que deux saisons (40 courses). Avant de tourner la page, ces différents pilotes auront à cœur d'écrire la dernière ligne de leurs aventures respectives en beauté.
… D'autres qui espèrent rempiler
Si certaines équipes connaissent déjà le tandem de pilotes qui les représentera en 2025, deux sièges restent encore à attribuer : un chez Racing Bulls et un autre chez Sauber. Alors que Hülkenberg récupèrera un baquet chez cette dernière, les deux titulaires de cette saison, Valtteri Bottas (35 ans) et Guanyu Zhou (25 ans), n'ont pas encore été renouvelés par leur écurie. Le Finlandais et le Chinois, qui n'ont marqué aucun point cette saison, ont quelques courses pour convaincre leur direction de les prolonger. L'écurie suisse, dont Audi prendra le contrôle des opérations au 1er janvier, pourrait cependant faire le choix de renouveler totalement sa paire de pilotes.
Kevin Magnussen (32 ans) ne sera plus un pilote Haas l'an prochain, ne souhaitant pas prendre le poste de réserviste auquel il aurait pu prétendre. Le Danois pourrait se retirer du plateau si aucun poste de titulaire ne s'ouvre à lui. Le baquet de Racing Bulls ne devrait pas lui revenir puisqu'il est en bonne voie pour être attribué à Liam Lawson. Le Néo-Zélandais de 22 ans remplace Daniel Ricciardo pour les six dernières manches de la saison et pourrait être l'heureux élu de la maison Red Bull.
Un 8e vainqueur différent ?
Cette saison 2024 est unique en son genre sur la décennie écoulée. Sept pilotes différents y ont décroché au moins une victoire (Verstappen, Sainz, Norris, Leclerc, Russell, Hamilton et Piastri). Pour voir la trace d'une saison à plus de sept lauréats en Grand Prix, il faut remonter à 2012 avec huit pilotes victorieux (comme en 2003, 1985 et 1983).
Si l'on est encore loin du record de 11 vainqueurs uniques de 1982, il est possible qu'un autre pilote inscrive son nom au palmarès de cette édition 2024. Sergio Perez, bien qu'il soit en difficulté ces derniers mois, pourrait être galvanisé lors de son Grand Prix à domicile (Mexique, du 25 au 27 octobre prochain). Le pilote Red Bull paraît être le candidat le plus crédible pour y parvenir. Il sera difficile pour les autres écuries de chiper les 25 points de la première place aux quatre leaders du championnat. À moins qu'un stratège comme Fernando Alonso ne profite de faits de course.
Des jeunes pilotes à surveiller
La Formule 1 mettra à l'honneur les jeunes pilotes l'année prochaine avec les arrivées d'Antonelli, Bearman ou encore Doohan en tant que titulaires. À en croire les dernières courses, cela semble être une bonne idée. Le Britannique a brillé lorsqu'il a piloté pour Ferrari à Djeddah (7e) puis pour Haas à Bakou (10e). En place depuis trois courses chez Williams, Franco Colapinto impressionne par sa maturité. L'Argentin a notamment franchi la ligne d'arrivée en Azerbaïdjan à la huitième position et visera de nouveaux Top 10 avant le baisser de rideau. Encore dans l'impasse pour 2025, il a l'occasion de continuer à prouver toute la mesure de son talent.
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Liam Lawson est lui aussi déjà rentré dans les points durant sa courte expérience de cinq Grand Prix en 2023 avec Racing Bulls (ex-AlphaTauri). Il pourrait réitérer cette performance en cette fin d'année. Ce qui ne serait pas surprenant du fait de son talent et de la désinvolture dont fait preuve la jeunesse ces derniers temps.
La part belle aux sprints
La moitié des courses sprint prévues au calendrier n'a pas encore eu lieu. Celles-ci seront mises à l'honneur aux États-Unis (19 octobre), au Brésil (2 novembre) puis au Qatar (30 novembre). Une double dose de plaisir pour les fans de Formule 1 et des occasions en plus pour les pilotes de briller.
Retrouvez ici : Le calendrier de fin la saison 2024
Dans une fin de saison à suspense, ces formats sprint auront d'autant plus d'intérêt à être suivis. Surtout, avec une gestion des pneus moins importante qu'en course, les pilotes pourraient prendre des risques afin de grappiller tous les points possibles. Pour rappel, les huit premiers marquent des points (huit pour le premier et de façon décroissante jusqu'au huitième).
Alpine en attente d'une réaction
Les temps sont rudes chez Alpine. Alors que l'annonce de l'arrêt du développement du moteur Renault semble être un coup dur pour les amoureux de la marque, les performances en piste ne sont pas reluisantes. Avec seulement 13 points pris en 18 rendez-vous, l'écurie française est avant-dernière du championnat constructeur.
Une situation lointaine de celle espérée par l'équipe basée à Enstone. Aucune révolution n'est attendue dans le clan tricolore, mais relever la tête ne ferait pas de mal avant d'aborder une ultime saison avec un moteur maison. Et cela permettrait peut-être à Esteban Ocon de ne pas rester sur sa faim.
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