Formule E

Entretien avec Eugenio Franzetti, directeur de DS Performance - 2ème partie

Suite de notre entretien avec Eugenio Franzetti. Dans cette deuxième et dernière partie, le directeur de DS Performance nous explique les liens étroits qui existent entre les technologies développées en piste et les véhicules de série, avant de dresser un parallèle entre la Formule E et la Formule 1.

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DS Performance est le département compétition de la marque DS Automobiles.
© dspenske / DS Performance est le département compétition de la marque DS Automobiles.

Lire aussi : Entretien avec Eugenio Franzetti, directeur de DS Performance - 1ère partie

En quoi la présence de DS Automobiles en Formule Electrique peut l’aider dans la conception de ses futurs véhicules, sachant que la marque ne lancera plus que des modèles 100% électriques à partir de 2024 ?

Depuis la création de la marque en 2014, l’électrification fait partie de la stratégie. DS Performance est née quelques mois après DS Automobiles pour aider, grâce au sport automobile, à l’électrification de la marque. Il s’agit d’un laboratoire pour développer certaines technologies.

Grâce à l’engagement de la marque en FE depuis la génération 1 (2015-2018), nous transmettons notre expérience aux ingénieurs qui travaillent sur les voitures de série. La génération 2 (2019-2022) a été utile pour développer l’actuelle gamme de véhicules électrifiés. La génération 3 (depuis 2023) servira à la prochaine génération de voitures électriques qui arrivera à partir de 2024.

Par exemple, l’expérience de la régénération des batteries au freinage est importante pour développer les futurs modèles de la marque. Les ingénieurs qui ont travaillé sur la génération 2 ont travaillé avec ceux qui ont développé la motorisation E-TENSE 4x4 360 chevaux qui équipe nos modèles DS 7 et DS 9. Il y a un vrai passage d’expérience entre la piste et la route.

Le sport automobile constitue également un outil de communication pour booster et améliorer l’image de la marque grâce aux victoires et au fait que la Formule E soit devenue un championnat mondial.

DS est engagée en FE au moins jusqu’en 2026, avant l’arrivée de la Gen4. La marque prévoit-elle de s’y inscrire sur le long terme ou compte-t-elle s’engager dans une autre catégorie ?

C’est trop tôt pour le dire. Nous sommes engagés jusqu’en 2026, jusqu’à la fin de la génération 3 avec Penske Autosport. Aujourd’hui, en tant que participant au championnat, nous parlons avec la Formule E et la FIA pour définir les caractéristiques et le cahier des charges de la génération 4.

L’envie est là, mais pour le moment il s’agit de transmettre notre expérience aux instances pour le côté technique et le côté communication. L’objectif est d’avoir une génération 4 qui donnera encore plus de visibilité au championnat et aux constructeurs qui y sont présents.

En tant qu’italien, vous aurez à nouveau la chance d’accueillir deux courses de FE lors de la saison 10, contrairement à la France qui est encore absente du calendrier. Que lui manque-t-elle pour faire son retour ?

La France est le marché numéro un pour DS donc c’est important d’y être. On sait que pour faire une course aujourd’hui à Paris c’est compliqué, d’autant qu’il y aura les Jeux Olympiques l’année prochaine. Mais si l’opportunité d’y retourner existe, nous y serons favorables.

Aujourd’hui, il y a Monaco. Nous allons donc utiliser Monaco avec son glamour et son histoire pour lancer des activations pour le marché français. L’année dernière, DS France avait invité des concessionnaires et des personnes qui travaillent dans le réseau DS, c’est important pour nous. Donc s’il y a l’opportunité de faire une course à Paris ou ailleurs en France, nous sommes preneurs et prêts à soutenir un projet.

La Formule Electrique est un championnat qui grandit d’année en année mais qui reste encore loin de la popularité de la Formule 1. Comment voyez-vous ces deux championnats cohabiter alors que nous rentrerons bientôt dans l’ère du tout-électrique ?

C’est difficile de comparer un championnat qui a plus de 70 ans d’histoire à un championnat qui va démarrer sa saison 10. Je pense qu’aucun championnat n’a fait ce qu’a fait la Formule E en seulement 10 ans. Pourquoi ? Parce que c’est bien organisé, bien géré, et parce que c’est très actuel par rapport à la révolution électrique qui est déjà là. Ce sont donc deux championnats complémentaires qui peuvent vraiment marcher l’un à côté de l’autre, sans problème.

La Formule 1 est un championnat plus riche, plus coûteux, avec une histoire, une expérience, des courses mythiques. De l’autre côté, la Formule E est un championnat très intéressant pour la compétition. Contrairement aux autres championnats comme la F1, le WEC ou le WRC, le titre a été décerné lors de la dernière course l’année dernière.

Ensuite, c’est un championnat très intéressant pour les constructeurs d’un point de vue coût/visibilité. Le retour sur investissement en Formule E est meilleur par rapport aux sommes engagées et à l’audience à travers le monde. La possibilité de pouvoir transmettre l’expérience aux ingénieurs qui travaillent sur les voitures de série est aussi quelque chose d’unique.

D’un point de vue du public, il y a d’un côté les passionnés « historiques » de sport automobile qui aiment écouter les moteurs et qui seront plus attirer par la Formule 1, et d’un autre côté, un public plus jeune, plus féminin, ce qui nous permet de raconter une histoire un peu différente. Pour la FIA c’est parfait car cela permet de couvrir un public encore plus large, et pour les constructeurs aussi car ils savent vers qui communiquer.

Je pense que le sport automobile est dans un moment magique. On a la Formule 1 qui sera toujours la Formule 1, qui va s’hybrider encore plus dans le futur. Il y a le WEC qui est un championnat magnifique. Il y a le WRC qui est très intéressant d’un point de vue technique et du spectacle. Et il y a la Formule E qui est ce qui se fait de mieux dans le développement de l’électrification. C’est aussi un championnat ouvert jusqu’à la fin avec des dépassements et du suspense. La Formule E est un peu la version quatre roues du MotoGP. Très disputé et indécis jusqu’à la dernière course.

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