Adrien Tambay en discussion pour un volant dans une grande catégorie du sport automobile
Le pilote et consultant F1 pour Canal + a accordé une interview à Motors Inside, dans laquelle il nous parle de l'évolution du championnat de Formule E et les caractéristiques du pilotage d'une monoplace électrique.


Pilote multicartes passé notamment par la monoplace, le DTM et le FIA ETCR, Adrien Tambay est depuis quelques années consultant pour Canal + sur les Grand Prix de Formule 1. Au micro lors des essais de pré-saison, il est aussi amené à remplacer Franck Montagny dans les stands ou Jacques Villeneuve dans la cabine de commentateurs dans la rotation des consultants mise en place par le diffuseur de la F1 en France.
En parallèle de cette activité, il n'hésite pas à prendre la piste pour apporter son expertise et son expérience de la course automobile. C'est à ce titre qu'il a été amené à participer à des essais pour rookies en Formule E, au volant de la ABT Cupra de Gen3, qui a couru dans le championnat de monoplaces électriques ces deux dernières saisons.
À l'occasion du Grand Prix de Formule 1 des Pays-Bas à Zandvoort, Motors Inside a pu interroger le pilote français sur son expérience à bord d'une Formule E.
Bonjour Adrien. Vous avez roulé avec la ABT Cupra de Gen3 en essais. Quel est votre ressenti sur cette voiture par rapport aux monoplaces avec lesquelles vous avez couru auparavant ?
« Les Formule E sont des voitures complètement différentes de ce que l'on peut connaître avec des monoplaces classiques. Tout simplement parce que tout le système de freinage est piloté par la récupération d'énergie et les moteurs dans les roues avant. C'est très lié au software et à la préparation avec les ingénieurs. C'est très intéressant du point de vue ingénierie. À piloter, c'est le même but qu'ailleurs, c'est-à-dire aller le plus vite possible. Pour moi, le freinage reste la partie la plus importante en course automobile. Donc le fait que l'on décélère plus qu'on ne freine rend les choses différentes de ce point de vue là. »
Robert Shwartzman, qui a piloté la DS Penske de Formule E en début d'année et la Sauber F1 en EL1 à Zandvoort, dit que la plus grosse différence entre une F1 et une FE est le niveau d'appui. Êtes-vous d'accord avec ce constat ?
« Oui bien sûr, ça va beaucoup moins vite, il y a beaucoup moins d'appui, ce n'est pas ce que recherche la Formule E qui cherche à maîtriser les coûts et qui base sa technologie sur autre chose. C'est quelque part parfois un peu plus difficile de rouler en Formule E qu'en Formule 1 car la limite est plus proche et il faut un peu plus se battre avec la voiture car ça glisse plus, on est moins collé au sol. Et en plus de ça, il n'y a pas de direction assistée. Après, ça n'a rien à voir en termes de vitesse de passage. De toute façon, les pneus en Formule E ne sont pas des pneus slicks donc ça servirait même à rien d'avoir plus d'aéro. »
Entre deux saisons de FE, le marché des transferts est souvent très chamboulé, plus qu'en F1, encore l'année prochaine avec, par exemple, Stoffel Vandoorne qui va passer chez Maserati, y a-t-il des discussions vous concernant pour un éventuel baquet ?
« Il y a toujours des discussions. C'est sûr que la Formule E, pour les pilotes aujourd'hui, est un des endroits où il faut être. Dans les catégories en dehors de la Formule 1, il y en a trois, l'Indycar, la FE et le LMDh, donc forcément oui ça m'intéresserait. »