Le Grand Prix de Chine vu du troquet, avec les amis du dimanche

Dimanche, fin d’après-midi, la porte s’ouvre avec fracas au Café Des Sports (le seul du coin) tenu par "Monsieur Paul". C’est Lenny qui arrive, grand gaillard bourru, à l’air sympathique. Il se dirige vers la table habituelle, où quelques couples de ses amis sirotent tranquillement en devisant.
- Salut Patron, un "Warm Up" bien frais s’il te plait !

Lenny s’installe à la table et attaque direct, sans tour de mise en place :
- Regardé le Grand Prix, les enfants ?
- Ah, Lenny a envie de nous faire part de ses états d’âmes d’après course…
- C’est encore Bonington qui a gagné, en Chine …
- Hamilton ! Lenny, Lewis Hamilton rectifie Monsieur Paul en posant la boisson secrète sur la table.
- Oui, Hamilton. Hamilton c’est celui qui est brun et qui a les gants blancs, c’est ça ? Et Rosberg c’est le blond avec les gants noirs et la fausse montre collée dessus ! Toujours ensemble sur le podium ces deux-là !
- Ton analyse est fine et ton sens du détail développé, Lenny ! lui lance, pince-sans-rire, l’un de la tablée.
- A la vôtre lance Lenny, à sa première chère rasade ! Bon, pas un Grand Prix de folie, mais le blondinet de chez Mercedes a bien travaillé en courant derrière Bonington tout le temps !
Tous en cœur : Hamilton, Lenny !
- Oui oui... En n’ayant pas tout qui marche sur son carrosse, il a quand même mis un boulevard à tout le monde ! C’est lui qui disait à ses ingénieurs combien il consommait, pendant son temps libre ! Il savait que la victoire, c’était pour "gants blancs", alors il s’occupait comme il pouvait !
- Environ 240 informations sont émises en permanence par la voiture en temps normal, précise un participant. Toutes recueillies par les ingénieurs durant la course pour influer, réparer, corriger et participer à la stratégie.
- La voiture est pilotée du muret ! aboie Lenny. Un jour, les ingénieurs la feront partir et on s’apercevra que le pilote était encore en interview pour la télé !
- Tu exagères Lenny ! sourit Monsieur Paul, mais c’est vrai qu’on est loin du panneautage à la main !
- En tout cas relance Lenny, y’a deux ans j’avais acheté une Laguna parce que Renault gagnait tout et comme ça, je faisais un peu partie de l’équipe ! Tu crois qu’ils vont me la reprendre au garage Mercedes… ?
- C’est vrai que, même écrit en mandarin sur les Lotus, Renault n’a pas fait rêver en Chine, intervient Jean Michel.
- Bon, en tout cas l’Ibère se libère esquive Lenny, les yeux pétillants. Et même s’il reste de glace, Kimi doit bouillir dans sa combi rouge. Paul, tu m’en remets un s’il te plait !
- Et Massa, peut on entendre autour de la table, il a critiqué son ancien équipier tout l’hiver, arrive en leader et en "Monsieur je-vais-vous-montrer-comment-on-fait", et se fait régulièrement plumer par Bottas.
- Comme "j’y vais" chez Toro Rosso reprend Lenny …
- Qui ça ? demande Jean Michel …
- « JEV » rattrape hilare Monsieur Paul, en réapprovisionnant la table des experts.
- Oui, si tu veux, n’empêche que son petit Russe, mine de rien, le fume régulièrement. Il l’a pas vu arriver, celui-là.
- En évoquant Toro Rosso, qu’est ce que tu penses de Ricciardo, Lenny ? demande-t-on à la volée
- Il a déjà fait oublier Walter !
- Webber, Lenny ! coupe-t-on au plus vite pour éviter les confusions...
- Ok, Webber. J’ai du mal avec les noms… Et il bouscule sans complexe le Boss Vettel ! Même après les embrouilles de son équipe pendant sa course à la maison, le gars garde la banane et se sert correctement de son auto ! Il va se transformer en Grincheux Baby Schumi ! Se faire doubler par une Caterham et gazouiller dans les écouteurs de laisser passer son collègue, il se renfrogne sévère !
- Il va se reprendre, rebondit Jean Michel, et on verra la vraie valeur de Ricciardo. Mais c’est vrai que, jusque-là, il est brillant cet Australien.
- C’n’est pas tout ça les amis, conclu Lenny, son verre vidé. J’espère qu’il y aura encore plus de baston en Espagne. Faut que j’y aille moi. Je vais voir si je signe mon bon de commande chez McLaren lance-t-il l’air goguenard. Mais Ron Howard ne m’a pas convaincu, encore…!
- Ron Dennis Lenny !! lui répond-t-on dans un grand éclat de rires, alors qu’il a déjà passé la porte.
- C’est quelque chose ce débrief' avec Lenny ! se délecte Monsieur Paul… Vivement la prochaine course !