Des parlementaires britanniques contre le Grand Prix de Bahrein

Un an plus tard, la même incertitude semble entourer le Grand Prix de Bahrein : les troubles politiques ne se sont pas calmés en un an et la perspective de l'arrivée du Formula One Circus dans le petit royaume pourrait cristalliser les tensions entre le gouvernement et les manifestants. Des parlementaires britanniques appellent donc à une nouvelle annulation de l'épreuve.

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Les sept parlementaires ont donc clairement appelé la FIA à ne pas organiser cette course : «Etant donnée la situation actuelle, avec des manifestations quotidiennes et la mort de plus en plus de civils, nous ne pensons pas que c'est le bon moment pour la Formule 1 de retourner à Bahrein. Jusqu'à ce que le gouvernement prenne des mesures concertées pour réformer les processus électoral, pénal et judiciaire, les observateurs internationaux ainsi que les Bahrainis ordinaires peuvent avoir peu confiance que Bahrein est sur le chemin des réformes et de la stabilité politique. Nous pressons la FIA de reconsidérer sa décision de maintenir la course.»

Néanmoins, si de nombreuses personnalités présentes en F1 sont du même avis, la situation est quelque plus complexe. En effet, la FIA n'est que l'instance établissant les règles sportives et sécuritaires mais c'est bien la FOM de Bernie Ecclestone qui est fixe le calendrier. C'est elle qui subira la perte financière si l'épreuve devait être annulée, même si Bahrein avait bien versé les 40 millions de dollars prévus pour l'édition 2011.

Cependant, il ne faut pas oublier que maintenir l'épreuve au calendrier pourrait avoir d'autres conséquences financières. En effet, des sponsors pourraient décider de se retirer pour ne pas être associés à une manifestation qui est ostensiblement un signe de soutien au gouvernement. Or s'il est possible pour ce dernier de cadenasser l'accès au circuit et au paddock, il parait fort improbable qu'il soit en mesure de garantir la sécurité de l'ensemble du personnel des écuries, sans oublier l'ensemble des médias internationaux présents dans le pays. On peut ainsi se rappeler que Jenson Button avait subi une attaque en revenant à son hôtel lors du Grand-Prix du Brésil 2010.

Maintenir l'épreuve pourrait donc être quitte ou double pour les autorités locales et la Formule 1 en tant que telle puisque cette dernière n'a rien à gagner de maintenir Bahrein alors qu'elle aurait tout à perdre si un accident venait à se produire en marge de l'épreuve. Ce problème sécuritaire est d'autant plus grand que les attaques envers des expatriés semblent se multiplier, ce que condamne naturellement le ministre de l'intérieur Sheikh Rashid Bin Abdullah Al Khalifa : «Les attaques envers d'expatriés et de membres des communautés étrangères sont inacceptables. Elles sont contraires à toutes les religions et conventions et entrent en conflit avec les valeurs de l'islam et de tolérance et les traditions de Bahrein de parler avec différentes personnes.»

Les crispations risquent encore de se renforcer dans les semaines à venir alors que l'anniversaire du 14 février, le déclencheur des tensions l'an passé, se rapproche à grands pas. Nous verrons si le calendrier sera maintenu, ce qui aurait également un impact non négligeable sur le calendrier du GP2 puisque Bahrein est censé accueillir deux week-end de courses successifs.

Avec la participation de RacingBusiness.fr

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