Verstappen vs Hamilton : meilleure lutte pour le titre depuis plusieurs années ?

Depuis 2014, Mercedes est invaincue aux championnats pilotes et constructeurs. Lewis Hamilton n'a chu qu'une fois au championnat, contre son équipier Nico Rosberg en 2016. Les deux hommes des Flèches d'Argent se sont écharpés durant trois saisons, ne laissant que des miettes à la concurrence.

En 2017 et 2018, Ferrari est devenue la première équipe dans l'ère hybride à pouvoir contester la suprématie des machines allemandes, en particulier Sebastian Vettel, promis à un destin digne de son idole, Michael Schumacher. Le quadruple champion du monde a échoué lors de ses deux tentatives, avant de lentement perdre pied de saison en saison.

Et en 2021, dernière année avant la révolution technique de la Formule 1, Sir Lewis voit un nouvel adversaire le provoquer en duel : le féroce Max Verstappen à bord de sa Red Bull. Les deux hommes se sont affrontés au corps à corps lors des quatre premiers Grand Prix, à l'avantage de Lewis Hamilton, 3 victoires à 1. L'Histoire de la Formule 1 s'écrit, voire même se réécrit, d'une plume épique qui promet énormément.

Quand les combats entre équipiers faisaient rage

A la manière de Mercedes, plusieurs batailles fratricides ont marqué le sport. Deux d'entre elles ont eu lieu dans les années 80.

On peut se remémorer la légendaire passe d'armes entre Alain Prost et feu Niki Lauda, alors pilotes McLaren en 1984. Cette année où Alain Prost passa à un cil du Graal, laissant le titre à son équipier et modèle autrichien pour un demi-point seulement (le plus faible écart entre deux pilotes au classement). Le titre a probablement été perdu à Monaco, sous des trombes d'eau, annulé à mi-parcours. La victoire ne valait que 9 points à l'époque, Prost n'en récolta que 4,5.

On doit également à McLaren la plus légendaire des rivalités : le même Alain Prost contre Ayrton Senna, génie absolu du pilotage. 1988 et 1989 furent une véritable guerre intestine. Le premier coup a été asséné par Senna, champion 1988 dès son arrivée dans le clan de Woking. Prost était une menace sérieuse pour "Magic", si bien que ce dernier était prêt à mettre son rival dans le mur de la ligne droite d'Estoril cette année-là.

L'année suivante à Suzuka, les deux hommes donnaient encore des sueurs froides au staff McLaren-Honda. Six tours à couvrir, Prost est en tête et provisoirement champion du monde. Insupportable pour Senna, qui tente alors un freinage kamikaze à la dernière chicane. Prost au tapis, Senna repart mais court-circuite la chicane puis se fait disqualifier. Le Français est sacré.

C'en était trop pour Prost qui plia bagage vers Ferrari, ennemi juré de McLaren.

Quand plusieurs clans étaient en lutte

Si la lutte pour le championnat pouvait se dérouler dans la même équipe, plusieurs saisons ont été le théâtre de confrontations entre constructeurs. Les mêmes Senna et Prost ont continué à éclabousser la saison 1990, alors que les deux pilotes opèrent en capitaines des navires McLaren et Ferrari.

La dernière manche de cette saison, encore une fois à Suzuka, allait être décisive pour l'attribution de la victoire finale. Bis repetita : Senna envoie délibérément Prost au tas dès le premier virage : c'est le titre pour le Brésilien.

Ferrari et McLaren allaient de nouveau se battre pour la quête ultime : un duel orchestré par le porte étendard de la Scuderia, Michael Schumacher et le Finlandais Volant Mika Hakkinen. Les épisodes marquants de ce choc des titans sont nombreux : la leçon stratégique infligée par Ferrari en Hongrie (1998) ;le désastre de Spa-Francorchamps la même année ;le crash de Schumi à Silverstone (1999) et la mythique manœuvre d'Hakkinen en Belgique (2000).

Plus récemment, deux des championnats les plus ouverts de l'Histoire de la Formule 1 : la saison 2010 - dont le titre de champion du monde se jouait à non pas deux mais cinq pilotes ! Puis, la saison 2012 où sept pilotes différents ont inscrit leur nom au palmarès...en sept courses ! Dans les deux cas, Sebastian Vettel en est sorti vainqueur, au grand dam d'un Fernando Alonso flamboyant de panache mais pas récompensé.

Le duel Verstappen-Hamilton ira t-il jusqu'au bout ?

C'est tout du moins ce que l'on espère. D'autant que tous les éléments sont réunis pour que ces deux diamants bruts de la F1 jouent le mondial jusqu'au terme des 23 Grand Prix prévus cet année (sous réserve d'annulations, cause Covid).

D'un côté du "ring" : un Lewis Hamiton ne faisant qu'un avec sa Mercedes, doublé d'une expérience énorme dans la lutte pour le titre. Une W12 qui semble avoir largement comblé son supposé retard sur sa rivale Red Bull et qui doit avoir un léger avantage en performance.

De l'autre côté, celui dont le talent et la vitesse lui promettent la couronne : un pilote exceptionnel au combat, capable de tirer des performances venues d'ailleurs avec une voiture à priori moins rapide que la Mercedes. Cela s'est vérifié l'an dernier à Silverstone, lors du Grand Prix du 70e Anniversaire.

Une première lutte à Bahreïn, une confrontation directe à Imola, deux passes d'armes à Portimao et un duel stressant à Barcelone...la suite sera absolument épique : la Red Bull et la Mercedes présentant des caractéristiques différentes, l'une et l'autre alterneront entre courses perdues et domination incontestable. D'autant qu'il existe une grande variété de circuits.

Ce duel jusqu'au dernier grand prix serait une première depuis 5 ans. Mais Lewis Hamilton étant un habitué des titres, la pression n'est pas dans son camp. Encore que, Max Verstappen a montré qu'il pouvait faire craquer le numéro 44...le virage de Tosa à Imola s'en souvient !

Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas connu un début de championnat aussi incertain. Tout est réuni pour vivre une rivalité légendaire entre deux pilotes au sommet de leur talent.

Affaire à suivre !