Les faiblesses des F1 2022 exposées à Bahreïn
F1. Après le marsouinage à Barcelone, les pilotes ont dû faire face à de nouvelles difficultés sur tracé de Sakhir aux caractéristiques bien différentes.
Au lendemain des essais de Barcelone, les monoplaces 2022 semblaient s’être adaptées à l’effet de sol fraîchement réintroduit dès lors qu’elles s’élançaient à pleine vitesse. Et même si les voitures sont bien plus lourdes cette saison, il n’y avait rien de vraiment alarmant.
Mais les essais de Bahreïn et les conditions très particulières du circuit de Sakhir ont donné un peu plus de fil à retordre aux écuries. Entre la faible adhérence, le tracé bosselé et le sous-virage, les pilotes ont dû s’adapter.
La principale difficulté rencontrée à Bahreïn est sans nul doute ce fameux virage 10, relativement piégeux. La plupart des pilotes ont vu leurs roues avant se bloquer et leur voiture filer tout droit au lieu de tourner correctement. Pour Lewis Hamilton, « les nouvelles règlementations font que tout le monde glisse. Nous [les pilotes] avons moins d’adhérence qu’avant, et les gommes sont pires cette année ».
Il est juste de dire que le tracé de Sakhir a révélé quelques défaillances sur les monoplaces version 2022. En effet, les températures sont bien plus élevées à Bahreïn qu’à Barcelone. Qui plus est, le vent a soufflé très fort dans la région lors des essais. Le pilote Ferrari Carlos Sainz explique les difficultés rencontrées.
« Je pense que la piste est bien plus vieille, plus rugueuse, donc immédiatement la voiture a moins d’adhérence et je pense que c’est normal ici à Bahreïn. Nous avons toujours ce même élément, car une voiture peut être agréable à conduire à Barcelone, mais en arrivant à Bahreïn, tout change et c’est bien plus piégeux car l’adhérence est moindre » analyse Sainz.
« En plus de ça, vous ajoutez la piste bosselée. Et on sait que ces voitures roulent de façon plus rigide, donc les limites sont un peu plus exposées. C’est sûrement pour ça que vous voyez les pilotes faire plus d’erreurs, de blocages, de rectifications. » révèle l’Espagnol. « À ça, rajoutez encore vent. Ces voitures semblent relativement sensibles au vent, parce qu’elles produisent beaucoup d’appui, donc vous ajoutez une nouvelle variable. Cela veut dire que la voiture sera bien plus complexe. ».
Des difficultés dans les virages lents
Étant donné que les voitures 2022 se comportent mieux dans les virages rapides que dans les virages lents, il est évident qu’elles seront bien plus sympathiques à piloter sur les circuits rapides.
Le pilote Alpine Fernando Alonso s’est lui aussi exprimé sur ces toutes nouvelles voitures. « Il semblerait que ces nouvelles règlementations soient plutôt bien à haute vitesse. Et Bahreïn a beaucoup de virages lents, donc ça montre peut-être un peu plus de faiblesses concernant ces règles, en plus du poids… Cela pourrait être l’une des courses dont la vitesse a été considérablement réduite par rapport à l’année dernière, mais c’est pareil pour tout le monde. » explique Alonso.
Moins d’appui aérodynamique
Les caractéristiques du tracé de Sakhir pourraient rendre complexe la manche d’ouverture. Avec les voitures plus lourdes, l’appui diminué dans les virages lents et les blocages, les écuries vont devoir gérer le comportement des Formule 1.
Selon Alan Permane, directeur sportif d’Alpine, toutes les équipes se sont battues pour tenter de régler ces problèmes avant le premier Grand Prix de la saison, notamment le blocage de la roue avant.
« C’est l’un de nos secteurs de recherche. Essayer de trouver la bonne composition pour réduire ça sans déséquilibrer les freins, ce qui provoquerait un blocage arrière. » explicite Permane.
La dernière inconnue concerne les nouveaux réglages, particulièrement rigides, qui risquent de compliquer la vie des pilotes. La conduite pourrait s’avérer bien plus difficile physiquement parlant. Ce phénomène pose un réel dilemme aux écuries : la performance théorique ou les sensations du pilote ?
L’Allemand Sebastian Vettel a réagi à cette difficulté. « Nous devons trouver le bon compromis. Premièrement, je pense que vous nous avez tous vus souffrir des mêmes ennuis. Vous savez, les règlementations rendent les voitures bien plus rigides. Les pneus sont différents, ils absorbent beaucoup moins à cause de la paroi latérale plus petite et plus rigide. Donc c’est très différent. » confie le pilote Aston Martin.
Mais rappelons le, l’objectif principal de ces modifications n’était pas d’avoir des voitures agréables et souples, mais de provoquer davantage de batailles sur la piste.